Au lieu d’unir leur force pour mener le combat de la sauvegarde de la démocratie et de la patrie, l’opposition malienne s’est bipolarisée en FSD et COFOP. Ceci traduit combien la lutte devient une affaire clanique.
Tantôt unis, tantôt en petites bandes de copains, parfois aussi en loup solitaire. C’est la salade qu’offre l’opposition malienne. Et pourtant ce sont les mêmes hommes politiques qui étaient unis contre IBK à la veille de l’élection présidentielle de juillet-août dernier. Mais, après leur échec face à IBK, les dieux de la débandade semblent s’emballer du groupe.
Après tant de marches de protestations quasi infructueuses contre des résultats de la présidentielle, la branche virulente de de la contestation agrippée autour du candidat malheureux du second tour l’honorable Soumaïla Cissé s’est muée en Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), porté sur les fonts baptismaux bientôt deux semaines. Une véritables armes de combat contre IBK, dont Tièbilé Dramé, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokala Maïga, Paul Ismaël Boro sont les intenables lieutenants.
Paul Ismaël Boro expliquait les raisons de la création de ce front en ces termes : « Préoccupés par les risques sur les libertés publiques et les atteintes aux droits humains fondamentaux, en particulier les enlèvements, arrestations, détentions extrajudiciaires, tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants survenus tout au long du processus électoral ; préoccupés par les menaces de partition du pays qui, au regard des actes quotidiennement posés ou tolérés prennent de plus en plus corps ; indignés par la corruption à ciel ouvert et la dilapidation des deniers publics ; inquiets de l’accroissement du chômage des jeunes et des inégalités de l’accès à l’emploi ; meurtris par la violence terroriste, les conflits intercommunautaires (souvent instrumentalisés par les pouvoirs publics) qui engendrent quotidiennement des victimes civiles et militaires, des otages ; préoccupés par la non prise en compte des revendications légitimes des catégories socio-professionnelles et le non-respect des engagements pris par le gouvernement, source de mécontentement populaire ; déterminés à défendre les libertés constitutionnelles et la démocratie malienne conquise au prix du sang, nous décidons de constituer une large coalition dénommée Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) ».
Quelques jours plus tard, une autre plateforme fait jour. Il s’agit bien de la Convergence des Forces Patriotiques (COFOP) dont les initiateurs que sont Moussa Mara de Yelema, Housseyni Amion Guindo de la CODEM, Moussa Sinko Coulibaly du mouvement pour le changement et Dr Oumar Mariko de la SADI estiment ne pas être nés de même de la dernière couvée.
Celle-ci se fixe comme objectif de » sauver la patrie », en obligeant le pouvoir en place au respect du délai légal constitutionnel. Autrement dit pousser les tenants du pouvoir à revenir sur leur décision ayant conduit au report des élections législatives préalablement prévues en novembre-décembre 2018.
Ce qui est ahurissant, certains pataugent entre les deux camps au sein de cette même opposition. Moussa Sinko Coulibaly et Choguel Kokala Maïga en une parfaite illustration. Alors que les deux regroupements frisent l’antinomie. Au même moment que le FSD est pour le report des élections législatives, la COFOP combat ce report qu’elle considère comme une violation flagrante de la constitution.
Cette bipolarisation augure d’un lendemain incertain à l’opposition, qui a désormais embrassé la voie de la ridiculisation. Aux yeux du Malien lambda, l’opposition malienne perd toute sa crédibilité.
Bipolarisation de l’opposition malienne : Le FSD et la COFOP pour quel ridicule ?
DACK/Icimali.com