Longue d’environ 208 km, allant de la RN11à la RN6 et traversant les villes de Fana, Béléco- Kignan-Tabarako, cette route permettra de faciliter l’écoulement des immenses productions agricoles de la zone vers les capitales régionales les plus proches
Conscient des retombées économiques que cette route peut générer, une fois bitumée, les ressortissants desdites localités résidant à Bamako se sont constitués en mouvement, dénommé « Siraba » pour mener des actions allant dans ce sens. C’est dans cet élan que des assemblées générales ont été organisées le week-end dernier dans les villes de Kignan et Béléco. Pour une adhésion populaire des habitants de ces différentes contrées, tout au long du trajet, à aller comme au retour, la délégation venue de Bamako, s’est arrêtée à différentes étapes, pour avoir leur accompagnement et surtout leurs bénédictions. Ces populations trouvent la démarche très salutaire et avantageuse pour le développement de leurs localités.
Ainsi, conformément à la Déclaration de la Politique Générale (DPG) de l’ex-Premier ministre Modibo Keita, du 12 mai 2015, le gouvernement a pris à bras le corps le projet de goudronner cette route. Un avis de sollicitation de manifestation d’intérêt a été lancé par le ministère des Infrastructures et de l’Equipement dans le Quotidien national «L’ Essor ». Cet avis était relatif à des études techniques sommaires et détaillées pour la construction de la route avec un pont à Sorokoro.
Avantages au plan économique : Avec une population estimée d’environ 400 000 habitants, cette route traverse 28 villages de 21 communes rurales. Elle englobe aussi, 216 villages dont 8 arrondissements, 2 cercles et permettra d’atteindre simultanément 2 régions, à savoir Sikasso et Ségou.
Au plan économique, cette zone contribue énormément à l’autosuffisance alimentaire et au rayonnement du Mali tout entier, voire même l’Afrique par sa capacité en terme de production cotonnière. A cette culture industrielle, s’ajoutent les productions céréalières très abondantes. De part ses capacités, concernant l’élevage de la volaille, la culture des agrumes et des produits maraichers, c’est une zone qui peut contribuer beaucoup au développement socio-économique de notre.
Aujourd’hui, cette zone compte trois usines d’égrainage de coton dans les villes de Kignan, Fana et Dioila. Chacune de ces usines a une capacité de production de près de 60 000 tonnes. Aussi, par cette situation économique fort appréciable, la zone à elle seule, procure à l’Etat malien des dizaines, voire des centaines de milliards par an. Compte tenu de sa capacité annuelle en termes de production cotonnière, il est prévu la construction d’autres usines d’égrainage dans la ville de Béléco. Les foires hebdomadaires les plus sollicités par les transporteurs des capitales régionales les plus proches, sont également celles de Béléco, de Kignan, de Mèna et de Doumanaba. Celles-ci sont fréquentées par des dizaines de véhicules gros porteurs et de transport venant de Fana, Dioila, Sikasso, Koutiala, Ségou et de Bamako.
Il faut signaler que cette route est la seule voie d’approvisionnement en denrées de première nécessité venant de l’extérieur (produits pharmaceutiques, équipements et matériels médicaux et de construction). Elle sert aussi pour l’évacuation des produits locaux des habitants de ces différentes localités.
L’étape de Kignan : Aux environs de 9h, heures, les invités de marque étaient déjà installés dans la cour de l’école publique retenue pour une assemblée générale. Ils ont été accueillis par un groupe balafongistes. Après l’introduction de la cérémonie, l’honneur est revenu au fils du chef de village de souhaiter la bienvenue aux membres du mouvement « Siraba » et les personnalités venues pour la circonstance. Il a rassuré la délégation venue de Bamako, de l’adhésion totale de sa localité au projet.
Quant au jeune maire de la ville, Kalfa Coulibaly, il a estimé que l’engagement et la détermination du mouvement « Siraba » sont à saluer. Et que la mairie de son côté reste disponible et accompagnatrice pour toute action aboutissant à la réalisation de cette route. Kalfa Coulibaly s’est appesanti sur les potentialités économiques que renferme cette localité. « En majorité agriculteurs, les habitants de ces différentes contrées cultivent le coton, la pomme de terre, les céréales de différentes variétés, les légumes, les fruits etc. Il a aussi parlé de la présence de deux usines importantes dans sa commune : Sucotex et l’usine d’égrainage du coton de la CMDT. Kalfa Coulibaly a aussi cité quelques cultures prédominantes de ladite localité, à savoir la pomme de terre, les céréales, le coton etc.
Le sous-préfet de Kignan Moussa Pamata a indiqué que cette assemblée générale est une réelle motivation des uns et des autres, pour faire bouger les lignes, concernant la réalisation d’un vieux rêve, celui du bitumage de la route Fana-Béléco-Kignan-Tabarako. « Depuis fort longtemps des actions ont été entreprises de façon isolée et n’ont pas pu aboutir, malgré les potentialités économiques énormes autour de ce projet, qu’est le bitumage de cette route » a ajouté Moussa Pamata.
Après la cérémonie d’ouverture, l’assistance a eu droit à des présentations sur le mouvement « Siraba ». D’abord celle du président Banzan Rafael Coulibaly, qui a fait un rappel de l’historique de la création de leur association. Créée en 2018, celle-ci a déjà entrepris plusieurs opérations avec pour seul objectif, le bitumage de cette route. Par rapport à l’assemblée générale, il a laissé entendre que toutes les autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières ont été associées à son organisation. Banzan Rafael Coulibaly a aussi souligné que leur démarche consiste à lancer un appel fort à l’endroit des plus hautes autorités du pays, afin que ce problème soit résolu, une fois pour de bon. Chose qui permettra, selon lui, de résoudre définitivement les difficultés que rencontrent au quotidien les passagers qui empruntent cette route.
L’intervention du premier vice-président du mouvement « Siraba » Diakaridia Mariko a porté sur une présentation succincte des activités déjà entreprises et celles en cours. Ainsi, s’agissant de celles en vue, elles se résument entre autres, à : l’interpellation des plus hautes autorités du pays ; l’information et l’implication du collectif des députés, des autorités régionales, locales, des conseillers régionaux, des autorités administratives, la société civile etc.
A la suite de ces différentes interventions, l’assistance a eu droit à des témoignages très poignants. Ceux de la porte-parole du collectif des femmes et d’une matrone en activité à Kignan, ont tous concouru faire ressortir les difficultés que rencontrent les populations de ces localités en général et façon particulière les femmes. Celles-ci ont trait à l’évacuation d’une femme en phase d’accoucher dans un centre de santé de référence le plus proche, en cas de césarienne. Elles sont toutes unanimes que cette route, une fois bitumée, contribuera à réduire considérablement ces difficultés. De même, elle permettra aux femmes d’accroitre leurs revenus économiques, par rapport à l’écoulement de leurs productions agricoles vers d’autres marchés.
Certains députés de ladite circonscription électorale et l’ancien ministre Djibril Tangara ont tous apprécié l’initiative. De ce fait, ils se disent tous prêts à la soutenir jusqu’à ce que l’objectif recherché soit atteint. Ils sont, également, tous disponible pour accompagner le mouvement, afin de porter au plus haut niveau le message dont il est porteur.
Le film de l’AG de Béléco : Là-bas, la délégation en provenance de Kignan, a reçu un accueil chaleureux de la part d’un groupe de jeunes. Tous les honneurs que l’on peut réserver à un étranger, étaient au rendez-vous. Preuve s’il en était besoin, qu’on se trouve sur la terre natale du président du mouvement « Siraba », Banzan Rafael Coulibaly.
Ainsi, le dimanche 10 mars, tous les préparatifs étaient au beau fixe pour la tenue de l’assemblée générale de Béléco, dans la cour de la mission catholique. Après les mots de bienvenue du chef de village, le maire Diakaridia Dembélé a fait savoir aux membres dudit mouvement, qu’ils ne se sont jamais dissociés de cette démarche. Et que l’ensemble des maires desdites localités se sont regroupés en collectif pour défendre ce projet, hautement bénéfique pour les populations. En tant qu’élu local, nous ne pouvons qu’être porteur d’un vœu exprimé par nos populations a t-il dit.
Le maire Dembélé a aussi fait savoir que pendant la campagne présidentielle de 2018, les maires desdites localités, dans l’ensemble, ont appelé à voter pour IBK. Cet appel, selon Diakaridia Dembélé a été fait pour que, IBK puisse à prendre à cœur leur préoccupation à savoir le bitumage de cette route.
Le représentant de la sous-préfecture, Moulaye Koné a lui aussi soutenu la démarche du mouvement « Siraba ». Moulaye Koné a également ajouté que la préoccupation majeure qui tient à cœur aux habitants de ces différentes localités, est de voir cette route bitumée. Pour lui, plusieurs actes ont été déjà posés dans ce sens à leur niveau. Mais l’objectif recherché, n’a pas encore été atteint. De ce fait, il a invité les populations de ces différentes contrées, à l’union et à la solidarité, afin d’obtenir gain de cause.
Diakaridia Mariko, a au nom de son président évoqué la raison fondamentale de leur démarche. Il a aussi rappelé les activités déjà entreprises par le mouvement « Siraba » dont les présentes assemblées générales. Selon lui, le mouvement n’a aucune ambition politique. De ce fait, il reste ouvert à tout le monde, pour que le besoin exprimé soit réalisé.
Quant au représentant local de l’Union des cotoncutlteurs du Mali, Mamadou Faciès Fomba, il est lui aussi revenu sur les tracasseries liées au transport de leurs productions vers d’autres marchés. Pour lui, compte tenu de ces difficultés dues à l’impraticabilité de cette route, pendant l’hivernage, les pertes économiques pour eux, sont estimées à des milliards. Donc, le seul discours qui tient aujourd’hui, c’est le bitumage de cette route dans un délai raisonnable.
La sœur Angella Diarra de ladite mission catholique, s’est, elle aussi appesantie sur les difficultés auxquelles sont exposées les femmes. Il s’agit : de problème d’évacuation en cas d’accouchement grave, dans un hôpital le plus proche ; l’écoulement de leurs productions etc. Elle a également compati à leur douleur, en souhaitant ardemment de voir cette route construite avant la fin de sa mission.
Notons qu’à chacune de ces assemblées générales, des pétitions signées par les maires de l’ensemble de ces communes rurales, ont été remises au président du mouvement « Siraba », Banzan Rafael Coulibaly.
Vivement, l’inauguration très prochaine de la route bitumée Fana-Baléco-Kignan-Tabarako.
Diakalia M Dembélé
Envoyé spécial
22 Septembre