Très en colère contre les autorités nationales, la population de Gao souhaite plus d’actes concrets que de discours politiques. La série des drames que la ville a connus a laissé des fractures qu’un gouverneur et des ministres ne peuvent gérer.
La tension a atteint son paroxysme avec le projet de découpage territorial dont les concertations régionales ont pu se tenir dans toutes les localités du pays sauf Gao. Les populations et les groupes d’autodéfense ont empêché la tenue de ces assises et ont mis sur la table des préalables. Dans cette affaire, le nom du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation territoriale est revenu avec insistance.
Est venue s’ajouter à la tension sociale avec le récent attentat où les habitants ont eu maille à partir avec le ministre de la Sécurité et la Protection civile qui était accusé de venir voir plus le bâtiment endommagé que les victimes civiles. La mort d’un commerçant de la ville a rendu le climat encore plus délétère. Qu’est-ce qui ne va pas dans la ville de Gao ? Le Premier ministre, jouant le médiateur, accompagné du ministre Mohamed Ag Erlaf et du général Salif Traoré, a tenté de calmer les esprits dimanche.
Des interrogations mais aussi des mesures fortes. Dans la foulée, le PM a annoncé le déploiement de 300 agents des forces de sécurité et l’installation d’un nouveau commissariat de police. Soumeylou Boubèye Maïga en a profité pour demander l’implication des habitants pour leur propre sécurité. Un message qui a l’air de créer des remous mais sonne comme une invite face à la prolifération des armes et engins explosifs dans la 7e région.
DAK
L’Indicateur du Renouveau