La brouille entre le Mali et la Côte d’Ivoire, née de l’arrestation de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport Bamako Senou, n’aurait pas existé ou du moins pouvait être résolue à l’amiable entre les deux parties liées par l’histoire et la géographie. Hélas ! Un « Wangrin » haut placé semble attiser le feu dans le but de rester à son poste aussi longtemps que l’affaire perdure.
Au cœur de la machine administrative, l’homme que nous désignons par « Wangrin » n’est pas n’importe qui. Il sait comment et quand saisir toute occasion pour activer la communication à son profit. Faut-il rappeler que le personnage par qui il est fait allusion, ici, a été révélé par l’écrivain ethnologue Amadou Hampaté Ba dans son œuvre intitulée : Etrange destin de Wa ngrin.
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Wangrin ou Gongoloma-Soké, ce personnage doué d’intelligence, nous avons vu comment il est devenu interprète du grand commandant colonial à Diagaramba alors qu’il avait été affecté comme moniteur. Son désir de devenir riche et d’avoir une vie heureuse, était clair. On a vu comment il a pu s’en sortir dans l’affaire des bœufs à Diagaramba, incriminant le commandant de Villermoze, et dont lui-même était à l’origine. On a vu aussi comment il manœuvrait pour se maintenir à un poste juteux, ou créait tout simplement des subterfuges contre ses ennemis et sauver sa tête. Mais, on a connu son destin.
Pour revenir à notre mouton, il faut dire tout simplement que l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés à l’aéroport international Bamako Senou est plus ou moins un prétexte pour notre personnage caricaturé ci-haut, qui aspire en aucune manière perdre son poste. Ce film auquel nous assistons depuis le 10 juillet dernier entre le Mali et la Côte d’Ivoire intervient à un moment où la rumeur de la démission du gouvernement se propageait.
Cette affaire des 49 militaires ivoiriens, dramatisée, n’a-t-elle pas été aggravée pour supplanter la démission du gouvernement qui était probablement prévue pour ce mois de juillet 2022 ? Rien n’est moins sûr.
Habi Sankoré
Le Soft