Au Mali, plus de 6 millions de personnes sur une population de 18 millions d’Habitants n’ont pas accès à l’eau potable, plus de 12.000 villages et hameaux ne disposent pas de sources d’eau. Fort de ces constats, la Coalition nationale Campagne Internationale pour l’Eau potable et l’Assainissement (CN-CIEPA/Wash) a organisé une journée de plaidoyer à l’intention des Députés élus à l’Assemblée Nationale. C’était le 11 décembre dernier, dans la salle Aoua Kéïta de l’Assemblée Nationale.
L’objectif recherché est d’amener les Conseillers Nationaux et leurs Assistants à s’engager davantage en faveur de la gouvernance du secteur Eau et Assainissement. L’organisation d’une journée de plaidoyer à l’endroit des Parlementaires répond à ce souci pour la CN-CIEPA/Wash d’améliorer cette gouvernance.
Pour cette organisation de la société civile, l’accès de tous à l’eau potable et à un environnement assaini passe par la bonne gestion de ces secteurs dits vitaux. Car, la mauvaise gestion de ces secteurs fait perdre à l’Etat malien des sommes colossales.
Selon les Rapports du Vérificateur Général rendus publics, en 2016, ces pertes se chiffraient à 52,47 milliards de francs CFA dont 4,49 milliards de F CFA en fraude et 47,87 milliards de FCFA en mauvaise gestion. En 2017, on a enregistré 23,28 milliards de FCFA dont 6,96 milliards en fraude et 16, 32 milliards en mauvaise gestion. Ces chiffres montrent l’urgence de lutter contre ces pratiques qui anéantissent les efforts de développement des gouvernants et du coup découragent les investisseurs.
Le président de la CN-CIEPA a salué la tenue de la présente journée qui a vu la participation massive des députés membre du réseau des Parlementaires pour l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement.
Dounantié Dao a déploré la trop grande dépendance du Mali vis-à-vis de l’extérieur pour le financement du double secteur eau et assainissement (plus de 85%). Selon lui, cela n’est pas acceptable pour notre pays. A son avis, la solution à cette situation réside dans l’augmentation du Budget
Ainsi, le Deputés se sont rendu compte de la nécessité de mener le plaidoyer auprès de qui de droit. Un motif de satisfaction pour la CN-CIEPA, initiatrice de la journée. Pour le Président du Réseau des Parlementaires l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement fait partie des droits humains. Malheureusement, ce droit est inégalement réparti entre les citoyens du même pays. Pendant que certains gaspillent de l’eau, d’autres, par contre, passent des nuits entières au tour de points d’eau à la recherche de l’eau à boire. Ces femmes au foyer, préoccupées par la quête d’eau, ont relayé au second plan la vie conjugale. Cela n’est pas normal, a martelé, l’honorable Bréhima Beridogo.
Le Président du Réseau des parlementaires pour l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement a sollicité auprès de l’AN de faire le plaidoyer pour l’augmentation du Budget de l’eau et l’assainissement lors de la session du 13 décembre. C’est une question de souveraineté nationale d’avoir de l’eau à suffisance pour ses populations.
Ambaba DE DISSONGO
Source : L’Observatoire