Aucune raison de se réjouir de la mort du chef terroriste Amadou Koufa. L’homme a disparu, certes, mais ce ne sera que physiquement, il laisse derrière lui au centre du Mali tout un monde bouleversé dans le chaos où il va encore falloir de longues années de lutte pour y mettre de l’ordre. Bienvenu dans un autre Kidal !
A l’origine de cette situation ambiguë au centre du pays, l’attitude de l’Etat dans la gestion de la crise sécuritaire. Osons le dire, et en débattre ne saurait en aucun cas signe du manque de soutien à la mère patrie. L’Etat malien a fauté dans la gestion de la crise au centre du pays. Comment ? Pas besoin du rapport d’une organisation de défense des droits de l’homme. Les évènements sont récents et tous les observateurs les ont vécus. La communauté peule a fait les frais de la crise à travers des massacres qui, au départ ont été assumés par l’Etat malien.
Dans un communiqué en date du 19 juin 2018, et toujours au titre de ces massacres, Tièna Coulibaly, alors ministre de la défense et des anciens combattant, assumait la responsabilité de fosses communes au centre du pays, plus précisément dans les localités de Nantaka et Kobaka.
Dans ces fosses, dites communes et dont la paternité officiellement a été attribuée à l’armée régulière du Mali par le ministre Tièna Coulibaly, dormaient des civiles et des témoins les ont bien identifiés comme étant des peuls accusés d’être en connivence avec le terroriste Amadou Koufa.
L’Etat n’a pas tiré les leçons du passé
De la manière où les rebellions au nord du pays ont été dans le passé réprimées et matées dans le sang, c’est à travers pareils agissements que l’on a voulu contrer la situation sécuritaire au centre du pays. Erreur ! On aurait dû d’abord essayer de faire le bilan des différentes rébellions matées dans le sang et apporter une autre solution au problème. Dans ces conditions, les familles de ces civils tués auront du mal à pardonner les gouvernants qui étaient censés leur apporter protection.
Des armes et des larmes
Pendant que d’autres pleurent encore leurs morts, d’aucuns usent de représailles. Des représailles entre communautés et contre l’Etat malien à travers ses forces armées. Amadou Koufa a laissé derrière lui ce monde désordonné. L’homme est mort, oui, mais son spectre y vivra pour longtemps, très longtemps.
Source : La Sirène