Enfin, Bocari Tréta part à la conquête d’un mandat électif. Le président du Rassemblement pour le Mali l’a décidé la semaine dernière. Il briguera un siège à l’hémicycle, dans la circonscription électorale de la commune V du district de Bamako.
Accusé à tort ou à raison d’être un tigre en papier et qui n’a pas de base politique, Bocari Tréta décide enfin de briser ce signe indien. C’est sur la liste de l’alliance RPM-Adema que le président du parti du tisserand a décidé de s’inscrire. Il a comme colistier le tonitruant président des jeunes du RPM, non moins premier vice-président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, et Mme Katilé Adjaratou Sène de l’Adema-Pasj.
Cette décision, selon l’entourage de l’homme, n’a pas été facile car, il aurait très difficile de convaincre Tréta, dans un premier temps, afin qu’il se présente aux législatives du 25 novembre. L’autre difficulté, c’était le choix de la circonscription. Le président du RPM a d’abord voulu se présenter chez lui, à Ténénkou. Mais, là bas, il y a un mastodonte, non moins ami personnel du président de la République, en l’occurrence Abdrahamane Niang. Un indéboulonnable qui pourrait lui faire de l’ombre. Après analyse, il s’est avéré que Tréta n’a aucune chance sur cette liste. Il s’est ensuite proposé candidat sur la liste de Macina, mais Bocari Tréta sera vite découragé par plusieurs cadres du parti, présents à la réunion. Finalement, Moussa Timbiné lui a proposé de venir sur sa liste sur, a-t-on appris, un ton un peu arrogant : «Viens en commune V. Je vais faire de toi député sur ma liste». Le président de la jeunesse RPM semble être très sûr de lui dans cette commune où il régnerait sans partage. Seulement, avant d’accepter cette proposition, il fallait gérer le cas Jacqueline Nana Marie, actuelle titulaire d’un poste d’un poste de député dans ladite commune. Quelques semaines avant, Moussa Timbiné avait publié une liste sur laquelle le nom de l’ancienne ministre de l’Education nationale figurait en plus de lui-même Timbiné et Madame Katilé. Comment faire pour la désintéresser, car la seule alternative politique qui reste à cette dame est son poste de député qu’elle a conquis après son renvoi du gouvernement ? Alors, il a été proposé de trouver un poste nominatif pour Jacqueline pour compenser la perte de son siège.
C’est ainsi que Tréta a été désigné sur la liste de la commune V, si l’on croit nos sources.
Si le président du RPM parvient à se faire élire, il briserait du coup le signe indien qui le suit depuis toujours. Lequel signe voudrait que le président du RPM soit juste un faiseur de roi, sans base politique.
Aussi, sa présence à l’hémicycle va-t-elle changer la donne, car le RPM va vouloir du perchoir pour son président. Cela ne semble pas compliquer, à condition qu’il obtienne la majorité des sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale qui en compte 147.
Dieu veille !
Jean JACQUES
Source: Azalaï Express