Quelques jours après l’attaque meurtrière contre un village peul qui a fait 37 civils tués et plusieurs blessés, le calme revient progressivement dans la localité de Koulogon. Les populations qui vivaient dans la psychose reprennent peu à peu leurs activités. Selon les autorités locales, l’arrivée de renforts militaires sur place et la multiplication des patrouilles ont instauré la confiance chez les habitants.
Le calme est revenu dans le cercle de Bankass après le massacre fait par des chasseurs traditionnels dans un village peul le 1er janvier dernier. Les magasins, les boutiques, les échoppes, sont recouverts depuis hier 3 janvier.
Malgré le climat de tension latent, les habitants de Koulogon ont montré leur flegme légendaire. La circulation ne désemplissait pas. Habitués à gagner leur vie au jour le jour, les habitants veulent ainsi vite tourner la page après la panique de mardi et ont préféré se concentrer sur leurs activités.
Koulogon a retrouvé son ambiance habituelle de ville des affaires. Seules les familles endeuillées n’ont pas encore retrouvé l’ambiance habituelle. Des éléments des forces de sécurités extrêmement armés, fusils et mitraillettes, lances roquettes, grenades… veillent la zone.
Visiblement nerveux, les éléments des forces de sécurité ne tolèrent quelle que présence que ce soit dans les environs de la zone rouge qu’ils ont établie dans le périmètre de la localité.
Selon des sources concordantes, quelques parties de terre portent encore les stigmates des affrontements de mardi dernier. Mardi dans la soirée, le président de la République a tenu la réunion du Conseil de sécurité et de défense, avec comme point à l’ordre du jour la situation sécuritaire dans le Centre du pays, avec en filigrane l’attaque contre un village peul par des chasseurs dozos
Une tuerie, des coups fourrés ?
Dans une déclaration faite mardi dans la soirée, le porte-parole du gouvernement, Amadou Koïta, a confirmé que le mardi 1er janvier tôt le matin, un groupe d’hommes fortement armés a attaqué un village peul, dans le cercle de Bankass. L’attaque a fait au total 37 morts et plusieurs blessés.
Selon une source, quelques éléments présumés coupables ont été arrêtés par les forces de sécurité, et certains assaillants arrêtés seront présentés au public bientôt. Après une poursuite folle à travers la localité, des éléments des forces armées ont mis la main sur une vingtaine de personnes.
Et déjà l’Association culturelle Tabital Pulaaku tire la sonnette d’alarme. Elle accuse le gouvernement d’avoir placée leur zone dans les oubliettes.
“Nous avons dit de procéder au désarmement immédiat de toutes les milices. Nous avons demandé de débloquer les marchés, parce qu’aujourd’hui vous ne pouvez acheter ni le riz, ni le mil, ni les condiments, ni vous rendre sur les points d’eau pour abreuver votre bétail ou aller dans les pâturages. C’est la mort certaine. Et nous demandons au gouvernement d’appliquer les mêmes mesures pour toutes les communautés. Il y a eu des mesures qui ont été éditées pour interdire la circulation à moto, la détention d’armes. Les Dogons circulent impunément avec leurs armes. Nous n’avons eu aucun résultat. Aucun”, a martelé un membre de l’Association Tabital Pulaaku.
Adama Diabaté
Source: L’Indicateur du Renouveau