Autorisé par la Cour Suprême de réquisitionner les Magistrats grévistes, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga passe à la vitesse supérieure: «Dès la semaine prochaine, nous procéderons à la vérification dans les Tribunaux du respect ou du non respect de l’effectivité de la réquisition des Magistrats».
En visite dans la Région de Mopti, le samedi dernier, dans les localités de Ténenkou et de Toguèré Coumbé, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga a rassuré les populations sur place de l’engagement du Gouvernement à tout mettre en œuvre pour ramener la sécurité et assurer l’assistance alimentaire.
Pour cette deuxième visite dans la Région de Mopti où la première a consisté de procéder au lancement de la rentrée scolaire 2018-2019 à Bandiagara, le Chef du Gouvernement malien, pour la présente visite, était accompagné du Ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, Hamadou Konaté, des Députés du Cercle, Abdramane Niang et Amadou Cissé et de plusieurs autres personnalités membres de la Délégation.
Après avoir rencontré les populations dans les localités concernées, SBM a, aussi, fait un entretien avec les autorités administratives, militaires et coutumières à Mopti, à l’Hôtel Kanaga. Ici, le patron de l’Administration malienne a abordé toutes les questions d’actualité notamment la réquisition faite aux Magistrats grévistes.
Si SBM soutient que la grève est un droit constitutionnel, celui-ci n’exclue pas l’obligation d’assurer le service minimum. Selon lui, le décret de réquisition vise à assurer le droit constitutionnel d’assurer la continuité du service public de la justice.
Estimant que le pays est déjà suffisamment engagé dans la recherche de la paix et le vivre ensemble en luttant contre les ennemis de cette paix recherchée dans le Nord et le Centre du pays, nécessitant des moyens financiers importants, le Premier Ministre a tenu le langage de la vérité aux Magistrats en grève.
«Le Gouvernement ne peut faire aucun effort supplémentaire», indique le PM. Toutefois, il a affirmé que l’Etat respectera tous ses engagements y compris l’augmentation des salaires de 10% de tous les Magistrats.
Campés dans leur position à l’allure des «opposants politiques», les deux syndicats des Magistrats en grève, le SAM et le SYLIMA, pour l’instant, multiplient des communiqués et des conférences de presse pour invalider ce que la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, a autorisé.
«Nous constituons un Pouvoir et il y a les principes de la séparation des Pouvoirs. Ce qui fait qu’un Pouvoir ne peut pas, en la matière, réquisitionner un autre», rétorque Mamoudou Kassogué, porte-parole du SAM, à la suite de l’annonce de réquisition des Magistrats grévistes.
Et le Premier Ministre de rappeler que l’Etat d’urgence dans lequel se trouve le pays autorise pleinement le recours à la réquisition des grévistes à partir du moment où leur objectif était de prendre l’Ensemble Nationale en otage.
Ousmane MORBA
Source: L’Observatoire