Le Président de la Transition, Bah N’Daw, a reçu vendredi dernier, le rapport annuel 2019 du Bureau du Vérificateur Général. Un rapport qui met en cause la gestion financière de certains responsables des structures de l’Etat et des entreprises. «Chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera », a réitéré le Président de la Transition.
Il y a un faible progrès dans la mise en œuvre des précédentes recommandations du rapport du bureau du vérificateur général. Celui de 2019 a été remis officiellement au président de la Transition, Bah N’Daw, le vendredi 30 octobre dernier au palais de Koulouba.
Comme à l’accoutumée, le rapport 2019 épingle la gestion financière de certains responsables des structures de l’Etat et des entreprises notamment dans le secteur des mines. Il déplore également la non-prise en compte des propositions faites précédemment dans le souci d’améliorer la gouvernance publique et la gestion saine des entreprises pour le bien-être du peuple malien.
« Soyez certain alors, Monsieur le Vérificateur général, que la situation ne restera pas en l’état! Car dès ce lundi (2 novembre), les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative mais obligatoire », rassure Bah N’Daw.
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Le président de la Transition a immédiatement chargé le chef du gouvernement à travailler pour que les mis en cause dans le rapport soient ‘’sanctionnés’’. Selon lui, « il n’y a pas d’hésitation possible : c’est soit le Mali, soit la porte ! » « En tant que chef de l’administration publique, la balle est dans votre camp. Et vous savez à quoi vous en tenir ! », a-t-il bien signifié au Premier ministre.
Combattre l’impunité
Affirmant que la Transition ne pourra pas tout faire, en plus des domaines de priorités où elle est attendue, le président a estimé que les recommandations concernant le secteur minier sont d’une pertinence qui l’interpelle. En effet, le rapport évoque qu’il y a de possibles déperditions financières en raison du non- paiement des dividendes et de certains impôts dûs à l’Etat, aussi, la question environnementale.
« Je puis vous assurer que tout sera fait pour que l’Etat assume ses responsabilités et reçoive de ce secteur vital ce qui lui est dû. Certes, le contrat qui lie notre pays à ses partenaires ne doit léser personne, à commencer par nos partenaires. Cela est notre honneur. Mais, je suis le serviteur de ce pays, son esclave. Ce fardeau divin, je l’accepte avec fierté et humilité. Dès lors, il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali. L’or du Mali brillera aussi pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali », promet le chef de l’Etat. Avant de poursuivre : « Je combattrai l’impunité de toutes mes forces. On réussira parfois, sous le prétexte de l’urgence, à tromper ma vigilance. Et parfois, je serai victime de nos faibles capacités d’investigation. Mais, chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera. Tous ceux qui voudront se servir du Mali, au lieu de le servir, le feront à leurs risques et périls. Qu’ils le sachent ! »
Pour lui, le peuple malien est fatigué des discours. Il réclame maintenant des actes concrets. « Je suis entièrement d’accord avec lui. A la date d’aujourd’hui, le procureur est saisi de tous les rapports de contrôle. C’est à lui d’apprécier l’opportunité des poursuites, sur la base du droit. Et tout ce qui doit être fait le sera pour renforcer les moyens de la justice dans la lutte contre la corruption, car là est notre salut », indique-t-il avant de rappeler que la corruption est le cancer du Mali et elle ne doit pas le rester.
« Il nous incombe de nous unir contre elle. Nous devons nous entendre contre elle, sans faiblir un seul instant. Nous devons lui barrer la route. Ce combat n’est pas impossible. Il est à notre portée. Si nous ne le faisons pas, c’est à l’avenir de notre jeunesse que nous barrons la route. Cette jeunesse que nous avons le devoir de protéger, ne mérite pas que nous ne lui laissions d’autre choix que le chômage, la drogue et les chemins incertains de l’émigration. La bonne gouvernance est notre chance », poursuit le Président Bah N’Daw.
Ousmane Morba
L’Observatoire