Visiblement l’homme a encore du mal à s’en remettre de ce mal qui le ronge au jour le jour. Maouloud Ben Kattra, il s’agit de lui, après son éviction du gouvernement tente de laver l’humiliation en défendant bec et ongle son bilan et réitérant son soutien au président Ibrahim Boubacar Keita. Les canaux par lui utilisés pour se faire : Les réseaux sociaux. Et là, ca ne marche pas encore. Si cet ancien syndicaliste a le verbe pour défendre des intérêts des travailleurs auprès d’une autorité de la République, il lui manque énormément du talent pour convaincre les Maliens dans l’opinion publique.
La première de ces sorties virtuelles date de quelques heures après l’annonce de la liste du nouveau gouvernement où Maouloud Ben Kattra n’a pas entendu son nom sur l’ORTM. Il se hâte alors à faire une vidéo de remerciement à l’adresse du président de la République et à son premier ministre pour la confiance en lui portée. Il réitère son soutien et celui de ses clubs au gouvernement et explique à ses fans d’attendre voir ce qui lui sera fait très prochainement.
Très prochainement ! Maouloud Ben Kattra fera une autre sortie virtuelle après avoir passé le témoin à son successeur Amadou Koita. Le message, cette fois-ci en écrit, manque beaucoup de cohérence. Cette sortie a d’ailleurs fait l’objet de larges moqueries sur le web. Beaucoup d’internautes cherchent encore à avoir une explication au terme : ‘‘Vivement autre poste pour un autre poste.’’ (Voir capture d’écran).
Troisième sortie virtuelle en moins deux semaines. Cette fois-ci Maouloud Ben Kattra veut faire mieux et fait appel aux services d’un autre web-activiste, plus célèbre et plus professionnelle. Ce dernier que nous taisons le nom, pose des questions et Maouloud Ben Kattra répond.
Dans cette 3ème sortie virtuelle après son départ du gouvernement, Ben Kattra tente encore de défendre son bilan. Il remet le compteur jusqu’à 250.000 emplois qu’il dit avoir été crées par le président Ibrahim Boubacar Kéita courant son premier mandat.
Ensuite, toujours dans la même vidéo, Maouloud Ben Kattra, tente de soigner sa propre image. Il dit n’avoir aucun regret pour son départ du gouvernement, mais rappelle à qui de droit qu’il a été l’un des tous premiers éléments à défendre la cause d’IBK à l’intérieur du pays pour sa réélection. Ce, dit-il, au moment où personne n’y croyait pas. Bien entendu en la réélection d’IBK.
Tout de même, Maouloud Ben Kattra soutient dans cette vidéo que sa troupe reste mobilisée pour la cause d’IBK. Notamment, dit-il, pour les élections à venir, les législatives et autres. Il reconnait n’avoir aucune base politique, mais parie que ses mouvements de soutien à IBK pourraient avoir des députés et des conseillers municipaux au sortir de ces prochains scrutins.
Encore une fois dans l’histoire récente du Mali, Maouloud Ben Kattra reste le seul à le faire : Rendre compte de sa gestion de manière complaisante à travers les réseaux sociaux dont les Maliens ont encore horreur pour cause de crédibilité de cet espace médiatique, nouveau au Mali. Les plus sereins d’anciens ministres font leur bilan devant les médias sérieux. Et pour n’avoir pas réussi à convaincre ses interlocuteurs virtuels, beaucoup ont vu un échec de ses sorties virtuelles. Et l’on se dit déjà que Ben Kattra, s’il devait continuer dans l’activisme virtuel, sa carrière y est vouée à l’échec. Justement de la même manière dont il a échoué dans la satisfaction des motivations qui ont fallu pour qu’il soit nommé ministre.
Comment Maouloud Ben Kattra a été nommé ministre
Ne dites rien à personne surtout ! L’on se demande encore comment Maouloud Ben Kattra a pu rejoindre le gouvernement à l’insu de ses camarades syndicalistes qui, à l’époque, ont annoncé ne pas être consultés. La réponse est ailleurs. Nous l’avons dit, l’homme a le verbe facile pour convaincre les autorités. Talent qu’il a employé au plus haut sommet de l’Etat pour être ministre. Comment ?
Selon des indiscrétions c’est en se portant volontiers pour trouver une solution à la crise diplomatique sévissant à l’époque entre le Maroc et le Mali que Ben Kattra a été nommé ministre. En fin février 2017, le roi Chérifien annulait une visite au Mali semant ainsi un malaise diplomatique entre les deux pays.
Maouloud Ben Kattra, nous confie-t-on, vantant ses origines arabes annonça alors être en contact avec la famille chérifienne et promit aux plus hautes autorités de trouver une solution à ce problème. On lui fait alors confiance et il sera nommé ministre.
Tentant de réussir cette situation, Maouloud Ben Kattra, consacrera sa première visite hors pays au Maroc en mai 2017, soit deux mois seulement après sa nomination. Il y fit le déplacement dans le cadre d’une ‘‘Assemblée’’ dite celle des Services d’Emploi publics organisée du 15 au 16 mai 2017 à Casablanca (Maroc). Visite au cours de laquelle Maouloud Ben Kattra ne put rencontrer aucune autorité marocaine pour discuter de la petite crise diplomatique entre les deux pays. Dès lors sa mission avait échoué, nonobstant, Ben Kattra faisait savoir à qui de droit au sommet de l’Etat que les discussions sont en cours.
C’est le premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga après sa nomination qui parvint à apporter une solution à cette crise diplomatique. En début mars 2018, ce dernier accompagné d’une forte délégation ministérielle séjournait sur le sol marocain. La paix fut faite entre les deux pays et des accords de coopération ont été pour l’occasion signés. Mais, faut-il le préciser, ce n’est pas grâce à Maouloud Ben Kattra qui, ayant échoué dans l’exécution de sa mission, n’avait aucune raison de rester dans le gouvernement.
Djibi Samaké
Source: La Sirène