C’est autour de ces deux thèses principales que la confusion s’accentue encore autour de l’assassinat des trois frères dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 octobre au quartier Doumanzana en commune I. Plus d’une semaine après les faits tragiques, lumière peine à être faite.
Une chose est tout sûre, et selon les différentes informations par nous recueillies, les trois frères ont été tués par la patrouille civile qui venait d’être fraichement mise en place en commun accord avec les responsables du commissariat de police du 6ème arrondissement. Ce, pour combattre le fléau de banditisme qui augmentait chaque jour dans le quartier.
Cependant la question que l’on se pose est de savoir, comment il ya eu affrontement entre les patrouilleurs et ceux-là qui sont censés assurer la protection. Pour d’autres, les éléments de la patrouille ont manqué de professionnalisme et d’aucuns parlent d’un cas de règlement de compte entre les défunts et leurs bourreaux.
Manque de professionnalisme. Il nous revient que l’opérationnalisation de la patrouille a été prématurée. Après avoir été annoncée et décidée à travers une réunion qui a marqué la présence des notabilités et de la police du 6ème arrondissement avec à sa tête le commissaire Tapa Diallo dimanche 28 octobre à travers une réunion de quartier au foyer à Doumazana dont la vidéo circule, la patrouille a été opérationnelle dans la même soirée, c’est-à-dire dans la nuit du même dimanche 28 au lundi 29 octobre. Pas d’incidents majeurs, juste des coups de feux entendus dans le quartier cette nuit-là.
C’est seulement au 2ème jour de l’opérationnalisation de la patrouille civile, dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 octobre, que l’irréparable fut commis, l’assassinat des trois frères. A l’origine du drame, l’on soutient qu’il y a eu incompréhension entre les deux proies. Un élément de la patouille civile, sous anonymat, a indiqué à travers un appel téléphonique sur une radio de la place, que les défunts ont été les premiers à les agresser avec coup de machette. Et, dit-il, eux ne pouvaient que riposter. Faut-il le croire. Pas du tout sans d’abord écouter l’autre partie, mais malheureusement un mort n’a rien dire. Alors voici une bonne raison pour croire à ce dernier.
La zone faisant proie à l’insécurité, il n’est pas écarter que les défunts et leurs bourreaux se sont vus chacun en bandits jusqu’il y a eu affrontement. Mais ce n’est pas tout. Les défunts avaient une autre raison d’avoir peur, et d’agir en premier.
Tel que nous l’annoncions dans notre précédente parution, ils n’étaient pas tous bouchers les trois défunts. Seulement, l’un d’entre eux. Ce dernier dans le passé avait eu une altercation avec des bandits dans le même secteur. Il avait eu raison sur eux. Par la suite il avait porté plainte contre eux puisqu’il était parvenu à identifier des visages. Les mis en cause ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison. Mais avant de rejoindre leurs cellules les malfrats avaient promis au boucher de lui faire payer son acte, le fait d’avoir porté plainte contre eux.
Cette menace des malfrats ayant été prise aux sérieux ne pouvait qu’être hostile à des patrouilleurs inattendus. De cette thèse l’option d’un règlement de compte n’est pas écartée. Et pour cause.
La patrouille mise sur place de façon improviste est composée en partie d’éléments au casier très souillé. Beaucoup d’entre eux, a-t-on appris de sources sûres, ont déjà séjourné à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Pis, les bandits du quartier avaient une ‘‘dette’’ envers le défunt boucher. Ceci explique-t-il cela ?
Aux dernières nouvelles nous apprenons que la mère des trois frères défunts n’a pas pu supporter le coup. Déjà malade elle est décédée en début de semaine après avoir appris la mort par ‘‘accident de route’’ (on ne lui avait pas dit la vérité) de ses trois enfants.
Dans la même affaire 5 personnes, dont le chef de village de Doumanzana ont été interpellées par le commissariat du 6ème arrondissement et mis à la disposition de la justice. Parmi les interpelés, il s’avère que certains n’avaient été ni de loin ni de près associer à cette histoire. Et, dit-on, il y a beaucoup de non dits dans cette affaire qui vont être élucidés à la suite de l’enquête déjà en cours
Tapa Diallo : ‘‘Mon seul souci est la sécurisation de la population’’
Largement mis en cause dans cette affaire de l’assassinat des trois frères au quartier Doumanzana, nous avons été écouter Tapa Diallo, le commissaire principal du commissariat du 6ème arrondissement de police. Il reconnait avoir pris part à la réunion qui a annoncé la mise en place du comité de vigilance : ‘‘Je suis un commissaire de terrain, pas de bureau même si c’était 10 personnes qui m’avaient appelé j’allais partir, mon seul souci c’est la sécurisation de la population’’, nous confie-t-il.
Tout de même, Tapa Diallo nous confirme n’avoir jusque-là en sa possession la liste des éléments devant composés le comité de vigilance de Doumanzana contrairement aux localités : ‘‘J’ai la liste de tous les comités de vigilance et nous tenons toujours des réunions régulières’’.
Des comités de vigilance ? C’est bien l’initiative du commissaire Tapa Diallo. L’idée a été soumise à travers une concertation en mai 2017 aux autorités et notabilités de la Commune I. L’initiative a été aussi appréciée par les plus hautes autorités en charge de la question sécuritaire du district de Bamako : ‘‘Notre objectif est d’empêcher les vols et les braquages en faisant des arrestations et non pas toujours procéder à des arrestations après le mal’’, nous indique Tapa Diallo.
Par contre le commissaire de police du 6ème arrondissement s’abstient de tout commentaire sur les circonstances réelles de l’assassinat des trois frères. Comme tout le monde, il entend attendre avoir les conclusions de l’enquête en cours.
‘‘Tapa Diallo est le meilleur commissaire du district de Bamako’’
C’est l’avis du maire central de la Commune I, Mamadou B. Keita, se prononçant sur la même question, à savoir la situation au quartier Doumazana. Selon lui ce qui est arrivé en à Doumazana est un cas exceptionnel, mais, se fie-t-il, la commune I est la Commune la plus sécurisée à Bamako. Ce, dit-il, grâce aux engagements du commissaire Tapa Diallo : ‘‘Il y a des maires d’autres qui viennent me demander comment on fait ici pour maintenir la sécurité dans notre commune I, Tapa Diallo, ce n’est pas pour le vanter, mais il est le meilleur commissaire du district’’, nous confie Mamadou B Keita que nous avons rencontré par coïncidence au commissariat du 6ème arrondissement. Le maire de a commune était venu constater des armes et munitions saisies sur un djihadiste…et encore au quartier Doumazana.
7 000 balles, une grenade offensive et 3 chargeurs de PM saisis
C’est passé dans la nuit du mardi 07 au mercredi 08 novembre. Un homme très connu des services anti-terroristes du Mali a été arrêté dans un bar au quartier Doumazana. Il avait en sa possession plus de 700 munitions et une grenade offensive et 3 chargeurs de PM. L’arrestation a été faite par les éléments du commissariat du 6ème arrondissement.
Abdoulaye Traoré, le nom du djihadiste arrêté, est originaire du centre du Mali né en 1963 à Mopti mais résidant à Nianfunké. L’homme avait été arrêté en 2013 par la force française anti-terroriste Barkhane à la frontière Mali-Burkina et remis au camp I de Bamako. Après son arrestation et selon des sources policières, M Traoré a annoncé que les munitions étaient destinées à être transférées au centre du pays.
Source: La Sirène