Une sournoise querelle de personne, voire de leadership plombe les rapports politiques entre l’ADEMA-PASJ de Tiémoko Sangaré et l’ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maïga. C’est au point que ces deux personnalités se vouent une méfiance teintée de suspicions sur fond d’ambitions politiques.
maliweb.net – Selon certaines confidences, pour Pr Tiémoko Sangaré, c’est l’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, qui est à l’origine de sa non-reconduction dans le gouvernement du Dr Boubou Cissé. Le leader de l’ADEMA-PASJ estime que Boubèye n’a rien fait pour l’aider dans sa mission de ministre de la Défense. Au contraire… Conséquence : Tiémoko Sangaré a peiné à la tête de ce département stratégique pour un Mali en guerre. En plus, Boubèye se serait opposé à ce que Tiémoko Sangaré revienne aux Mines, où l’ex-PM tenait à ce que soit gardé son protégé, Lelenta Hawa Baba Ba. Une «faute» que le président de l’ADEMA ne voudrait pour rien pardonner au leader de l’ASMA-CFP.
En outre, Pr Tiémoko Sangaré, qui avait eu des rapports difficiles avec Boubèye au moment où celui-ci était à l’ADEMA, n’a jamais réussi à avoir cet ex-concurrent dans le cœur. Et, quand devenu président de l’ASMA, Boubèye ne cesse d’avoir des visées… « Impérialistes » pour revenir prendre le contrôle du parti de l’abeille, Tiémoko Sangaré sera le plus répulsif et le plus opposé à cette perspective. Ce qui n’a pas empêché le leader de l’ASMA de faire des pie »des et des mains pour infiltrer le comité exécutif du PASJ et faire en sorte qu’au prochain congrès des abeilles, l’année prochaine, une majorité des responsables du parti appelle au retour du « tigre de Badala » dans la Ruche. Un ex-ministre Adema-Pasj sera commis pour convaincre les membres du CE à « ce nouveau départ » du PASJ. Ce qui donnera des ailes à Boubèye pour annoncer sa proximité de vues et d’initiatives politiques avec l’ADEMA-PASJ. Mais c’est sans compter la rancune tenace du géodésion de président des abeilles !
Le président de l’ADEMA-PASJ, le Pr Tiémoko Sangaré a, alors, lors d’une récente cérémonie de clôture de la formation des jeunes des régions de Mopti, Tombouctou et Gao, apporté un cinglant démenti à toute alliance politique autre que l’EPM (Ensemble pour le Mali). Une idée claironnée une semaine plus tôt par l’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga de l’ASMA-CFP.
Dans sa quête de leadership et de positionnement politiques en vue d’entretenir ses ambitions de présidentiable de 2023, le leader de l’ASMA-CFP fait feu de tout bois pour montrer qu’il est bien accompagné. Pour montrer qu’il a des alliés sur qui compter. C’est désormais un ballon de baudruche lamentablement dégonflé !
En effet, après que IBK se soit rendu chez le chérif de Nioro pour dire qu’il a été trompé par son entourage (allusion discrète faite à Boubèye), c’est un autre camouflet que l’ex-ministre de la Défense Tiémoko Sangaré, non moins président de l’ADEMA-PASJ vient d’administrer au président de l’ASMA-CFP
Débat clos ! Le président de l’ADEMA-PASJ, le Pr Tiémoko Sangaré a indiqué que le parti n’a, à, ce jour conclu aucune autre alliance politique en dehors de l’EPM (Ensemble pour le Mali), auquel le parti demeure du reste attaché aux principes fondateurs. Il a toutefois reconnu que l’ADEMA-PASJ a des convergences de vue avec plusieurs formations politiques de la place.
Ces propos ont , semble-t-il, mis fin au doute qui commençait à s’installer dans la tête des militants. « Ne vous laisser pas distraire. N’écoutez pas les oiseaux de mauvais augure. Je vous assure que votre parti se porte bien », s’est-il adressé à l’assistance. Et comme pour les rassurer davantage, le patron des Abeilles assène: « nous n’avons aucun projet d’alliance ou de fusion avec un parti politique de la place ». Ces mots semblent néanmoins être désignés à certains responsables politiques de la majorité présidentielle, qui ont laissé entendre une probable alliance avec l’ADEMA-PASJ.
Cette sortie du patron des Abeilles clarifie une fois pour toute la situation. Elle met fin aux rumeurs, qui annonçaient un probable départ de l’ADEMA-PASJ de l’EPM pour former une plateforme avec d’autre formation politique. « Notre parti pense que l’EPM n’a pas épuisé son rôle historique ».
Autrement dit, l’ADEMA dit « non merci » aux yeux doux de l’ASMA dans sa tentative de rébellion politique contre sa matrice politique nourricière qu’est l’EPM. Et cette mise au point a requinqué à bloc le RPM, le parti présidentiel, qui vient, du reste, de reprendre son bâton de pèlerin pour resserrer les rangs des alliés sûrs du pouvoir. Mettant du coup Boubèye et son parti sur une pente plutôt glissante.
Boubou SIDIBE/Maliweb.net