Donnée par certains analystes pour être une prétendante sérieuse pour la victoire au scrutin présidentiel du 29 juillet 2018 de par la qualité de ses animateurs, la Convention des bâtisseurs se défait en silence au fur à mesure que l’on s’approche du rendez-vous électoral. Au-delà du retrait spectaculaire, le 15 juin 2018, du président du parti Yelema pour soutenir la candidature de Cheick Modibo Diarra, plusieurs membres du regroupement politique auraient un agenda caché dès le 1er tour de l’élection présidentielle. La convention des bâtisseurs est-elle condamnée à l’échec avant l’heure ?
Avec le retrait de l’ancien Premier ministre Moussa Mara pour soutenir la candidature de Cheick Modibo Diarra, la convention des bâtisseurs a, sans doute, perdu un atout déterminant et très coté auprès de certains leaders musulmans à Bamako comme à l’intérieur du pays. Car, quoi qu’on dise de l’homme, Mara a son cercle d’admirateurs dans la commune IV du District de Bamako. Et c’est un « big lost » pour la convention dont la force réside dans l’union de ses membres. En témoigne la colère indigestible du Porte-parole de la Convention des bâtisseurs après la notification du retrait de Mara. « Je déroge à un de mes principes qui est de parler publiquement de quelqu’un: Moussa Mara a sciemment signé chez les Bâtisseurs, a juré et promis de rester loyal jusqu’au bout alors qu’il était déjà en train de négocier avec Cheick Modibo Diarra leur pacte. Je trouve sincèrement et à juste raison que l’homme politique malien doit changer en un point essentiel: la dignité. Merci, le peuple malien et l’histoire nous jugera tous! », écrit Pr Clément Mahamadou Dembélé.
Mais, ce retrait de Moussa Mara cache d’autres malaises de solidarité au sein du groupe. Pour preuve, à moins de 20 jours de l’ouverture de la campagne du 1er tour de la Présidentielle, la candidature unique promise par les Bâtisseurs se fait toujours attendre.
Initialement prévue pour être définitivement débattue avant le 8 juin 2018, date retenue pour officialiser leur choix, la question de la candidature est jusque-là sciemment évitée par les leaders de la coalition politique et électorale.
Selon certaines sources proches du regroupement politique, le sujet serait même abandonné. Et pour cause, les déclarations de candidature des membres de la coalition s’enchaînent malgré le pacte de la candidature unique promis. En témoigne l’investiture du Général Moussa Sinko Coulibaly, le 9 juin 2018 à Ségou, comme candidat de la Plateforme pour le changement. D’ailleurs, l’ancien ministre de l’Administration territoriale a déjà enregistré ses dossiers de candidature à la Cour constitutionnelle. C’est dire que la création de la Convention des bâtisseurs n’a pas arrêté ses leaders dans la mise en œuvre de leurs projets personnels. Alors question : la Convention des bâtisseurs serait-elle, aujourd’hui, victime du poids politique de chacun de ses leaders ? Personne ne veut céder pour l’autre. En tout cas, au même moment, certaines sources proches du candidat des PUR, Housseini Amion Guindo lui donne aussi pour candidat dès le 1er tour de l’élection présidentielle avec ou sans les bénédictions de la Convention des bâtisseurs. Les mêmes sources insistent que le président de la CODEM croit en ses chances en juillet 2018 même en dehors de la coalition et qu’il ne se désistera pas au profit d’un autre candidat aux chances incertaines.
Le candidat déclaré du Nouveau pôle politique (NPP) subirait aussi la même pression de la part de ses camarades. Selon nos sources, les leaders du NPP n’attendraient que la Convention choisisse un autre candidat autre que Modibo Sidibé pour exiger de ce dernier de se présenter aussi dès le 1er tour de l’élection présidentielle.
Enfin, selon une autre source, Dr Hamadoun Touré murmure qu’il déposera sa candidature, sans aucun doute.
Voilà autant de menaces qui guettent la Convention des bâtisseurs dans son berceau. Saura-t-elle relever tous ces obstacles à moins de 20 jours du 1er tour de l’élection présidentielle ? Le temps presse !
Youssouf Z KEITA
Source: Info Soir