« Assimi Goïta est patriote, il doit être le candidat du peuple pour mettre fin à cette situation qui a trop duré ». Cet appel du président de l’Appel Citoyen pour la APPEL Réussite de la Transition (ACRT)- Faso Ka Wele, Issa Kaou N’Djim, lui vaut des diatribes du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) qui appel la justice au secours. |
Au fil des semaines, le président de l’ACRT Faso Ka Wele dévoile ses réelles intentions par rapport aux élections présidentielles annoncées pour le premier trimestre de 2022. M. Issa Kaou N’Djim ne manque pas d’occasion pour afficher ses penchants pour la candidature du Vice-Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta. Le samedi 6 mars 2021, à la faveur de la célébration de la journée du 8 mars, le président de l’ACRT n’est pas allé par quatre chemis. « Nous avons obligation d’avoir un pouvoir légitime, démocratique, républicain… Assimi Goïta est un patriote, il doit être le candidat du peuple pour mettre fin à cette situation qui a trop duré », a martelé Issa Kaou N’Djim. Selon lui, « la solution, c’est Assimi Goïta, il y a rien en face, il faut arrêter avec les politique de 1991, n’en parlons pas, Assimi, c’est l’espoir, c’est le vainqueur».
Cette sortie met le feu au poudre et fait de l’ex-coordinateur général de la CMAS qui se prépare à appeler bientôt Colonel Goïta à être candidat aux élections présidentielles de 2022, la cible privilégiée de certaines associations dont le CSDM. Selon Mohamed Chérif Haïdara et compères, lors de la conférence de presse du CSDM le samedi 13 mars 2021, la « hypothétique candidature aux prochaines élections présidentielles du vice-président de la transition» est non avenue, car la charte qui régit la transition en son article 9 l’interdit.
Malgré cette disposition de la charte, soutient le CSDM, le quatrième vice-président du Conseil National de la Transition (CNT) s’obstine à demander cette candidature, mettant « en péril la transition » par ses « propos et ses comportements belliqueux». « Si Monsieur N’Djim continue ses manœuvres, il se rendra coupable de la déstabilisation de l’institution de la transition », prévient le CSDM qui a attiré l’attention des autorités de la transition sur les conséquences de ce qu’il qualifie de « verbiages aventureux de monsieur N’Djim qui risquent de créer une suspicion, voire une radicalisation des Maliens contre tous les organes de la transition, surtout contre le vice-Président Goïta qui a jusqu’à présent su faire preuve de retenu, de responsabilité, de patriotisme».
« Force doit rester à la loi, il faut interpeller tout individu qui se lancerait dans cette aventure dangereuse, pour la réussite de la transition », a souhaité le CSDM, à l’image du Niger où deux acteurs de la société civile ayant appelé le président sortant Mahamadou Issoufou à briguer un troisième mandat, ont été arrêté et écroués à cinq ans de prison dont deux avec sursis.
Tout en condamnant l’attitude de Issa Kaou N’Djim, le CSDM a demandé aux plus hautes autorités sa « destitution de son poste de quatrième vice-président du CNT, l’exclure du CNT et engager des poursuites judiciaires contre lui ».
Pour le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara, Issa Kaou N’Djim fait du « trafic d’influence ». « Issa N’Djim est un danger permanent pour la transition. Si vous (les autorités de la transition) le laisser continuer, votre silence serait compris comme étant un accord, une entente ».
Le CSDM n’est pas à ses premiers griefs contre le président du quatrième vice-président du CNT. En effet, Issa Kaou N’ Djim n’avait déclaré que les « 10% des postes de députés sont trop élevés pour les maliens établis à l’étranger, malgré que ceux-ci sont plus de 6 millions à travers le monde ». C’était le dimanche 31 janvier 2021, lors de l’émission « Sans langue de bois », sur la chaine Cherifla TV, mettant au face-à-face le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara et le tonitruant Issa Kaou N’Djim. Ces propos sont un « mépris » contre la diaspora malienne, juge le CSDM. Depuis ce jour n’ont cessé les boulets rouges de l’association sur Nd’jim.
Ces tapages du CSDM n’entament en rien les ambitions de Issa Kaou N’Djim dont l’association ACRT Faso Ka Wele s’apprête à lancer l’appel à la candidature du vice-Président de la Transition à travers une grande mobilisation au stade du 26 mars, dans les jours à venir.
Si le CSDM est dans son rôle de veille démocratique, Issa Kaou N’Djim est dans sa posture politique où rien n’est figé, car, comme le soutient-il, ce sont les hommes qui ont écrit la Charte de la transition et il revient à ces mêmes hommes de la modifier si besoin y est. Devant ces gesticulations, Colonel Assimi Goïta « qui n’est ni officiellement ni demandeur, ni preneur » reste « imperturbable ».
Cyril Adohoun
L’Observatoire