Le lundi 7 avril 2025 est ouverte dans la salle Djeli Baba Sissoko du CICB l’ouverture de la session d’avril 2025 du Conseil National de Transition (CNT) sous la présidence de son président Général Malick Diaw. Intégralité du discours d’ouverture du président du l’institution.
Bonsoir Mesdames et Messieurs
LA SEANCE EST OUVERTE !
Je voudrais d’abord vous demander d’observer une minute de silence en hommage à toutes les victimes civiles et militaires, étrangères et nationales, tombées sur le sol malien du fait du terrorisme. A cela, je voudrais aussi vous demander d’avoir une pensée pieuse envers notre collègue Honorable Djikiné Hatouma GAKOU arrachée à notre affection, le mardi 1er avril 2025.
(Après la minute de silence)
Je vous remercie. Que leurs âmes reposent en paix !
Amen !
Secrétaire Parlementaire, veuillez procéder à l’appel nominal des membres du CNT !
(Après l’appel nominal)
-Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement ;
-Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
-Chers collègues membres du Conseil national de Transition ;
-Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, ;
-Excellences, Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique ;
-Madame et Messieurs les Présidents des Autorités Administratives Indépendantes ;
-Monsieur le Chef d’Etat-major Général des Armées ;
-Messieurs les Chefs d’Etat-major et Directeurs de Services ;
-Monsieur le Gouverneur du District de Bamako ;
-Madame le maire de la Commune III du District de Bamako ;
-Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques ;
-Messieurs les représentants des familles fondatrices de Bamako, des autorités traditionnelles et religieuses ;
-Distingués invités, en vos rangs, qualités et grades ;
-Mesdames et Messieurs ;
A toutes et à tous, je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues à cette cérémonie d’ouverture de la session ordinaire d’avril 2025 du Conseil national de Transition.
Je vous exprime, au nom de l’ensemble des membres du Conseil national de Transition et du personnel parlementaire, ma profonde gratitude, car votre présence en ces lieux, au-delà de toute autre considération, marque l’intérêt constant que vous accordez à notre Institution, malgré vos agendas chargés.
Honorables membres du Conseil national de Transition ;
Permettez-moi d’abord d’accueillir chaleureusement les éminentes personnalités qui ont répondu à notre invitation à l’occasion de l’ouverture de la présente session.
Monsieur le Premier ministre ;
Chers invités ;
Votre présence à cette ouverture solennelle de notre session constitutionnelle d’avril nous rappelle toujours les liens qui existent entre nos Institutions et notre volonté de travailler dans l’intérêt supérieur de notre nation.
Je tiens à vous féliciter tout particulièrement Monsieur le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye MAIGA pour le choix porté sur votre personne par le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOITA. Nous vous assurons que le soutien du Conseil national de Transition ne vous fera pas défaut dans l’accomplissement de cette noble et exaltante mission. Je voudrais également exprimer ma gratitude aux membres du gouvernement pour le choix porté sur eux et leur présence tant remarquable. Ces gratitudes vont aussi à l’endroit de leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les Consuls, ainsi que les Présidents d’Institutions et l’ensemble des invités ici présents qui ont toujours brillé par leur présence à toutes nos sollicitations.
Soyez-en remercié !
Monsieur le Premier ministre ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Conformément à notre Constitution, en son article 107, dernier alinéa qui stipule, je cite : « La deuxième session commence le premier lundi ouvrable du mois d’avril et ne peut excéder quatre-vingt-dix (90) jours », nous voici donc repartis pour trois (3) mois d’intenses travaux parlementaires.
Cette rentrée parlementaire qui se tient juste après le mois béni de Ramadan et la fête de l’Eid El fitr, et pratiquement à dix jours de la fin de Carême de nos frères chrétiens m’offre l’heureuse occasion de présenter à vous tous mes vœux de bonheur, prospérité et santé. Puisse, le Tout Puissant, le Tout miséricordieux, le Très Clément accepter nos prières et nos jeûnes pour le bien de nos communautés, de notre pays et de l’humanité toute entière.
Monsieur le Premier ministre ;
Honorables membres du Conseil national de Transition ;
Distingués invités.
L’intersession qui s’achève n’a pas été de tout repos pour les membres du Conseil national de Transition.
En effet, en plus des ateliers que nous avons organisés, nous avons eu aussi une intense activité diplomatique parlementaire.
Au chapitre des ateliers on peut retenir :
-L’atelier d’immersion sur le projet de loi organique relative aux lois de finances, initié par la Commission des Finances, de l’économie du Plan, de la Promotion du secteur Privé, et des Industries en partenariat avec le Ministère de l’Economie et des Finances, qui s’est déroulé le samedi 22 février 2025.
L’objectif de cet atelier était de permettre aux membres du Conseil national de Transition, notamment la Commission des Finances, de s’approprier l’esprit du projet de loi, en la matière.
-Une rencontre d’échanges entre le Conseil national de Transition et la commission de rédaction du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale a eu lieu le vendredi 21 février 2025. Cet atelier avait pour but d’informer les parlementaires du caractère inclusif de la démarche de la Commission de rédaction qui a fait recours à une large consultation des forces vives de la nation.
Il vous souviendra qu’a cette rencontre, le Conseil national de Transition n’a émis qu’une seule recommandation, celle de privilégier le passage du projet de Charte nationale par une voie référendaire afin d’avoir l’adhésion et le soutien de nos compatriotes.
-Un autre atelier tout aussi important s’est tenu le 13 février 2025 sur la lutte contre la pollution des déchets plastiques. Cet atelier a permis de mieux outiller les parlementaires sur les enjeux liés à la problématique des déchets plastiques. Un plaidoyer a été fait pour la relecture de la loi y afférente.
Au niveau de la diplomatie parlementaire
Le Conseil national de Transition a été représenté à la cérémonie d’investiture du Président réélu de la République Bolivarienne du Venezuela Nicolas Maduro, le vendredi 10 janvier 2025. Cette investiture a été l’occasion de raffermir les liens de coopération entre nos deux pays et de saluer la « grande victoire pour la démocratie vénézuélienne ». Aussi, le Conseil national de Transition, à travers ses membres siégeant au parlement de l’UEMOA, a participé à la Conférence des Présidents du Comité Inter parlementaire, du 23 février au 1er mars 2025 à Lomé. Cette conférence a été suivie par la tenue à Bamako de la 55ème session du Comité Inter parlementaire de l’UEMOA, du 10 au 21 mars 2025 et a vu l’installation d’un Président par Intérim à la tête du CIP / UEMOA. Il s’agit de l’Honorable Fonnona Cheick Ahmed COULIBALY, député de la Côte d’Ivoire, que nous félicitons. Le Conseil national de Transition était également représenté à la 69ème session de la Commission de la condition de la femme à New York, aux Etat Unis, qui s’est tenue du 08 au 23 mars dernier. Une mission de la Commission Santé a participé, du 06 au 07 mars 2025 à Dar-Salam, en Tanzanie, à la réunion du regroupement des Comités parlementaires Africains de la Santé.
Une délégation a honoré le Conseil national de Transition à la 5ème Conférence de l’organisation Africaine des Comités des Comptes Publics (AFROPAC) qui s’est tenue à Kampala en Ouganda du 15 au 22 mars 2025.
Une autre délégation du Conseil national de Transition a participé, du 20 au 21 février 2025, à Rabat, au Maroc, à la deuxième Edition du forum des Présidents de Commissions des Affaires Etrangères et de Défense d’Afrique. Nous sommes très heureux de vous annoncer que notre collègue, l’Honorable Aboubacar Sidiki KONE, Président de la Commission des Affaires Etrangères et des Maliens établis à l’Extérieur, a été élu, 1er vice-président dudit Forum des Présidents des Commissions des Affaires Etrangères et de Défense d’Afrique pour un mandat de deux ans (2) renouvelables. Cette élection vient confirmer la vitalité de notre Institution sur le plan de la Diplomatie parlementaire.
Par ailleurs le Conseil national de Transition se réjouit pour avoir accordé plusieurs audiences à des personnalités dont certains Ambassadeurs et amis sincères du Mali ici présents, des membres d’associations de la société civile, venus tous, nous témoigner de leur soutien, solidarité et adhésion à la vision commune pour le Malikura.
Oui, Le Mali rayonne aussi de par sa diplomatie parlementaire.
La coopération entre différentes nations demeure le moteur de l’existence de notre grand Mali qui ne cesse de progresser, de se développer contre vents et marées. Et malgré les vicissitudes de l’histoire, liées à des évènements conjoncturels défavorables, qui pourtant ne brisent pas l’énergie et l’élan de patriotisme de nos concitoyens. C’est pourquoi le Mali reste présent dans concert des Nations, en apportant aux autres nations l’ensemble de ses valeurs cardinales, et énergies créatrices puisées au fond de son humanisme millénaire. Il a en son sein des braves populations, des cadres compétents et intègres prêts à le servir pour promouvoir son développement, avec ses frères Burkinabés et Nigériens.
La Confédération des Etats du Sahel n’est pas et ne sera jamais isolée. Elle regorge d’immenses potentialités agricoles, énergétiques, minières et minéralogiques qui attirent les investisseurs. Nous sommes fiers de notre « sahelieneté » et des contraintes géographiques. Notre continentalité sera un atout déclencheur de richesses et de progrès. L’AES est une réalité porteuse d’espoir pour les peuples qui la forment. Elle promeut la Renaissance, la Refondation des nations. Les Sahéliens, longtemps exploités et indignés se lèvent enfin les bras levés vers le Soleil, seuls maitres d’un destin hypothéqué par des aléas historiques. Aujourd’hui, l’heure est aux retrouvailles, à la réunion des coeurs et des esprits au sein de l’AES. L’AES est une entité viable qui marquera d’une pierre d’or les annales de l’histoire. Il s’agit d’une mise à jour des logiciels, d’une remise en cause des ordres anciens caducs et erronés.
L’inter session qui s’achève aura été aussi marquée par l’achèvement de réformes majeures engagées au sein de l’Institution parlementaire. Deux textes majeurs renforcent désormais le rendement et la performance de l’Institution et contribueront sans nul doute au renforcement du cadre stratégique de la bonne Gouvernance. Il s’agit du Règlement Administratif et du Règlement Financier. La relecture de ces deux textes traduit tout l’intérêt que le CNT accorde au cadre organisationnel et fonctionnel de l’Institution Parlementaire.
En plus des Règlements Administratif et Financier, le Bureau du Conseil national de Transition, lors de sa réunion du 28 janvier 2025, a donné son quitus pour l’application du
Règlement Intérieur du personnel après sa validation par la Direction régionale du Travail. Le Règlement Intérieur du personnel est une première dans l’histoire du parlement malien. Il rentre dans le cadre de la dépolitisation de l’administration telle que prévue par la Constitution et recommandée par les Assises Nationales de la Refondation.
Ces textes d’une importance capitale, conçus à l’interne, ouvrent des perspectives nouvelles pour le parlement et permettent de doter l’Institution d’outils modernes de gestion efficace et de gouvernance vertueuse. La refondation du système parlementaire est en marche et la dépolitisation de l’administration parlementaire est désormais une réalité au Conseil national de Transition.
Telle était d’ailleurs notre ambition depuis la mise en place du Conseil national de Transition, le 5 décembre 2020, à savoir assurer une Gouvernance de rupture et instaurer une gouvernance vertueuse qui se traduit par la modernité du travail parlementaire.
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Nous avons déjà sur notre bureau pour cette session d’Avril 2025, 39 textes, dont 27 nouveaux dépôts, c’est dire que la session que nous commençons aujourd’hui sera riche.
Je profite de cette ouverture pour évoquer les sorties malencontreuses de ‘’certains’’ qui se définissent comme leaders politiques. Ils ont peut-être ‘’le courage politique’’ mais manquent visiblement de sagesse politique. Ces fils du Mali, loin de servir leur pays, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, claniques et partisans.
Je rappelle que le peuple malien assistait impuissamment à une mascarade honteuse face aux hordes de barbares sans foi, ni loi qui semaient partout la terreur, imposant leurs diktats. Certains cadres politiques d’une autre génération sont certes atteints de myopie politique, ils manquent de lucidité, de raisonnement, nostalgiques des temps d’errements, de désillusions, de désenchantement. Ils avaient promis la montée au ciel mais les Maliens avaient connu la descente aux enfers. Les promesses n’étaient que de la poudre aux yeux. La démocratie ne rime pas avec les votes bâclés, surfacturés et inopportuns. La transparence dans les urnes est une exigence démocratique mais que ne reconnaissent pas certains pseudos démocrates.
L’interprétation erronée des dispositions de la loi n°2024-038 du 27 décembre 2024 portant loi d’habilitation et les sorties inopportunes et opportunistes sur les taxes concernant les services de téléphonie et mobile money prouvent tout le désarroi et le manque d’arguments de certains ‘’mercenaires politiques’’ voulant en découdre, vaille que vaille avec cette Transition et son épine dorsale, le Conseil national de Transition. Qu’ils sachent que la refondation du pays est en marche et se fera avec le peuple et non par des manipulations à travers les réseaux sociaux.
Les taxes, loin d’être des mesures coercitives comme le spéculent certains nostalgiques, ont porté déjà leurs fruits. Cette initiative des autorités a permis d’améliorer considérablement la fourniture de l’électricité. Tout n’est pas encore parfait, mais véritablement il y a des progrès notables qu’il convient d’encourager. A cet effet, je salue le patriotisme des Maliennes et des Maliens qui ont accepté avec courage et sagesse ces taxations qui seront des palliatifs pour renforcer notre économie et au-delà déclencher une croissance économique. Nous mettre debout pour résoudre nous-mêmes nos problèmes est une exigence des temps actuels. L’heure n’est plus à la charité. Nous sommes des hommes libres, dignes, fiers d’assumer notre destin. Rien ne nous fera changer de conviction, plaise à ALLAH. Et sachez qu’aucun Etat ne peut se développer sans ses citoyens qui sont à la base de toutes les réformes.
Pour le moment, la priorité de la Transition demeure la sécurisation et la stabilisation de notre Maliba, ainsi que la protection des personnes et de leurs biens.
La Transition est malienne et elle sera tenue par des maliens convaincus. Que nul ne se trompe, et comme le répète volontiers, le Président de la Transition, Son Excellence le Général d’armée Assimi Goita, le combat que nous menons est avant tout un combat générationnel. Et ce combat, nous le mènerons et nous le gagnerons inch’Allah avec volonté et engagement patriotique, car nous sommes convaincus que ce combat est noble et soutenu par le digne et brave peuple du Mali.
Frantz Fanon a raison quand il disait, dans son testament intellectuel posthume, « Les Damnés de la terre », je cite : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir « .
Notre mission hautement patriotique n’est pas que de combattre mais de convaincre aussi. Eclairer là où la grande théorie a noirci…Oui…Réussir là où beaucoup ont failli. Convaincre là où beaucoup ont trahi le peuple Malien qui était devenu spectateur de son propre sort. Et aujourd’hui nous pouvons dire avec satisfaction que nous sommes sur la bonne voie, notre drapeau national, le vert, l’or et le rouge, flotte haut et bien haut sur l’ensemble de notre territoire national. Nous sommes dans nos terres et sur nos terres, n’en déplaise à certains ambitieux politiques qui ne vendaient pas cher de nos peaux après le départ des acteurs du néocolonialisme.
Notre mission générationnelle, c’est aussi de réussir en plus de la stabilité, les réformes politiques, institutionnelles et économiques indispensables pour faire du Mali Kura une réalité.
Notre mission générationnelle, c’est enfin, de faire de la Confédération des Etats du Sahel, une entité sécurisée, prospère, stable et émergente. A trois, nous formons un noyau qui rayonne déjà en Afrique. Ce combat historique que nous menons est aussi celui de notre postérité.
Monsieur le Premier ministre ;
Distingués invités ;
Chers collègues ;
Le Conseil national de Transition salue la réaction du Gouvernement face aux drames survenus récemment sur certains sites d’orpaillages ayant occasionné plusieurs pertes en vies humaines. Puissent les mesures fermes adoptées venir à bout de cette tragédie qui secoue le milieu de l’orpaillage depuis fort longtemps. Le gouvernement pourra compter sur le soutien et l’accompagnement du Conseil national de Transition pour l’application des mesures adoptées.
Le Conseil national de Transition salue vivement ces décisions de fermeture des mouroirs miniers qui ont endeuillé les familles d’où son souci de rester rattaché au respect de la vie humaine. L’homme est le capital le plus précieux et il nous revient de préserver son existence. Toute politique doit aller dans le sens de la préservation de l’espèce, tout ce qui peut la compromettre doit être banni, d’où les raisons de la fermeture desdites mines.
Il est temps de mettre fin où à défaut de mieux encadrer l’exploitation minière artisanale, pratiquée dans des conditions illégales et dangereuses.
Aussi, face aux multiples difficultés que vivent les maliens de la diaspora, dont la dernière a nécessité le déplacement d’une importante mission gouvernementale en République de Mauritanie, nous encourageons le Gouvernement à poursuivre dans la voie qu’elle a choisi à savoir privilégier le dialogue avec les autorités des pays concernés.
Chaque fois que nous avons rencontré nos compatriotes de la diaspora lors de nos missions pour le Mali à travers le monde, nous les avons exhortés au respect des lois et règlements de leurs pays d’accueil. Ils peuvent compter sur le soutien de l’ensemble des Autorités de la Transition. Par ailleurs, le Conseil national de Transition salue le lancement officiel du processus de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) pour l’année 2024. Ce processus est l’aboutissement d’un dialogue constructif et d’une volonté politique affirmée en faveur de la paix et de la réconciliation nationale. Le Conseil national de Transition est donc en phase avec cette autre initiative du Gouvernement et s’en félicite. C’est un moment historique pour l’instauration de la paix tant souhaitée. Les fils du Maliba peuvent enfin se retrouver. Les incompréhensions doivent laisser place aux retrouvailles pour permettre à nos frères de rependre leur place au sein de la société afin de recoudre le tissu social déchiré.
Monsieur le Premier ministre ;
Distingués invités ;
Chers Collègues ;
En décidant de l’organisation des journées de renforcement des capacités sur la communication gouvernementale, vous avez bien compris les enjeux à ce niveau. Il me semble indispensable de bien communiquer en toute chose. C’est pourquoi nous saluons l’organisation des dites journées. Face au terrorisme médiatique, il nous faut plus communiquer. Communiquer avec les autres, c’est lui faire ouvrir son coeur, mettre à nu les objectifs que l’on veut atteindre. Les journées de communication gouvernementales sont une aubaine à saisir pour mieux se parler, s’ouvrir les uns aux autres, poser les jalons de rencontres ou primeront la clarté, la transparence, la justice.
La résilience de nos braves populations n’est plus à démontrer, elles croient et elles ont raison, à la réussite de la Transition. Elles savent que plus jamais notre pays ne connaitra les affres de cette guerre injustifiée qui nous a été imposée.
Nous comprenons aisément certains agissements, nous sommes allés aussi à bonne école et nous retenons cette citation de Amadou Hampâté Bâ dans l’Étrange destin de Wangrin, et, je cite : « O mon DIEU ! Fais vite éclater le grand malheur qui fera mon bonheur particulier ». Aucun malheur ne doit encore éclater sur cette terre bénie du Mali, pour réaliser le bonheur de ‘certains entrepreneurs politiques’. La refondation de notre pays se poursuivra, plaise à DIEU et n’en déplaise aux regrettables nostalgiques et à leurs commanditaires des temps révolus. Faire prêcher la tenue des élections, vantant une certaine alternance dont l’ultime but est le partage de l’intérêt commun. Faire de la République une tontine politique avec le patrimoine national qui devient alors l’héritage de certains aventuriers politiques.
Monsieur le Premier ministre ; La justice Malienne est aussi à saluer pour le combat qu’elle mène au quotidien contre certaines dérives sur les réseaux sociaux, la délinquance financière, la corruption ainsi que le terrorisme. Notre justice dans un contexte difficile, s’adapte et joue le rôle qui lui est dévolu, dans le strict respect des dispositions légales et règlementaires.
Monsieur le Premier ministre ;
Chers collègues ;
Mesdames et Messieurs
Vous vous souviendrez que dans son adresse à la nation du 31 décembre 2024, le Président de la Transition, Son Excellence, le Général d’armée Assimi Goita, a décrété l’année 2025, « L’année de la Culture » au Mali.
Dans nos sociétés traditionnelles, certaines valeurs incarnent des véritables règles de bonne conduite. Ce qui leur confère des vertus inestimables en matière de cohésion et de stabilisation. A titre d’exemple, en milieu Tamashek, Ichaki ou Achek, selon les zones est une valeur qui fait que l’individu se démarque de tout ce qui est contraire aux normes traditionnelles de la société. L’incarnation de cette valeur favorise largement le respect des autres, de l’autorité, des lois et règlements. Elle peut être traduite en français par la décence et en bambara par Yèrè Tangan.
Le Mali est une Société multiséculaire et multiethnique grâce à ses valeurs morales, telles que le ‘Dambé’, le ‘honronya’, le ‘maya’, le ‘sinankouya’ et j’en passe. Ces valeurs culturelles qui se traduisent dans les actes par des comportements décents ou la fierté, la dignité, la reconnaissance envers autrui qui te rends service, la gratitude, la bienséance favorisent la fraternité et sont un levain pour créer une véritable unité nationale. La culture à des éléments qui préviennent les crises sociales, qui mettent fin aux querelles, aux conflits pouvant naitre des divergences, des antagonismes. Par exemple le « sinankouya » est une belle recette pour maintenir la cohésion sociale, pour extirper du corps de la nation, n’importe quelle friction ou frustration d’où qu’elles viennent. Le peulh, le forgeron ne peuvent aucunement se faire du mal, le dogon et le bozo non plus n’auront le courage de s’entredéchirer. Un pacte millénaire lie l’un à l’autre. Le serment prêté sur l’autel des Immortels reste d’actualité. Et, malgré les tentatives de désunion savamment orchestrées par les ennemis de la Nation, ces sirènes apeurées prêtes à se saisir de n’importe quel prétexte pour faire allumer le feu des violences, le tissu social ne brulera pas. J’en suis sûr nonobstant certains désaccords finiront par se comprendre. Le dialogue est l’oxygène de la société, les armes se tairont un jour, les uns et les autres fraterniseront sous le grand arbre à palabres. Les anciens et les cadets jubileront dans la paix retrouvée. Je salue le gouvernement, la société civile, les fondations philanthropiques qui ont fait de la solidarité un élément clé de notre « maya ». La solidarité au Mali n’est pas un vain mot, mais une réalité qui transcende les frontières, les barrières ethniques, linguistiques. Tout malien à cette fibre de solidarité en lui-même, jusqu’au tréfond de son être. C’est cet acte d’amour pour les autres qui définit notre identité. La solidarité est au coeur de la politique du Gouvernement. La solidarité n’a pas un sens civique, elle est verticale, horizontale, elle tourne tout autour du corps social, d’où la perpétuelle rotation.
J’invite donc les membres du Conseil national de Transition à s’inscrire dans cette dynamique. Je sais faire confiance aux uns et aux autres pour faire jouer au Conseil national de Transition son rôle, tout son rôle en cette année dédiée à la culture.
Monsieur le Premier ministre ;
Chers collègues ;
Distingués invités
Le conseil national de Transition a appris avec satisfaction, le 29 janvier 2025 que notre Confédération dispose d’un passeport et contrairement à certaines allégations, nos compatriotes ne rencontrent aucune difficulté au cours de leur déplacement. Dans la même dynamique, le Conseil national de Transition salue la montée du drapeau de l’AES aux cotés des drapeaux des pays membres ainsi que la fondation de la Banque confédérale d’investissement et de Développement dotée d’un capital initial de 500 milliards de francs CFA. L’établissement de cet organisme bancaire est une avancée notable pour consolider l’indépendance financière du Burkina Faso, du Mali et du Niger et répond surtout aux exigences de similarité. Le peuple de l’AES est ‘un’ et indivisible d’où sa devise : « un Espace-un Peuple-un Destin ».
Nous avons aussi pris acte de la sortie des pays de l’AES de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) !
A la suite de cette sortie de notre pays de l’OIF, le Conseil national de Transition a adressé au Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), sa lettre de retrait de cette organisation.
Le Conseil national de Transition a suivi avec consternation et indignation à travers les Communiqués du Gouvernement malien et celui du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel, l’implication inacceptable du régime algérien dans la destruction d’un drone de nos forces Armées et de Sécurité, dans la nuit du 31 Mars au 1er Avril 2025, à Tin-Zaoutène, cercle de Abeibara, dans la région de Kidal.
Le Conseil national de Transition condamne avec la dernière rigueur cet acte hostile et inamical du régime algérien. Par cet acte la preuve est désormais établie que les autorités algériennes soutiennent et encouragent le terrorisme international.
Nous exigeons que les autorités algériennes mettent immédiatement fin aux actions d’ingérence et de déstabilisation, qu’elles respectent les engagements bilatéraux et multilatéraux, et qu’elles se joignent de manière constructive aux efforts régionaux pour la paix et la sécurité.
Le Conseil national de Transition soutient totalement et entièrement toutes les décisions du Gouvernement de la République du Mali et celles du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel libellées dans les différents communiqués.
Nous invitons nos populations, à la vigilance et à la mobilisation autour des Forces de Défense et de Sécurité des États de l’AES qui restent déterminées à assurer la défense de chaque portion de notre territoire commun, et à garantir la sécurité de tous nos concitoyens.
C’est le lieu et l’occasion de saluer au nom des populations du Sahel, leurs Excellences le Général d’Armée Assimi Goita, Président de la Transition du Mali, Chef de l’Etat, Président en exercice de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, le Général d’armée, Abdourahamane Tchiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) pour toutes les initiatives dans le but de faire de la Confédération, une réalité et une entité avec laquelle il faut désormais compter.
Il me plait une fois de plus de saluer le leadership de nos trois Présidents, mais aussi dire toute notre satisfaction des prouesses réalisées par nos FAMa. Les forces coalisées des pays du Sahel continuent de ‘terroriser les terroristes’ partout à travers le Burkina Faso, le Mali et le Niger et cela dans le strict respect du Droit International Humanitaire.
Braves et téméraires Officiers, sous-officiers et militaires du rang, vous avez notre soutien indéfectible et total. Et nous savons que vous êtes à hauteur de mission.
Se sacrifier pour son pays est une noble tâche. Ceux qui sont morts les armes à la main n’ont pas connu trépas inutile. Nos cœurs illuminent de leur serment prêté. Couchés sur l’ombre de la mort vos mains blanches auréolés de gloire resplendissent au fronton de l’histoire. Vous êtes nos immortels dont les rêves se mélancolisent. Vos braves noms sont inscrits au panthéon des peuples. Braves soldats, je vous salue du fond de vos tombes obscures de Kayes à Tin Zaoutène, de Taoudénit à Sikasso, vos sacrifices ne seront pas vains. Je vous salue, je vous salue et je vous salue. Dormez en paix !
Nous profitons de l’occasion pour apporter tout notre soutien au peuple de Palestine qui, chaque jour, compte ses morts et ses blessés fauchés sous les bombes assassines et lâches. Nous appelons à la fin immédiate de ces bombardements.
Monsieur le Premier ministre ;
Chers collègues ;
Mesdames et Messieurs,
Oui, la tâche à laquelle nous sommes confrontés est immense et d’autres choix encore plus exigeants nous attendent.
Je reste optimiste quant au retour à l’ordre constitutionnel. Nous nous en sortirons inchallah.
Et, sur les cendres du terrorisme, ensemble, nous bâtirons un Mali nouveau, le Malikura, dans un Sahel prospère ou il fera bon vivre.
Honorables membres du Conseil national de Transition ;
M’adressant particulièrement à vous, je voudrais à ce stade de mon discours, vous remercier pour tout le sacrifice consenti au nom de notre peuple. De son installation à nos jours le Conseil national de Transition a volontairement consenti à l’abandon de certains avantages. Il s’agit entre autres :
-de l’indemnité d’installation ;
-des cartes téléphoniques ;
-nde la réduction substantielle du budget des Assurances ;
-du maintien de l’indice salariale à 1200 au lieu de 1350 ;
-des indemnités de restitution :
-de la réduction du nombre et de la taille des missions :
-de la réduction de 30 pour cent de la dotation en carburant.
Ces mesures ont permis de réduire les charges du Conseil national de Transition dans le budget d’Etat.
C’est dire que, nous les membres du Conseil national de Transition, avons pris mesure de la situation du pays dès les premières heures de la Transition.
Cependant toujours dans un souci de recherche d’équilibre entre l’octroi des dits avantages et la soutenabilité des ressources disponibles, dans le cadre d’une restriction des dépenses publiques et compte tenu des difficultés socioéconomiques du pays, je vous demande encore une fois de plus chers membres du Conseil national de Transition de voire dans la mesure du possible comment renoncer à certains avantages, en nous inscrivant davantage dans les actions de réduction du train de vie de l’Etat.
En attendant Honorables membres du Conseil national de Transition, soyez fiers de tout ce que vous avez fait pour la réussite de la Transition et Inchallah, je peux donner l’assurance à tous que les membres du Conseil national de Transition resteront toujours engagés et déterminés pour la réussite de la Transition.
Un célèbre penseur aimait dire, je cite : ‘’Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des détails et des gens.’’
Au Conseil national de Transition, seul l’intérêt du pays, et la réussite de la Transition sont au cœur de nos activités.
Monsieur le Premier ministre ;
Chers collègues ;
Distingués invités.
Je ne saurais terminer, sans partager avec vous, cette réflexion de Nelson Mandela, je cite : « Les idéaux que nous portons dans notre cœur, nos rêves les plus chers et nos fervents espoirs ne se réaliseront peut-être pas de notre vivant. Mais là n’est pas la question. Le fait de savoir que ta vie durant, tu as fait ton devoir, que tu as été à la hauteur des attentes de tes frères est en soi une expérience gratifiante. »
Puissent la sagesse et l’humilité de ce grand homme nous servir de repère dans notre combat pour un Mali sécurisé et stable.
Puisse DIEU renforcer la force et raffermir la foi des Maliennes et des Maliens.
Sur ce, je déclare ouverte la session ordinaire d’avril 2025, du Conseil national de Transition.
Vive le Mali !
Vive la Confédération des Etats du Sahel !
L’AES vivra, l’AES vaincra !
Je vous remercie.
La séance est levée.