« L’engagement, c’est faire des révolutions microscopiques, faire des actes qui semblent parfois insignifiants. C’est donner un peu de son talent pour aider les gens autour de soi a expliqué Laurent Coulibaly, qui a souligné l’importance des petits actes quotidiens comme débarrasser une voie des ordures ou fermer les nids de poule sur les routes. Aux dires du Docteur en Science du langage, « l’Espace Culturel Urgol Café est un bénéfice de l’engagement. ».
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Campagne Jeunesse 2024 : Les jeunes de la Diaspora malienne en France au cœur de l’engagement politique et citoyen

La Campagne Jeunesse 2024 a lancé un débat en ligne ce mardi 23 juillet 2024, réunissant des jeunes de la diaspora malienne en France et leurs homologues à Bamako. Cette table ronde, centrée sur « l’engagement politique et citoyen des jeunes », a été animée par Laurent Coulibaly, Docteur en science du langage, Moussa Sidibé, fiscaliste d’entreprise, Dr Fady Diallo, étudiante-entrepreneure, Bréhima Sidibé, Dr en sciences politiques, et Djénéba Fifi Thienta, journaliste-consultante.

Que vous inspire cette Campagne Jeunesse 2024 sur « le renforcement des capacités d’agir des jeunes sur eux-mêmes et sur leur environnement » ? Que regard portez-vous sur l’engagement politique et citoyen des jeunes ? Quels sont les freins à l’engagement politique et citoyen des jeunes ? Quels sont les bénéfices de l’engagement politique et citoyen des jeunes ? Quels peuvent être les projets collectifs à porter ensemble pour favoriser l’engagement politique et citoyen des jeunes ? Ce sont entre autres questions répondues par les panélistes, qui ont échangé sur les multiples facettes de l’engagement.

« L’engagement, c’est faire des révolutions microscopiques, faire des actes qui semblent parfois insignifiants. C’est donner un peu de son talent pour aider les gens autour de soi a expliqué Laurent Coulibaly, qui a souligné l’importance des petits actes quotidiens comme débarrasser une voie des ordures ou fermer les nids de poule sur les routes. Aux dires du Docteur en Science du langage, « l’Espace Culturel Urgol Café est un bénéfice de l’engagement. ».

Son co-paneliste Fady Diallo a ajouté que « quand on agit, c’est pour inspirer. Quand on s’engage, c’est pour défendre ses propres valeurs. Se réaliser personnellement est un bénéfice de l’engagement. »

Quant à Moussa Sidibé, il a insisté sur les divers domaines dans lesquels les jeunes peuvent s’engager. « Sur chaque sujet de la société, on peut s’engager : politique, économie, social, syndical. Les bénéfices de l’engagement permettent de se mettre en réseau, de démontrer son talent et de se former. »

Les intervenants ont également apporté des perspectives enrichissantes. Aboubacar Ane, surnommé le « Guerrier du Sahel », dira que « pour s’engager dans un projet de développement, il ne suffit pas de parler un bon français, il faut être cohérent dans ses actions » et « que la jeunesse cesse d’être porteuse de panneaux pour les partis politiques ».

Campagne Jeunesse 2024 : Les jeunes à l’école de l’engagement politique et citoyen

Pour M. Samba, « l’engagement se traduit aussi par vos dépenses de toutes formes d’énergies de façon désintéressée ». « Le bénéfice de l’engagement est le fait d’être utile. Dans l’engagement citoyen, on peut avoir un impact direct sur la société », a-t-il indiqué.

De son côté, Dr N’Diaye, enseignant-chercheur, a regretté que « les jeunes voient en l’engagement citoyen un ascenseur social ». « La jeunesse ne doit pas être une vertu en soi. Le diplôme n’est pas un gage de compétence. L’engagement peut se faire de multiples façons. Votre génération est chanceuse, elle dispose d’instruments comme Facebook, mais ils sont mal utilisés », a renchéri un autre intervenant.

Quel pont entre les Maliens de la diaspora et ceux de l’intérieur ?

Moussa Sidibé a souligné l’importance de l’engagement à distance : « On peut servir le Mali partout où on est. Il ne suffit pas de retourner au Mali pour servir le pays. Il faut, par exemple, des associations ou des maisons de jeunes pour permettre la formation. L’appui de l’État peut venir ensuite. »

Pour Laurent Coulibaly, les jeunes Maliennes pêchent par leur « attitude hautaine » qui ne permet pas à leur frère de l’intérieur de les approcher facilement, une fois de retour au pays. « Nous devons encourager des projets participatifs communs. Il y a des gens en France qui impactent plus les Maliens de l’intérieur que ceux de la diaspora », a-t-il fait croire. Car, « la question du retour au Mali est personnelle ».

Le paneliste Bréhima Sidibé pense que les gouvernements maliens « n’encouragent pas le retour des Maliens ». « Il est important que l’État joue son rôle », peste-t-il. Avant de poursuivre : « Nous devons voir comment transférer les compétences de la France au Mali. »

Par ailleurs, Dr Fady a mis en garde contre les « amalgames entre retour et business ».

Dans son intervention, Mme Assan Diallo, responsable de la communication de la Délégation de l’Union Européenne au Mali, dira qu’à travers l’association Les Petits Stylos Fondation, plusieurs mouvements de jeunes s’engagent. « Tiefing peut être une passerelle entre les jeunes engagés en France et ceux de l’intérieur », a-t-elle conseillé. Tout en faisant comprendre aux jeunes de la diaspora que le fait d’avoir leurs diplômes en Europe ou aux USA leur donne énormément de chances une fois de retour au pays, notamment dans le secteur privé. « Visez le privé, pas le public », a-t-elle conseillé.

Dans ses mots de clôture, Tiefing Sissoko, président de la Fondation Les Petits Stylos, a salué cette jeunesse de la diaspora qu’il estime « dynamique » : « Une jeunesse qui fait la fierté de tout un continent. »

Faut-il le rappeler, la campagne jeunesse 2024, initiée par Les Petits Stylos Fondation en collaboration avec la DUE au Mali, a pour thème : « Renforcer les capacités d’agir des jeunes sur eux-mêmes et sur leur environnement ».

Somme toute, cette table ronde a permis de renforcer les liens entre les jeunes de la diaspora malienne en France et leurs compatriotes au Mali, ouvrant la voie à un engagement politique et citoyen plus fort et plus inclusif.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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