Depuis plusieurs semaines, le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, est accusé par presse interposée, lesquelles accusations sont amplifiées par les réseaux sociaux. Il s’agit, entre autres, de mauvaise gestion, d’imitation de signature du PDG de la CMDT. Ce qui a fait dire à certains que ce dernier a été interpellé, puis écroué à la grande prison de Bamako.
Approché par nos soins, hier dans la matinée, à son domicile sis à Yirimadio, un vaste domaine dans lequel se trouvent une mosquée, un aquarium et beaucoup d’autres décorations, cases et lieux de réunion. Dès l’entrée, l’on tombe sur un vaste garage rempli de voitures, surveillé par des gardiens. A droite, une autre cour, avec des visiteurs de tous les côtés, au milieu, un hangar bondé de monde, le tout dans un silence assourdissant.
Plus loin, on aperçoit le bâtiment principal en R + 1. Tout le monde attend le maître des lieux. Sans tarder le voici qui arrive et donne des instructions pour que l’hôte du jour, votre fidèle serviteur, soit conduit et installé à gauche, sous un petit hangar, proche de l’aquarium. Quelques instants après, Bakary Togola nous rejoint, très requinqué, visiblement satisfait de notre approche.
Après les salamalecs, nous avons lancé la première question en ces termes : Nous vous croyons en prison, qu’est qui explique votre présence ici ? Il s’éclate de rire, avant de soutenir :« les accusations à mon endroit sont fantaisistes. Ce sont des mensonges, des imaginations, au mépris de ce qu’il faudrait faire. Ce n’est pas simplement sérieux ». Ensuite, il sort une pile des dossiers avec des dizaines de chèques co-signés par lui et son accusateur, un certain Fadiala Coulibaly. Ce dernier est responsable administratif et financier du Programme d’appui à l’amélioration de la gouvernance de la filière coton (PASE II). Selon notre interlocuteur, Fadiala Coulibaly est son principal pourfendeur parce que simplement, il a été mis fin à son contrat, conformément à la procédure en la matière. « Moi, je ne suis ni coordinateur du projet, ni comptable encore moins responsable administratif et financier. En ma qualité du président de l’APCAM, je ne connais ni les fournisseurs, ni les prestataires de services de ce projet. Je suis simplement cosignataire en tant que bénéficiaire. S’il y a mauvaise gestion ou détournement, il faudrait le voir à d’autres niveaux. Moi, j’en suis alors une victime. Je n’accepterai plus d’attaque personnelle à mon endroit. C’est pourquoi, j’ai saisi le tribunal de la commune V, à travers une plainte en diffamation contre Fadiala Coulibaly », a-t-il expliqué. Avant de préciser que ce dernier, « accompagné de sa famille, est venu chez lui pour demander pardon, les deux mains derrière le dos. En bon musulman, j’ai accepté sa démarche. Malheureusement, il a repris du service, selon Bakary Togola, en tentant de mélanger les serviettes et les torchons. C’est ainsi que j’ai appris qu’il est allé à l’inspection de travail pour m’accuser de licenciement abusif, en réclamant 30 millions de FCFA de dommages et intérêts. De même, il m’est revenu qu’il a approché le ministre de la Justice, réputé être un ses proches, ainsi que le pôle économique pour introduire une plainte relative à une supposée mauvaise gestion au niveau de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs. Il n’a aucune qualité pour agir parce qu’il n’est pas membre de cette organisation. Il est dans la diversion, dans l’intoxication et dans la diffamation ».
Le président de l’APCAM persiste et signe qu’il n’a jamais reçu une citation d’une quelconque autorité judiciaire à fortiori répondre devant le pôle économique afin d’être inculpé. Concernant l’accusation d’imitation de signature du PDG de la CMDT, Bakary Togola estime que c’estsimplement grotesque, cruel et couard. « Je ne suis pas à ce niveau, qu’on se respecte. Je n’accepterai plus d’attaque personnelle à mon endroit », a-t-il conclu.
El Hadj Chahana Takiou
22 Septembre