[Photo d’illustration]
Il n’est secret pour personne que les établissements secondaires privés du Mali ont rencontré au cours de l’année scolaire 2017-2018, des difficultés financières dues au non payement, par le gouvernement, des bourses des élèves. Des subventions qui servent généralement à couvrir les dépenses qui s’imposent (payement de salaires des enseignants, de l’électricité et autres dépenses de l’école).
Et le lycée LBEN, situé au Banconi-Plateau, se trouvait dans la même situation, c’est pourquoi, son promoteur a convoqué au démarrage de l’année scolaire 2018-2019 les parents d’élèves en leur demandant de payer soit 150 000 comme la bourse des élèves privés ou de ramener leurs enfants dans leurs établissements d’origine c’est-à-dire où ils avaient été orientés après avoir passé au DEF. Cela constitue une véritable injustice dans la mesure où les enfants n’ont rien avoir dans cette histoire, c’est plutôt un problème entre l’Etat et l’établissement privé en question.
C’est au promoteur d’aller vers l’Etat pour recouvrer son argent et si l’Etat ne le fait pas, à ce moment, le lycée privé n’a nullement le droit d’expulser les élèves étant donné que c’est en connaissance de cause qu’il a accepté d’accueillir ces élèves en son sein en leur promettant de régulariser leur situation. Beaucoup de lycées privés le font par cupidité en leur sein tout en les promettant de régulariser la situation et empocher l’argent.
Aux dires d’un parent d’élève, quand il a rencontré le promoteur dans son bureau pour lui parler du cas de son enfant, il a trouvé un homme très agressif (promoteur), qui ne sait pas du tout accueillir les parents d’élèves. Il a vociféré sur lui. « Malgré sa menace, j’ai tenu à lui dire que si le problème de mon enfant n’est pas réglé, je n’hésiterais pas de retourner encore te voir. Je lui ai dit clairement que je ne payerai pas les 150 000 F CFA ».
« Il a répliqué qu’il s’en fout du sort des élèves et ce qui lui importe c’est son entreprise et que si l’Etat refuse de lui payer son argent, il n’a pas d’autre choix que de renvoyer les élèves. Heureusement, ma situation a pu être résolue, je me suis personnellement rendu au ministère de l’Education et j’ai eu gain de cause. J’ai finalement emmené mon enfant dans un autre établissement », selon notre interlocuteur.
Pis, dans cet établissement, des élèves sont toujours dehors pour faute d’enseignants, et la plupart des enseignants dudit établissement ont fui pour non paiement d’arriérés de salaires. C’est une situation très délicate qui va à l’encontre de l’intérêt des élèves.
Un paradoxe
Au lycée Bengaly, les classes de 10e et 11e seraient contraints de payer 150 000 F CFA au même titre que les élèves privés. Ceux de la terminale seraient considérés comme des candidats libres (CL). Ce qui revient à dire, qu’ils devraient s’inscrire comme candidat libre à l’université, et payer les frais de scolarité sans bénéficier de subside du gouvernement. Conséquences, beaucoup d’entre eux seront contraints d’abandonner l’école même après leur admission au baccalauréat.
Selon ce témoin, le promoteur du lycée Bengaly est un commerçant au vrai sens du mot. Il devrait être un commençant mais malheureusement au Mali, tout le monde est autorisé à créer une école. « Il suffit d’avoir quelques sous et pouvoir construire quelques salles de classes et puis tu as ton récépissé ». Toute chose qui a contribué à la dérive scolaire.
A cela s’ajoute le niveau très bas des enseignants qui ne le sont pas par formation. Bref, l’établissement pour le promoteur, n’est qu’un fourre-tout pour gagner de l’argent au détriment de l’avenir et du devenir des élèves. Heureusement que certains élèves qui y sont orientés au titre de l’année 2017-2018 l’ont compris. Ils ont demandé leur transfert vers d’autres établissements.
Kéita
Source : La Sirène