Lors de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An, le 6 janvier 2025, le Président de la Transition, Général Assimi Goïta, a expliqué aux forces vives de la Nation les raisons derrière la sortie du Mali de la CEDEAO. « Nous, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avons créé l’Alliance des États du Sahel (AES). Nous avons un objectif commun. Je rappelle que nous avons quitté la CEDEAO, pour ceux qui auraient encore des doutes. Nous avons décidé de quitter cette organisation dès qu’elle a imposé un embargo au Mali », a déclaré le Chef de l’État.
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AES contre CEDEAO : Des positions tranchantes

Le retrait de la confédération de l’AES de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) continue de faire des vagues. Ce sujet, au cœur de l’actualité, alimente désormais des tensions entre certaines figures politiques et civiles du pays, notamment Nouhoum Sarr, membre du Conseil National de Transition, et Kadidia Fofana, militante engagée pour la démocratie au Mali.

Lors de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An, le 6 janvier 2025, le Président de la Transition, Général Assimi Goïta, a expliqué aux forces vives de la Nation les raisons derrière la sortie du Mali de la CEDEAO. « Nous, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avons créé l’Alliance des États du Sahel (AES). Nous avons un objectif commun. Je rappelle que nous avons quitté la CEDEAO, pour ceux qui auraient encore des doutes. Nous avons décidé de quitter cette organisation dès qu’elle a imposé un embargo au Mali », a déclaré le Chef de l’État.

Dans une charge virulente, le Président Goïta a assimilé les pratiques de la CEDEAO à celles des groupes terroristes. « La CEDEAO agit comme un groupe terroriste. Ces groupes, lorsqu’ils attaquent une localité, imposent un embargo : ni personnes, ni biens, ni nourriture ou médicaments ne peuvent circuler. La CEDEAO a infligé cela au Niger, comme elle l’avait fait au Mali pendant sept mois », a martelé Assimi Goïta.

Dans ce contexte tendu, Nouhoum Sarr, Vice-président du CNT, a tenté de minimiser l’impact économique de ce retrait. Lors d’une sortie la semaine dernière, il a comparé la situation du Mali à celle de la Mauritanie : « La Mauritanie a quitté la CEDEAO et la terre n’a pas tremblé. 60 à 70% des marchandises du Mali transitent par le Sénégal. Que les Maliens se rassurent. Les autorités sénégalaises ont dit que notre sortie ne changera rien. »

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Des propos qui se voulaient rassurants, mais qui a rapidement provoqué une réaction ferme de Kadidia Fofana, militante pour la restauration de la démocratie au Mali. Celle-ci n’a pas tardé à recadrer Nouhoum Sarr de façon acerbe. Selon elle, la comparaison avec la Mauritanie est non seulement inappropriée, mais également trompeuse.

« Permets-moi de te rappeler que, contrairement à tes propos, la situation de la Mauritanie ne peut être comparée à celle du Mali. En 2000, la Mauritanie a quitté la CEDEAO pour se consacrer au développement de l’Union du Maghreb arabe. Toutefois, ce projet n’ayant pas abouti, la Mauritanie a signé un accord d’association avec la CEDEAO en mai 2017 », a-t-elle d’abord rappelé.

Kadidia Fofana a ensuite souligné les différences économiques et géographiques entre les deux pays : « La Mauritanie dispose de sa propre monnaie, l’ouguiya, et d’un accès à l’océan Atlantique, des atouts qui la différencient considérablement du Mali, pays enclavé utilisant le franc CFA. »

Enfin, elle a fustigé le rôle de Nouhoum Sarr dans ce débat, l’accusant de s’écarter de ses prérogatives. « Ton rôle, en tant que parlementaire, est de contrôler l’action gouvernementale, non de te substituer à lui ou de plaider en sa faveur », a-t-elle averti

Cet échange tendu illustre les fractures au sein des élites maliennes face à cette décision historique. Si certains, comme Nouhoum Sarr, tentent de défendre cette rupture comme une étape nécessaire à l’émancipation du Mali, d’autres, à l’instar de Kadidia Fofana, mettent en garde contre les conséquences économiques et diplomatiques.

La sortie du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO reste un tournant stratégique majeur dont les implications continueront d’alimenter le débat national.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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