Au cours de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA au Mali, la Présidente du Réseau malien des associations des personnes vivant avec le VIH (REMAP+) a déclaré que la lutte contre la pandémie est, aujourd’hui, confrontée à de nombreuses difficultés pour faute de financement public.
La journée mondiale de lutte contre le SIDA offre aussi un cadre de concertation et d’échanges sur des préoccupations essentielles liées à la croisade contre le VIH. C’est pourquoi, Mme Djerma Oumou Diarra, Présidente du Réseau malien des associations des personnes vivant avec le VIH (REMAP+), a saisi cette occasion pour exprimer son inquiétude face au manque de volonté politique de lutter inlassablement contre la maladie au Mali. Selon elle, il y a une régression dans la lutte contre la pandémie.
Cette année le thème est : «Connaitre son statut sérologique du VIH, un droit et un devoir». Ce qui met un accent particulier sur la levée des barrières à l’accès aux services de dépistage et de traitement pour les jeunes et les populations clés, en particulier.
Selon la Présidente la pandémie est, aujourd’hui, confrontée à de nombreuses difficultés. Le retrait du Fonds mondial de la prise en charge des ressources humaines qui officiaient sur les sites de soins et au plan d’accompagnement et de conseil expose des milliers de personnes séropositives au manque de soins et de conseil social. A l’en croire, 24.000 malades sont menacés (soit 55% de la file active du Mali).
Mme Djerma Oumou Diarra prévient que les premiers sites fermeront à la fin de ce mois de décembre si l’Etat ne prend pas le relais pour assurer la rémunération du personnel. Ce qui engendrera le licenciement de 166 Agents salariés composés de Médecins, de Pharmaciens, d’Infirmiers et de Conseillers psycho-sociaux. Elle souhaite que ce personnel soit reversé dans la Fonction publique pour permettre de sauver plus de vies humaines. La Présidente du Réseau a aussi exhorté les autorités à mobiliser plus de financements nationaux pour ne plus dépendre uniquement de l’aide extérieure. Elle en appelle à la création d’une ligne budgétaire dédiée à la société civile dans le Budget national de lutte contre le VIH/Sida en assainissant la gestion pour éviter que des financements complaisants soient attribués à des ONG quasiment fictives. Ce qui permettra de renforcer le contrôle et les audits sur ces financements afin d’accroitre la redevabilité de la part des acteurs nationaux sur les activités menées et les dépenses.
Elle a aussi évoqué d’autres problèmes dont le suivi biologique des malades. D’après elle, la situation est alarmante ; car, la quantification de la charge virale est devenue un luxe pour les patients. Elle a dénoncé la signature, cette année, du contrat de maintenance des appareils de charge virale. La porte-parole des personnes touchées par la maladie estime qu’il ne sera pas possible d’atteindre les 3X90 sans la démédicalisation du dépistage et la dispensation communautaire des antirétroviraux (ARV).
Habi Sankoré
Le SOFT