A ceux qui en doutent encore, le ministre de l’Education nationale, Pr Abinou Témé, est un homme d’expériences, un spécialiste de l’éducation, un enseignant chevronné qui n’a jamais abandonné la classe au profit de postes de responsabilités. Même membre du gouvernement, il continue d’exercer son métier d’enseignement à l’Université de Bamako. Aujourd’hui, nous devons l’aider et non le dénigrer pour le bien de notre école.
Loin de moi toute velléité de louange démagogique dans cette contribution, seulement je témoigne en toute honnêteté et sincérité, ayant connu à la tâche ce professeur d’enseignement supérieur, aujourd’hui ministre de l’Education nationale, qui a toujours dit à ceux qui le côtoient que « nous devons servir le pays, car nous savons ce que la nation a consenti pour que nous soyons ce que nous sommes ».
Depuis l’entrée de Pr. Abinou Témé au gouvernement en qualité de ministre chargé de l’Education nationale, enseignants, parents d’élèves et autres partenaires sociaux de l’école malienne sont au cœur de sa politique. Déjà, on se souvient qu’à sa prise de fonction, lors d’une rencontre avec le personnel du département, toute sensibilité confondue, le ministre avait sonné l’alerte, en pointant du doigt les énormes défis de gouvernance auxquels l’école est confrontée. A l’occasion, sans aucun complexe, il avait appelé ses collaborateurs à la responsabilité, en s’adressant à eux en ces termes : « On nous accuse à tort ou à raison de beaucoup de choses. C’est à nous de faire démentir par notre abnégation au travail les torts qu’on nous faits ».
Dans le cadre du dialogue social, il a privilégié une approche dynamique et participative à l’endroit des partenaires sociaux. Il a mis l’accent sur le renforcement du dialogue social, ce qui suppose l’existence d’un cadre de concertation sur les grands problèmes de l’école avant même les revendications catégorielles. Une approche partagée et saluée par les partenaires. Le climat de confiance qui en a résulté a été un grand atout pour le ministre pour désamorcer la tension.
Mieux, le ministre Témé a préféré le terrain pour s’exprimer sur les grandes orientations qu’il compte mettre en place pour une meilleure gouvernance à l’école. A Mopti, où il y a eu le lancement des épreuves du DEF de la session de juin 2018, celui du baccalauréat s’est tenu à Sikasso, et dans de nombreuses localités du pays, comme Bougouni, Ségou, etc., le ministre Témé a rencontré le personnel et les responsables pour décréter la mobilisation générale en faveur de l’école autour de la responsabilité assumée de chacun des responsables de la chaîne éducative.
Observateur et cadre engagé pour la survie de l’école malienne, j’estime que compte tenu des défis complexes et nombreux auxquels l’école est confrontée, il n’est pas raisonnablement judicieux d’apporter un jugement de valeur à l’action de cet homme d’autant que les examens qu’il a organisés, à son arrivée, se sont relativement bien passés. D’ailleurs, parlant de ça, le ministre n’a pas caché qu’il a à cœur de travailler d’arrache-pied pour asseoir une solide culture pour la moralisation des examens, en jouant positivement sur les facteurs aggravants de ce phénomène.
On rapporte qu’une équipe technique de réflexion est à l’œuvre à ce niveau pour trouver les meilleures dispositions en la matière. Il reste maintenant à cette équipe de rendre public son travail d’ici les prochaines échéances. Un homme de devoir, comme ce ministre, ayant une telle conscience aiguë de ses missions, doit être suivi avec attention dans ses actions de tous les jours. Hélas ! On est au Mali, comme dirait l’autre ; tout est fait pour vilipender le travail acharné et perspicace…
Déjà, le ministre est de bonne foi car, il n’a jamais caché que l’école d’aujourd’hui a besoin de se reconstruire autour de certains principes et valeurs. Il entend même, sans trompette ni tambour, les mener à bien. Il sait qu’une réforme est toujours difficile et peut susciter des grincements de dents, mais il se dédie à cela pour l’école de demain.
Aussi, il est important de signaler un fait : comme l’actuel chef de l’Etat et Premier ministre centrafricain ou encore l’ex-ministre française de la Défense, Michelle Aliott Mario, qui ont tous enseigné étant à des fonctions de hautes responsabilités, le ministre Témé aussi, qui était doyen de faculté jusqu’au 7 mai 2018, tient à conserver ses deux heures, estimant que l’environnement universitaire est un monde agréable et que les étudiants, contrairement à certains avis, sont des êtres merveilleux à côtoyer. Il mérite donc d’être perçu sous la férule de professeur de fac et fier de l’être, un homme qui a dédié toute sa vie à l’école.
Un homme de conviction, comme celui-là, doublé d’une grande probité morale et intellectuelle, y compris auprès de ses collègues professeurs et des étudiants, devrait être soutenu dans ses actions salvatrices, plutôt que d’être très souvent vilipendés…
Yiriba Togola, enseignant à la retraire, Sikasso