Après la présentation du plan de la campagne agricole 2017-2018 par le Ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé, le Chef de l’Etat, Président du Conseil Supérieur de l’Agriculture (CSA), a validé le document y afférent et a remis symboliquement de matériels et équipements agricoles aux paysans.
C’était dans la salle de conférences du Gouvernorat de Ségou, ce 25 avril 2018. Il était 11h 13 MNS environ quand le Chef de l’Etat y faisait son entrée, après celle du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, tous deux en boubou Bazin richement brodés. Démarra alors la réunion à laquelle la presse n’était pas conviée.
En effet, le plan de campagne agricole est un document de programmation annuelle qui définit un ensemble d’objectifs, de stratégies cohérentes et de ressources destinées à promouvoir les activités agricoles, animales, halieutiques et aquacoles. Il couvre l’ensemble des filières des productions végétales, animales, halieutiques et aquacoles, y compris les filières émergentes ainsi que tous les programmes transversaux du secteur.
Dans sa présentation, le Ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé, a indiqué que l’élaboration du présent plan intervient dans un contexte marqué par le Programme Présidentiel d’Urgences sociales, le programme d’actions Gouvernementale 2013-2019, la DPG du PM Soumeylou Boubèye Maïga, la mise en œuvre du plan d’action de développement rural relatif à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, l’adoption des ODD par l’ONU, la mise en œuvre des programmes régionaux UEMOA, CEDEAO et CILSS, l’affectation de 15% du budget national au secteur agricole par IBK et la mise en œuvre du PNISA et la Politique Foncière Agricole.
Ce plan, dira le Ministre N. Dembélé, se calque sur la méthodologie articulée autour des axes principaux tels que les orientations en terme de productions qui sont traduites en objectifs stratégiques, la revue du bilan de la campagne 2017-2018 et la fixation des objectifs de productions de la campagnes 2018-2019 au niveau local et national, l’élaboration du projet de plan de campagne agricole 2018-2019 et sa validation par le Conseil de Cabinet, puis son approbation par le CSA.
Bilan 2017-2018
Selon le bilan symptomatique de la campagne agricole 2017-2018, 2707557 tonnes de riz sur les 3017410 prévues, 3598205 tonnes de maïs sur 2914001 prévues, 1492650t de mil sur 2114670t prévues, 1423358t de sorgho sur 1704506t prévues, 28015t de blé/Orge sur 28015 prévues et 46189t de fonio sur 41967 prévues, soit un total de 9.295.974t de céréales sur 9.820.569 prévues ont été réalisés (donc à 94,66%).
«Cette production céréalière est en augmentation de 5,04% par rapport à la campagne agricole 2016/2017, qui était de 8849551 tonnes. Ce bilan céréalier sommaire établi sur la base des productions réalisés dégage un excédent céréalier de 3.811.400 tonnes », a précisé le Ministre.
La production cotonnière est de 728.500t contre 725.000t prévues, soit un taux de 100,2%, soit une hausse de 9% par rapport à 2016-2017 (647.300T). Sur une prévision de production de 22.818,93 tonnes de semences certifiées, 15.631 tonnes ont été réalisées, soit un taux de 68%.
Ces résultats sont possibles grâce à l’aménagement hydro agricole et la subvention des équipements agricoles par l’Etat en 2017-2018, à la surveillance et lutte contre les nuisibles, notamment les criquets pèlerins, l’organisation du monde rural et la gestion rationnelle de la subvention des intrants.
Quant à la production animale prévue, 50.000 bovins sur 63.770 (78,4%), 97.500 ovins sur 119.200 (82%), 24.400 caprins sur 24.000 (101,66%) et 3.000 porcins sur 8200 ont été réalisés, et 76.294 tonnes de viande ont été contrôlées sur les 78.950 tonnes prévues (96,6%).
« Le nombre de bovins embouchés a augmenté de 5% et celui des ovins, caprins de 51% par rapport à la campagne 2016-2017 », a expliqué le Ministre Nango Dembélé.
Les résultats des filières avicoles se sont révélés satisfaisants avec l’augmentation de la production d’œufs de 9,49% et celle des poulets de chair de 12,69%, par rapport à la campagne précédente. Il en est de même pour les filières lait dont 8.395tonnes collectées contre 8500 prévues.
Ces productions animales sont réalisées par l’insémination artificielle, la production de fourrages, les aménagements pastoraux, le renforcement des capacités des acteurs, la protection sanitaire du Cheptel, la construction des infrastructures, etc.
Bref, tous ces effets sont la résultante du contrôle de qualité des produits végétaux et animaux à l’exportation et à l’importation.
Les productions halieutiques et aquacoles ont enregistré respectivement 102.306 tonnes contre 110.431, et 3914, 22 tonnes contre 5316, grâce à la subvention d’intrants et infrastructures et équipements par l’Etat.
Programme 2018-2019
Selon le plan de programmation, les productions céréalières 2018-2019 ont connu de légères augmentations par rapport à 2017-2018. Ainsi, le bilan prévisionnel sommaire fait état d’une production céréalière attendue à 10.081.083 tonnes pour une production nette de 7.418.270 tonnes, dont 4.155.425 tonnes pour les besoins de consommation humaine et 3.617.840 tonnes comme excédent brut dégagé.
Il est attendu de la production cotonnière 2018-2019, 750.000 tonnes contre 726.500 tonnes en 2017-2018, soit un taux d’augmentation de 3,2%.
Les filières de productions animales, halieutiques et aquacoles ont connu également une légère hausse, avec à la clé les aménagements hydro agricoles et la hausse des équipements agricoles.
«L’objectif recherché à travers la mise en œuvre de ce plan est de produire 10.081.083 tonnes de céréales, 750.000 tonnes de coton graines, 9.100 tonnes de lait, 80.350 tonnes de viande rouge et 106.052 tonnes de poissons », dira le Ministre, pour lequel l’atteinte de ces résultats passe nécessairement par la reconduite de la subvention des intrants, la poursuite du Programme d’équipements agricoles des producteurs, l’aménagement des terres en vue de la maîtrise totale de l’eau et le renforcement en personnel par le recrutement de 1630 cadres et agents.
Le coût global du Budget consolidé est 353.690.349.395 FCFA dont 115.483.910.000FCFA reviennent à l’Etat et 238.206.439.393 FCFA représentent la contribution des producteurs.
Après avoir validé le plan, le Chef de l’Etat a procédé à la remise symbolique de matériels destiné à la Région de Ségou : 10 tracteurs sur les 16,10 motoculteurs sur les 400 et 1 botteleuses sur les deux ont été remis.
« Le reste sera remis au fur et à mesure que les bénéficiaires signent leurs contrats avec les différentes banques partenaires, à savoir la BNDA, la BMS, Kafo Gigi Nyso et d’autres telles que la Banque Sahélo-sahélienne. Il y a d’autres matériels dont le point n’est pas encore fait tels la traction animale, les charrettes, les multiculteurs, les semoirs. Ces matériels se chiffrent à près de 12 milliards de francs CFA pour l’ensemble de la République », a élucidé Alhousseny Dicko, Chargé des équipements subventionnés au Ministère de l’Agriculture qui a évoqué le délai de 15 mai pour doter l’ensemble du pays de matériels.
Cyril ADOHOUN, Envoyé Spécial à Ségou