Le Mali et la communauté internationale ont signé un pacte de paix le lundi 15 octobre 2018 au terme de la 28ème session ordinaire de la CSA sur la colline de Badalabougou. Il s’agit d’un document contraignant qui prévoit que les partenaires peuvent imposer des décisions sur le pays dans le but d’accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
Désormais, avec la volonté de la France et du conseil de sécurité de l’ONU, un nouveau document en 9 points engage le gouvernement malien, les groupes signataires et la communauté internationale pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix qui a connu plusieurs types d’entraves venant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Comme on pouvait s’y attendre, ce pacte qui avait déjà été évoqué lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre dernier, prouve encore une fois que le Mali est loin d’avoir son destin dans ses propres mains. En effet, ce document contraignant prévoit que les décisions de la médiation internationale deviennent exécutoires.
Autrement dit, les parties du Comité de suivi de l’Accord de paix, qui ne sont pas maliennes, peuvent imposer des décisions aux autres parties. Ainsi, la souveraineté du pays est foulée au pied. Tout cela parce que la France n’a pas pu digérer le fait que l’accord de paix n’a pas bougé sur certains points comme la révision constitutionnelle qui a été suspendue à cause de grandes manifestations de contestations.
Il ya aussi des retards concernant le désarmement, la démobilisation et la réinsertion qui sont indispensables pour le retour de la paix. Mais sur ce point, les partenaires les plus influents n’ont pas joué leur partition. Bien au contraire, certains ont contribué à l’enlisement parce que selon eux les reformes institutionnelles et politiques priment sur le DDR.
Ces mêmes partenaires sont ceux qui exigent cherchent toujours à mettre de la pression sur le Mali. Pour rappel, avec la résolution 2374 de 2017, ils avaient fait adopter un régime de sanction qui portait entre autres sur l’interdiction de voyager et le gel d’avoirs de toute personne ou entité qui dresserait des obstacles à la mise en œuvre de l’accord. Puisque les autorités maliennes étaient la cible principale de ces mesures, les terroristes ont profité de l’occasion pour gagner du terrain.
D’ailleurs en janvier 2018, le président malien était sorti de son silence en adressant indirectement son indignation à la MINUSMA pour la lenteur enregistrée dans le processus de cantonnement et de désarmement des groupes armés. Sachant toutes ces mauvaises volontés de ceux qui sont sensés les aider, les autorités maliennes ont accepté de se faire dicter la signature d’un nouveau document permettant, sous une forme voilée, la mise sous tutelle du Mali.
Pendant ce temps Jean Yves LeDrian savoure une énième tournée africaine entre la Côte d’Ivoire et le Burkina dans le cadre de la supervision incessante du pré-carré français en arguant la prétendue coopération de sécurité le développement économique.
Issa Santara