Curieusement le Mali reste encore l’un de ses rares pays au monde où l’on souffre pour gagner de l’argent et souffrir encore pour pouvoir satisfaire ses besoins avec. La belle illustration se trouve à l’agence Somagep à Djéliboudgou en commu où le citoyen doit des fois accepter de sacrifier son temps et son énergie pour pouvoir payer sa facture d’eau. Nous en avons été témoins le lundi 11 Mars.
‘‘Mais, madame, vous devriez au moins comprendre que nous avons autre chose à faire dans la journée’’, cette dame plus de la trentaine n’a pas su cacher sa colère une fois arrivée au guichet unique ouvert. Par la voix et la manière dont elle s’exprime dans la langue de Molière, l’on sent du coup qu’elle est de la culture occidentale. Elle n’avait pas encore dit son dernier mot pendant que la caissière réglait sa facture.
‘‘Depuis trois heures de temps, je suis assise ici, rien que pour payer une seule facture, est ce que nous devons autant souffrir pour vous payer ? ’’. La dame au fond du guichet ne pipe mot jusque-là. Et à la cliente de continuer à manifester sa colère : ‘‘Il y a au moins 4 guichets, mais un seul reste ouvert, l’autre était ouvert tout de suite, on l’a fermé quand on a ouvert ici, pourquoi ?’’
Au fond du guichet, une voix se fit alors entendre pour répondre : ‘‘C’est la rotation’’. ‘‘Rotation, pourquoi donc’’, rétorque la cliente. Aucune réponse, à la cliente de poursuivre : ‘‘Et les deux autres guichets qui ne s’ouvrent jamais ?’’. ‘‘Leurs occupants sont en congé’’. Réponse de la caissière. Et il ne fallait pas ?
‘‘En congé, s’interroge la cliente, et il n’y a personne pour les remplacer ; Combien de jeunes en chômage sont prêts à faire ça, pourquoi vous ne recruter pas’’. Aucune réponse de la part de la caissière.
Alors au niveau du fil d’entente une voix fit comprendre à la dame en colère que les premiers responsables de cette situation se trouvent dans les bureaux et que la caissière n’en est pour rein. A une autre voix d’ajouter que le citoyen malien mérite de tel traitement, car, dit-elle, c’est le même citoyen qui a toujours encouragé l’amateurisme, laxisme et le népotisme, dont, dit-on, il doit le faire
La Sirène