Dans une intervention récente, Nouhoum Sarr, membre influent du Conseil National de Transition (CNT), a dressé un tableau alarmant de la crise énergétique qui secoue le Mali. Avec des chiffres clés et des propos sans ambiguïté, il a appelé à des solutions immédiates et concrètes pour résoudre ce problème majeur.
Nouhoum Sarr a dévoilé les détails d’un modèle économique insoutenable pour l’Énergie du Mali (EDM). Selon lui, la compagnie injectait 1,2 milliard de francs CFA par jour pour une recette quotidienne de seulement 700 millions de francs CFA. « Avant, il y avait une aide budgétaire conséquente dont bénéficiait le Mali. Mais aujourd’hui, avec l’absence de cette aide, la situation s’est fortement détériorée », a-t-il expliqué. Selon Sarr, l’accès à l’aide internationale est souvent conditionné par des concessions politiques, ce qui complique davantage les choses.
Tensions avec la CEI
La situation est également marquée par des tensions avec la Compagnie d’Électricité Ivoirienne (CEI). Nouhoum Sarr a rappelé que la CEI fournissait jusqu’à 100 mégawatts au Mali avant de réduire puis couper totalement ses apports. « Une dette existe, certes, mais nous avons proposé un plan de remboursement. Cependant, nos voisins ivoiriens ont politisé l’affaire », a-t-il déploré.
Malgré la gravité de la situation, Nouhoum Sarr se montre optimiste : « Je suis convaincu que l’électricité sera réglée d’ici 2025, car c’est le talon d’Achille de la transition. » Il a souligné que des propositions concrètes ont été faites et que des efforts sont en cours pour mettre en place un plan viable.
Enjeu des projets solaires
Les projets de centrales solaires, considérés comme une solution durable, sont cependant confrontés à des délais administratifs et financiers. « Le projet de Safo, initié en 2019, illustre bien ces difficultés. La signature des accords prend du temps, notamment parce que les banques étrangères traînent les pieds lorsqu’il s’agit du Mali », a expliqué Sarr.
Il a également mentionné des partenariats public-privé (PPP) impliquant des groupes chinois à Thiakadougou et russes à Sanankoroba pour le développement de ces infrastructures.
Pour Nouhoum Sarr, il est crucial de reconnaître l’urgence de la situation. « Il n’y a pas d’excuses à la crise énergétique. Les Maliens nous ont fait confiance, et nous sommes prêts à mourir pour les satisfaire », a-t-il affirmé avec conviction. Il a insisté sur le fait que la transition ne pourra réussir sans une résolution définitive de ce problème.
La crise énergétique au Mali est un enjeu critique pour le gouvernement de transition. Entre défis financiers, tensions diplomatiques et délais administratifs, les solutions devront être audacieuses et rapides.
Cyril Roc DACK / Icimali.com