Est-ce la suite d’une longue série d’anomalies ou une première dans l’histoire de cet établissement. Le récent concours d’entrée à l’Ecole nationale d’ingénieurs (ENI) paraître comme une injustice flagrante orchestrée contre certains candidats dans l’indifférence totale de l’administration.
Comme le disait le philosophe Montesquieu, « une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». C’est désormais la confusion et le désarroi total chez des centaines de candidats de la série électromécanique qui ont pris part au récent concours d’entrée à l’ENI. En effet, c’est une véritable injustice que viennent de subir ces candidats.
Avec quatre matières au programme, soit deux par jour, ces derniers ne pourront compter que sur les notes de trois matières. En effet, les candidats en électromécanique de la salle B1-5 étaient dans tous leurs états mercredi dernier. Pendant que ces derniers s’attendaient à recevoir un sujet en électrotechnique, ils ont plutôt été surpris d’avoir en leur possession l’épreuve RDM, une leçon de la série dessin bâtiment. Autrement dit, une matière qui ne les concerne guère et qu’ils n’ont jamais apprise durant toute leur formation. Ignorant même la signification de la matière dénommée RDM dont la définition est Résistance Des Matériaux, ils étaient nombreux à croire qu’il s’agissait d’un cauchemar.
Après de longues minutes pénibles d’attente espérant un changement de sujet, ces malheureux candidats n’ont finalement eu d’autre choix que de faire face à cette triste réalité. D’ailleurs, la candidate Aoua Konaté, l’une des victimes, explique son calvaire: « quand j’ai vu sur l’entête de la fiche ‘’épreuve de RDM’’, j’ai paniqué et immédiatement je l’ai signalé au surveillant, tout en lui disant qu’il y a forcément une erreur. Et là, le surveillant m’a dit qu’il allait en parler à son supérieur hiérarchique. Après quelques minutes, le prof revient et nous dit de continuer. Ne sachant plus que faire, j’ai juste griffonné quelque chose et déposé ma feuille. »
D’autres candidats, par contre, ont facilité la tâche aux correcteurs en recopiant juste le sujet avant de déposer leurs copies. C’est le cas de Yassamba Fofana qui a quitté Kayes pour Bamako pour ce concours. Aux dires de ce dernier, les responsables auraient juste fait ça pour pouvoir disqualifier les enfants des pauvres au détriment de ceux des riches et leurs proches.
Et le même scenario a failli se reproduire dans autre salle de dessin bâtiment. Tout comme leurs camarades de l’électromécanique, ceux-ci ont reçu des sujets de leurs camarades de l’hydraulique. Mais, après réclamation, ils ont finalement obtenu gain de cause avec le changement du sujet. Et si ces quelques incidents étaient la prorogation d’une suite d’incohérences professionnelles de la part des responsables de cet établissement autrefois de grande renommée.
Interrogé sur ce drame, le directeur général, Sanata Diarra, a totalement nié ces informations et affirme par ailleurs que les candidats concernés ont juste eu le trac de traiter le sujet. Quant au directeur des études, Arouna Coulibaly, il dit être trop chargé pour répondre à de telle mesquinerie.
Les candidats en électromécanique n’ont que leurs yeux pour pleurer après une telle gifle. Une toute autre triste réalité de ce concours fut les cas d’omission de certains candidats qui n’ont leurs noms ni sur la liste des rejets ni sur celle des candidats retenus pour ledit concours.
Avec une telle longue liste de victimes, le simple nom du concours d’entrée à l’ENI pourrait donc couper le sommeil à certaines personnes. De l’amateurisme à la mauvaise volonté, les plus grands perdants de cette histoire sont les candidats de la salle B1-5 en électromécanique, et les candidats omis. Car non seulement ils ont été victimes d’une injustice qui ne dit pas son nom, mais aussi les proies d’un système désuet. Et à ce propos, le philosophe disait: «la vraie faute est celle qu’on ne corrige pas» ; alors ils sont nombreux à s’attendre à une indulgence de la part des responsables de l’administration, les plus indexés dans cette situation.
AdamaTRAORE
Source: La Preuve