Si le coronavirus continue de semer la panique à travers le monde, les riverains et les pêcheurs du fleuve Djoliba de la Commune V de Bamako ne dorment qu’un œil. Et cela depuis à peu près un mois à cause de la menace d’un hippopotame femelle, avec son nouveau-né, qui n’hésite pas à les agresser. C’est le mercredi 18 mars 2020, dans l’après-midi, que la bête a fait sa première victime en renversant la pirogue d’un pêcheur avant de le tuer avec ses dents.
Que s’est-il réellement passé ?
Selon le pécheur Sékou Amadou Donougo, un témoin sur place, cela fait un bon moment qu’ils ont eu l’écho de cet hippopotame femelle avec son bébé. Et d’ajouter qu’une fois que celui-ci aperçoit un des leurs, cet animal dangereux cache son nouveau-né quelque part dans l’eau et se met à la poursuite de ce dernier pour basculer sa pirogue. Aux dires de notre interlocuteur, c’était la quatrième fois que l’hippopotame s’en prenait à l’une de leurs embarcations. « Parmi les 3 dernières fois, l’un de nos collègues a été gravement blessé, mais aujourd’hui Dieu merci, il va mieux » a-t-il précisé. Avant d’informer que le mercredi dernier, vers 16 heures, à la quatrième attaque, l’animal a fini par tuer leur collaborateur Alou Diarra.
Ils étaient deux dans la barque, lorsque l’hippopotame a renversé la pirogue, l’un a pu s’échapper, mais l’autre a fini sous les dents du mammifère qui l’a achevé dans une désolation totale.
Et le témoin d’ajouter qu’ils avaient demandé aux gendarmes d’abattre l’animal devenu trop agressif, mais, poursuit-il, ils ont refusé sous prétexte que ce dernier a un nouveau-né. Les porteurs d’uniforme seront finalement convaincus pour tuer la dangereuse bête. La première tentative pour l’éliminer a échoué dans la nuit du jeudi.
Rappelons que l’an passé, à la même période, un hippopotame avait attaqué un autre pêcheur du nom de Yoro Diallo. Mais celui-ci s’est sauvé de justesse. « J’étais ce jour-là seul dans ma pirogue pour retirer mon filet, quand un hippopotame ne m’avait pas vu jusqu’à la dernière minute, a sauté sur moi, j’ai eu vraiment la chance en échappant à la mort » témoigne Yoro Diallo.
Les autorités sont interpelées à trouver une solution pour mettre cet animal hors d’état de nuire pour permettre aux pêcheurs de travailler dans la quiétude.
Lamine BAGAYOGO
Source: Mali-Horizon