Le Mali, dans l’ordre du consensus du choix de la Ministre rwandaise des Affaires étrangères, Mme Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), son Président Ibrahim Boubacar Kéïta se dit confiant en cette dame. «Et connaissant Louise Mushikiwabo, je n’en ai pas le moindre doute», a-t-il déclaré.
Le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a pris part, les 11 et 12 octobre 2018, au 17e Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie, à Erevan, en Arménie. Au cœur de ce Sommet, la jeunesse et le développement du numérique dans l’espace francophone. En prélude à la cérémonie d’ouverture officielle des travaux, le jeudi 11 octobre 2018, il y a eu la photo de famille réunissant 84 Chefs d’Etat et de Gouvernements, Chefs de Délégations, 56 membres et associés et 26 observateurs.
En milieu de matinée, le Président IBK a pris part à la cérémonie d’ouverture solennelle du Sommet, dans la salle du Complexe sportif et de concerts Karen Demirchyan d’Erevan, présidée par le Premier Ministre Arménien Nikol Pashinyan, représentant le Président de la République de l’Arménie, Arment Sargsyan. C’était en présence du Président de la République française, Emmanuel Macron, de la Secrétaire Générale sortante Michaël Jean et de nombreux Chefs d’Etat des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dont 3 autres du G5-Sahel et 6 ouest-africains.
Le Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, a tenu à féliciter sa compatriote Michaël Jean, Secrétaire Générale sortante, dont le leadership et le dynamisme ont été salués par tous les intervenants, notamment sa touche personnelle en faveur de l’épanouissement de la femme et de la jeunesse et, en général, pour le travail accompli à la tête de l’organisation francophone par son équipe.
Parlant du Mali, le Premier Ministre canadien a cité notre en exemple en matière d’amélioration des conditions de vie de la femme.
Selon le PM Trudeau, son pays, le Canada, dont les soldats participent activement aux forces de la MINUSMA, va renforcer son aide au Mali dans les prochains jours pour l’épanouissement des femmes, de la jeunesse et en matière de santé de la reproduction.
Par ailleurs, il a été question, au cours des différentes interventions, de mettre un accent particulier sur la jeunesse ; surtout celle du continent africain qui constitue un grand potentiel pour l’avenir du Monde à considérer comme arme de construction massive. Sans oublier le développement du numérique, la formation, l’expansion de la femme, l’entrepreneuriat et le développement durable.
Entre autres défis évoqués, il y a la reconquête de la langue française comme vecteur essentiel du vivre ensemble, source de paix et de prospérité pour l’espace francophone ; la lutte efficace contre le réchauffement climatique et la lutte contre les violences sexuelles lors des conflits.
Toujours dans les différentes interventions, il a été aussi question du G5-Sahel. Notamment, sa prise en compte dans le chapitre 7 des Nations Unies.
Un hommage particulier a été rendu à l’Artiste franco-arménien de renommée mondiale, Charles Aznavours, grand partisan de la Francophonie et de la langue de Molière qui devait se produire à l’occasion du présent Sommet, mais qui, par la force du destin, est décédé le 1er octobre 2018, en France. Le Premier Ministre arménien et le Président Macron ont signé un timbre en l‘honneur et en hommage à l’Artiste.
La Secrétaire Générale sortante, Michaël Jean, a, dans son intervention, salué l’ensemble des Chefs d’Etat pour leur bonne collaboration et leur soutien au cours de ses 4 ans à la tête de l’OIF avant de lancer cet appel vibrant : «Nous voulons faire que les voix de la jeunesse que nous avons formée portent ».
La cérémonie d’ouverture a pris fin par un mot du regretté Charles Aznavours : « L’Amour de l’Humanité », puis la passation du flambeau de la présidence de l’organisation francophone par le Madagascar à l’Arménie.
Au lendemain, le 12 octobre, le huis clos des Chefs d’Etat et de Gouvernements a consacré la Ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Mme Louise Mushikiwabo, nouvelle Secrétaire à la tête de l’institution en remplacement de la Canadienne Michaël Jean qui n’a pas démérité au regard de son bilan durant les quatre ans écoulés.
A la fin des travaux, le Chef de l’Etat malien, visiblement satisfait, a avant tout remercié les autorités et le Peuple arménien pour la qualité de l’accueil dont les participants ont été témoins. A l’unanimité, à en croire le Président IBK, tous ceux qui ont été à ce Sommet sont satisfaits du bilan qui a été fait et de la pertinence du thème qui cadre avec l’actualité.
« Notre communauté sort de la rencontre d’Erevan renforcée, renforcée et même tous les sujets dont on nous dit qu’ils fâcheraient n’ont pas fâchés. Nous sortons absolument en ordre, plus que jamais dans un parfait consensus qui nous a valu de choisir notre sœur Louise Mushikiwabo du Rwanda, et nous avons quand même rendu un hommage appuyé à Michaël Jean pour son action à la tête de l’Organisation depuis que nous l’avons élue en 2014 à Dakar. Elle a fait du bon travail. Mais la décision africaine a été de confier à une de nos sœurs, la Ministre rwandaise des Affaires Etrangères, les soins de porter encore plus haut les couleurs de la Francophonie », a expliqué le Président de la République. Qui a ajouté : «Et connaissant Louise Mushikiwabo, je n’en ai pas le moindre doute ».
Le Président IBK estime que les grands chantiers qui ont été ouverts pendant le mandat de Michaël Jean vont être poursuivis dans tous les domaines et singulièrement ceux de l’éducation, de la promotion du genre et de l’autonomisation des femmes. Et que tout ce qui va faire que la solidarité du monde francophone soit effective et vive, autour des communautés, va être renforcé.
«En ces temps où le multilatéralisme est souvent malmené, nous, nous sommes les produits aujourd’hui qui peuvent témoigner de la validité encore de cette solidarité internationale qui est de mise entre les Hommes porteurs des mêmes valeurs », a expliqué le Chef de l’Etat malien.
Et Ibrahim Boubacar Kéïta de parler sur le huis clos, où il est intervenu pour dire qu’il est « le témoignage, quelque part, de l’intérêt d’un monde de solidarité, d’un monde de regroupement des Hommes porteurs des mêmes valeurs et du même sens de l’Humanité».
«Et si nous savons que depuis le début de ce que nous appelons la crise malienne, nous avons été fabuleusement épaulés, entourés des chaudes solidarités, c’était le lieu de le dire en ces temps qu’effectivement il y a matière. Nous sortons d’Erevan absolument optimistes. Je crois que nous allons connaître des nouveaux progrès dans la mise en œuvre des programmes dont nous avons convenu, et il y a un programme qui va couvrir de 2019 à 2022, et ce programme triennal, je pense a commencé déjà, peut-être exécuté », a ajouté le Chef de l’Etat.
Coté perspectives, IBK fera savoir que le nouveau mandat confié à Mme Louise du Rwanda aura la mission de le conduire à bon terme. «Je pense que ses effets se feront sentir dans tous les compartiments pour notre grand bonheur à tous », a soutenu le Président IBK.
Les participants au présent Sommet se sont donné rendez-vous à Tunis pour le 50e anniversaire de l’OIF qui, selon IBK, a prouvé à satiété sa pertinence et la validité de son objet.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire