Du 30 novembre au 12 décembre 2018, Bamako, précisément la Fondation Passerelle de l’artiste Rokya Traoré, accueille la première édition du Festival BAM.
Initié par le danseur Tidiani N’diaye et sa Compagnie « Copier Coller », BAM est un festival pluridisciplinaire. Dans le cadre de sa première édition, le Festival aura essentiellement lieu à la Fondation Passerelle. La manifestation a démarré le 30 novembre 2018, par le vernissage de l’exposition photographique de FOTOTALA King Massassy.
« Mali, le studio à ciel ouvert de King Massassy »
« Dans le cadre de cette première édition, j’ai donné carte blanche à King Massassy de nous proposer une exposition de ses œuvres photographiques et nous ne sommes pas déçus de la qualité et du talent de ce photographe malien qui fait déjà parler de lui, un peu partout », a indiqué Tidiani N’diaye, Directeur artistique du Festival BAM et de la Compagnie « Copier Coller » installée à Angers.
Nous avons été émerveillés comme c’est toujours le cas quand il s’agit de voir des photographies de King Massassy. Pour cette exposition, le photographe qui pense que le Mali est un studio à ciel ouvert, a choisi de présenter 13 photographies, dont deux en noir et blanc. « Tout mon travail photographique s’articule autour des personnes qui vivent de petits commerces et installées dans le secteur informel », a déclaré King Massassy. Selon, lui, ce sont ces gens-là qui font le PIB, le PNB et la TVA au Mali. « Par leurs activités, ils nourrissent le Mali. J’ai été des leur lorsque j’étais cireur », a-t-il révélé.
Loin du photomontage, dont il ignore complètement les techniques, King Massasy nous propose des images qui nous replongent dans le photo- reportage artistique et qui fait souvent appel à des mises en scène. Oui, avant de devenir photographe, n’oublions pas que King Massassy a d’abord été chanteur, danseur par moment et comédien.
L’exposition que nous avons vue à la Fondation Passerelle le 30 novembre 2018 est inscrite dans une démarche de dénonciation. « L’utilisation de la photographie en noir et blanc me rappelle le Malien qui n’était pas encore déshumanisé. Le Mali, c’était le pays du un… », a-t-il lancé tout de go, comme s’il voulait nous dire que la photographie couleur symbolise pour lui la déshumanisation du Mali.
Le Festival BAM selon Tidiani N’diaye
«Nous avons initié ce festival pour soutenir la création des jeunes à Bamako», a indiqué Tidiani N’diaye. Avant d’ajouter que le festival a été voulu pluridisciplinaire, en référence à la danse qui fait appelle à plusieurs expressions artistiques: la chorégraphie, la dramaturgie, le chant et le jeu des instruments.
Pour cette première édition, Tidiani N’diaye dira qu’il aura du cinéma, de la danse et de la photographie. En ce qui concerne la danse, il a annoncé ses deux spectacles. Le premier avec Arthur Eskenazi, intitulé « Bazin » et le second qu’il appelle « Moi, Ma Chambre, Ma rue ». Il a aussi levé le voile sur le spectacle de Tom et Van, intitulé « Le Reste ». Avant de dire que Daouda Kéita et Adjara Traoré seront mis à contribution pour une performance dénommée « Kumaka-ca ». Ce spectacle sera suivi de celui de Tidiani, intitulé « Moi, Ma chambre, Ma rue ».
Du côté du studio Zani Diabaté de la Fondation Passerelle, les festivaliers pourront assister à 3 spectacles de danse : le « Kintsugi » de Pauline Lavergne, «Ceci n’est pas une femme blanche» de Marion Alzieu et « Fatou tas tout fait » de Fatoumata Bagayogo. Le spectacle de danse de Adonis Niébé, intitulé « Spirit » est programmé dans le même espace.
Enfin, le mercredi 12 décembre 2018, la cérémonie de clôture sera bien animée. A 20 h, les festivaliers pourront assister à un spectacle de danse de la compagnie Yiriladon. Mais la fête de clôture prévue pour 20 h 30, propose un spectacle de Speed battle avec 10 danseurs, un DJ et un MC.
La Fondation Passerelle facilite la réalisation de projets culturels
Pour sa part, Rokia Traoré a salué la belle initiative de Tidiani N’diaye et de sa Compagnie « Copier Coller » pour avoir pris l’initiative d’organiser à Bamako le Festival BAM. Elle a ensuite préciser le rôle de sa Fondation dans la réalisation de tels évènements, avant de lever le voile sur la programmation 2018-2019 de la Fondation Passerelle.
Rokia Traoré a annoncé la signature d’accords de partenariat et de collaboration avec de grandes institutions internationales telles que la Maison de la Culture MC2 de Grenoble, le Grand Duché de Luxembourg, le Festival de Brighton en Grande Bretagne. « Les partenariats sont nécessaires à la Fondation Passerelle pour le développement des formations artistiques et l’organisation de nouvelles opportunités à l’international pour les artistes qu’elle soutient, ainsi que le perfectionnement du personnel technique et l’amélioration des moyens matériels, en vue de renforcer ses capacités en matière de création de projets et d’évènements dans ses espaces », a-t-elle indiqué.
Après la tenue du Festival BAM de Tidiani N’diaye, selon Rokia Traoré, en avril 2019, le Grand Duché du Luxembourg va soutenir l’organisation du Festival « Fôly Dôgokun » de la Fondation Passerelle.
En plus de plusieurs autres activités qui vont agrémenter la vie de la Fondation Passerelle, Rokia Traoré a annoncé l’organisation de la nuit de la Saint-sylvestre, qui sera l’un des temps forts de la programmation cette saison. Pour la circonstance, la Fondation Passerelle s’apprête à organiser un grand concert de Rokia Traoré pour accueillir la nouvelle année qui s’annonce riche en programmation.
Assane Koné
Azalaï Express