Tandis que le gouverneur de la région de Mopti instruit au directeur de l’académie d’enseignement de suspendre les salaires des 235 enseignants en abandon de poste, le SYNEB (syndicat national de l’éducation de base) met en cause la normalité de la décision de l’exécutif régional. A quand ?
Plus d’une centaine d’enseignants de certaines localités des cercles de Djenné, Tenenkou, Youwarou et Mopti ont abandonné leurs postes. Cela malgré l’approche des examens de fin d’année s’annoncent. Le gouverneur a pour sa part, décidé de les sanctionner.
Dans une décision, signée le 10 juillet dernier, il demande au directeur de l’académie d’enseignement de suspendre les salaires des enseignants en abandon de poste.
Cette décision qui prend effet à partir de ce mois de juillet, concerne précisément 235 enseignants.
Les responsables scolaires régionaux estiment mettre fin à une injustice entre les enseignants et sanctionner les déserteurs.
Le directeur adjoint de l’académie de Mopti, Daouda Doumbia, dira qu’il n’est pas admissible que des enseignants qui ne sont pas en exercice de leurs fonctions puissent bénéficier de salaire au même titre que ceux qui se battent tous les jours auprès des enfants à l’école.
Pour le directeur adjoint, la mesure ne concerne pas ceux dont l’absence est justifiée. Aussi, souligne-t-il, les enseignants qui auront regagné leurs postes après le délai seront rétablis dans leur droit.
Il ne fallait pas, du moins, du côté du SYNEB. Selon le syndicat, il s’agit là d’une violation des textes en matière de suspension de salaire.
A en croire le SYNEB, parmi les 230 enseignants, il y a des noms qui figurent sur cette décision mais qui sont à leurs postes. Par contre, constate Amadou Coulibaly, Secrétaire général du SYNEB, qu’il y a également des enseignants en divagation qui ne sont pas dans leurs localités, mais qui n’ont pas leurs noms sur cette décision. C’est dire que c’est encore parti pour un autre tiraillement entre autorités scolaires régionales de Mopti et le syndicat. Pourtant, les enfants ainsi que les parents n’ont rien fait pour mériter de ce sort.
Du moment que certains sont en train d’enseigner, rien ne doit empêcher d’autres enseignants de quitter leurs postes s’il n’est exempté par un motif justifié par l’administration scolaire régionale.
D’autre part, l’académie est tenue au minimum de sérieux dans le cadre de quelconque détection des enseignants fautifs. Quoiqu’il en soit, les enfants de la région de Mopti n’ont que trop souffert. Les responsables scolaires et syndicats sont tous interpellés.
Aminata Sissoko
Le Soft