Le Mali a la réputation d’être le meilleur fabricant de Bazin teint (de façon artisanale) dans notre sous région et même partout sur notre continent. Outre la qualité du tissu, l’ingéniosité des artisans en matière de motifs et mariages de couleurs a fait de la teinture malienne un art dont le pays tout entier tire sa fierté.
En effet, le Bazin malien tire ses qualités de la richesse des couleurs utilisées, des motifs ornant les étoffes et de la qualité du tissu (coton pur). En plus, depuis quelques années, une nouvelle forme de teinture appelée «peinturni» est à la mode dans notre pays. Ce type de teinture propose différents modèles dont «facebookni», «farafarani», «parisiens»… Le secteur est devenu si important qu’il emploie plusieurs centaines de personnes.
Bakary Diawara, teinturier à Kalabancoura en commune V du District de Bamako, âgé d’une trentaine d’années y travaille depuis 2010. «Après avoir quitté l’école coranique, j’ai commencé à Badalabougou dans une teinturerie appartenant à Drissa Bagayoko. Au début, c’était pour me nourrir. A l’époque, on transperçait des bidons et les remplissait de peinture pour travailler.
Mais avec la concurrence des chinois sur les marchés et l’expérience acquise, nous avons trouvé des machines de teinture, notamment des pistolets fonctionnant à l’aide d’un groupe électrogène. Avec cet appareil, on projette l’encre sur les Bazins blancs. Nous confectionnons différents modèles. C’est facebookni qui est actuellement la tendance.
Elle consiste à dessiner des séries de pyramides sur des Bazins. Les couleurs dépendent du choix des clients», explique-t-il.
Pour M. Diawara, le volume du travail dépend des commandes. «Nous pouvons produire 3 à 4 balles de Bazin par jour. Le Bazin moins riche est teint à 7500 FCFA et son prix diffère de celui du Bazin riche. Le travail demande de l’expérience », développe notre interlocuteur, avant d’ajouter que la plupart de ses clients ne viennent pas à l’atelier. « Ils nous appellent et nous partons prendre leurs maquettes. D’autres envoient les photos des motifs choisis», précise-t-il.
Kandjaba Keita, une cliente habillée en Bazin «facebookni » estime que le Bazin teint est un tissu exceptionnel qui se porte à des occasions exceptionnelles. Pour la bonne dame, bien élégante, «Facebookni» est un modèle très joli.
Beaucoup de gens travaillent dans sa teinturerie dans la teinturerie de Bakary. Ici, beaucoup de jeunes profitent des vacances pour venir apprendre le métier. «La plupart sont des étudiants», précise le teinturier, avant de dire fièrement que ce métier est honorable.
Mohamed M. KEITA
Source: Essor