La capitale malienne accueille depuis, ce lundi 17 mars 2025, les ateliers régionaux de renforcement des capacités sur la reconstruction et le développement post-conflit dans la région du Sahel. Cette initiative, organisée par le Centre international du Caire pour la Résolution des Conflits, le Maintien de la Paix et la Consolidation de la Paix (CCCPA) en collaboration avec l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye, réunit des participants de plusieurs pays de la région, notamment du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de l’Égypte.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a salué la tenue de cet événement crucial pour la stabilisation du Sahel. « Je voudrais tout d’abord souhaiter la chaleureuse bienvenue à Bamako à nos invités venus du Caire, de Ouagadougou, de Niamey et de N’Djamena », a-t-il déclaré avant d’insister sur l’importance de ces travaux pour les pays de la Confédération des États du Sahel.
Le ministre a mis en avant l’excellente relation entre le Mali et l’Égypte, soulignant que la présente initiative répond aux recommandations formulées lors de sa visite officielle au Caire en décembre 2024. « Je me réjouis également de la suite donnée à nos recommandations issues de notre visite d’amitié et de travail au Caire, d’où la tenue des présents ateliers de renforcement des capacités », a-t-il souligné.
Un contexte régional sous tension
Le Sahel est confronté à de multiples défis, notamment environnementaux et sécuritaires. « Depuis plusieurs décennies, notre région fait face à des phénomènes comme le changement climatique, la dégradation des terres et la perte de biodiversité, qui exacerbent les tensions entre communautés, notamment entre agriculteurs et éleveurs », a expliqué M. Diop.
Toutefois, il a tenu à rappeler que ces tensions ont été amplifiées par des ingérences extérieures et la manipulation de groupes armés terroristes. « Nous avons dénoncé ces alliances malsaines et nous continuerons à le faire », a-t-il affirmé, citant notamment le soutien de certains États occidentaux aux groupes terroristes.
Le ministre a rappelé que depuis la création de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023, suivie de la Confédération des États du Sahel en juillet 2024, les pays membres ont adopté une posture commune pour lutter contre ces ingérences. « Le Burkina Faso, le Mali et le Niger parlent d’une même voix pour dénoncer les ingérences étrangères et combattre, ensemble, les forces hostiles sous toutes leurs formes », a-t-il martelé.
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Une approche globale et intégrée
Pour Abdoulaye Diop, la résolution de la crise sahélienne nécessite une approche globale combinant les efforts militaires et politiques. « Le processus de résolution de la crise qui frappe la région du Sahel appelle une approche globale, alliant la réaction militaire à la solution politique », a-t-il déclaré, en mettant en avant la participation active des ministères en charge de la Défense, de la Sécurité, de la Réconciliation, de l’Environnement et des Affaires étrangères à ces ateliers.
Le programme de ces ateliers s’articule autour de thématiques essentielles, notamment « les réponses holistiques pour la reconstruction post-conflit et le développement » et « la promotion des approches intégrées du nexus climat, paix et sécurité ». Ces discussions s’inscrivent en droite ligne avec la dynamique impulsée par le président de la transition malienne, Assimi Goïta, et les recommandations des Assises Nationales de la Refondation et du Dialogue inter-maliens.
La reconstruction post-conflit au cœur des priorités
Selon le chef de la diplomatie malienne, la reconstruction post-conflit est une étape cruciale dans la consolidation de la paix. « Cette étape doit créer un cadre d’implication directe des populations afin qu’elles puissent bénéficier pleinement des dividendes de la paix et ainsi minimiser les risques de retour à la violence », a-t-il expliqué.
Il a également mis en avant l’importance de la mise en place de mécanismes favorisant la création de chaînes de valeurs locales pour assurer un développement harmonieux et durable.
Enfin, le ministre a exprimé sa gratitude à tous les partenaires impliqués dans la réalisation de cette initiative, notamment l’Égypte et les autres pays membres de la Confédération des États du Sahel. « Nous remercions tous les partenaires engagés à nos côtés dans cette noble entreprise de reconstruction et de stabilisation de notre région », a-t-il conclu.
Ces ateliers de renforcement des capacités marquent ainsi une nouvelle étape dans la volonté des pays du Sahel de prendre en main leur destin et d’oeuvrer pour une stabilisation durable de la région.
Cyril Roc DACK / Icimali.com