Une journée historique a secoué le Gabon alors qu’un groupe de militaires du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI) a renversé le président sortant Ali Bongo, mettant ainsi un terme abrupt à son règne. Le pays africain fait face à une nouvelle ère politique chargée d’incertitude suite à cette annonce surprenante, survenue peu de temps après la proclamation des résultats présidentiels qui avaient déclaré Ali Bongo vainqueur.
Dans une déclaration publique, le porte-parole de la junte militaire a proclamé ce mercredi 30 août 2023 : « Aujourd’hui, au nom du peuple gabonais et en tant que garants de la protection des institutions, nous, forces de défense et de sécurité réunies au sein du CTRI, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. » Cette décision radicale a conduit Ali Bongo à être placé en résidence surveillée aux côtés de sa famille et de son médecin, signe d’un renversement de pouvoir rapide et efficace.
La frappe du CTRI a également touché des personnalités influentes de l’administration précédente. Noureddine Bongo Valentin, fils du président déchu, aurait été arrêté pour haute trahison contre les institutions. Cette série d’arrestations souligne la ferme volonté de la junte militaire de purger l’appareil gouvernemental de ceux qu’elle considère comme une menace à la stabilité du pays.
Ce bouleversement politique n’a pas manqué de susciter des préoccupations à l’échelle internationale. La France, qui entretenait des liens stratégiques avec le régime d’Ali Bongo, pourrait perdre un allié majeur dans la région. Les intérêts économiques français au Gabon, notamment à travers la société d’exploitation minière Eramet, pourraient être directement affectés par ces développements politiques majeurs.
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Faut-il le souligner, les résultats précédemment annoncés par le Centre Gabonais des Élections (CGE) avaient accordé une victoire écrasante à Ali Bongo, avec 64,27 % des suffrages, face à son seul adversaire de l’opposition, Alberto Ondo Ossa, qui n’avait obtenu que 30 % des voix. Cependant, ces résultats ont été remis en question par la junte militaire, mettant en évidence les divergences profondes au sein du pays concernant le leadership et la direction à suivre.
Alors que le Gabon entre dans une nouvelle phase de son histoire politique, les regards se tournent vers l’avenir incertain de la nation et ses implications pour la région. Les événements en cours pourraient non seulement remodeler le paysage politique gabonais, mais aussi avoir des conséquences significatives pour les relations internationales et les intérêts économiques des acteurs régionaux et mondiaux.
Cyril Roc DACK/Icimali.com