Le tribunal de grande instance de la Commune III, en charge du Pôle économique et financier a placé en garde à vue, lundi dernier, l’ancien maire de la Commune IV du district de Bamako ainsi que deux de ses anciens adjoints. Un placement en garde à vue rendu possible grâce au courage de l’ancien 3e maire adjoint de ladite mairie, chargé du foncier, Assane Sidibé, actuel membre du Conseil national de la Transition qui a osé dénoncer des pratiques louches au sein de la municipalité.
C’est l’implosion au sein de la mairie de la Commune IV du district de Bamako, pour ne pas dire la mafia du foncier, avec l’interpellation et le placement en garde à vue de l’ancien maire Issa Guindo ainsi que deux de ses adjoints, Siriman Bathily et Issa Sidibé. Sale temps donc pour ces élus municipaux. Les faits en cause datent de 2017, lorsque le trio était aux commandes de l’une des mairies les plus rentables de la capitale.
En effet, c’est suite à une dénonciation de l’ancien 3e adjoint au maire de la Commune IV chargé du foncier, Assane Sidibé, que les mis en cause se trouvent derrière les barreaux du Pôle économique pour « atteinte aux biens publics ». Une interpellation relative à la gestion « opaque et immorale » du morcellement de plusieurs titres fonciers à Sibiribougou, Mamaribougou, Kalambabougou, mais plus précisément le T F n°4966 du dojo du Camp Para, au préjudice des acquéreurs floués par ces présumés prédateurs fonciers.
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En sa qualité du maire chargé du foncier à l’époque (2016-2020), Assane Sidibé a saisi l’Inspection des domaines dont le rapport « expositif » sera remis à la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA) qui transmettra par la suite le dossier, en 2017, au Pôle économique et financier. Le juge anti-corruption vient de réchauffer l’affaire pour la tirer au clair.
D’après nos investigations, le titre foncier en question serait vendu à la mairie de la Commune IV pour 92 millions de FCFA par le ministère des Domaines en 2017. En manque de liquidités, la mairie se serait même endettée auprès des opérateurs économiques de la place pour payer le terrain qu’elle a ensuite morcelé avec des faux documents dans le dessein de duper le plus grand nombre de clients pour amasser plus d’argent sale.
Dans son entêtement à dénoncer cette mafia foncière, Assane Sidibé aurait résisté à des pressions financières avec des propositions de sommes d’argent atteignant plus de 200 millions de FCFA et plusieurs lots venant d’appels anonymes. Son obstination lui aurait valu des menaces de mort.
Pas enclin à encourager une telle pratique, l’actuel membre du Conseil national de la Transition (CNT) avait dénoncé, en son temps, des falsifications de décisions d’attribution de parcelles et des morcellements irréguliers au sein de la mairie.
Seydou Diamoutené
22 Septembre