Politique

Crise politique au Mali : Faut-il aller immédiatement vers une refonte du système avant les législatives ?

Depuis plusieurs décennies, le Mali connait une crise politique qui s’est exacerbée entre 2012 et 2018. Le système de gouvernance démocratique choisi en 1992 a connu ses limites ; ce qui nécessite un changement pour répondre à toutes les questions politiques qui font mal au pays aujourd’hui.

Pendant les élections bâclées de 2013, tous les acteurs politiques ont fermé les yeux sur les lacunes du système qui va mal. Ainsi, durant tout le premier mandat d’IBK, les maliens ont souffert sous le poids des tiraillements et guéguerres politiciennes.

Depuis janviers 2014, avec les amendements apportés au règlement intérieur de l’Assemblée Nationale par les députés de la majorité, les tensions se sont enflammées parce que l’opposition a considéré que tout est fait pour l’affaiblir surtout avec la nouvelle décision qui prévoit que chaque groupe parlementaire doit comporter au moins 10 députés au lieu de 5 précédemment.

Les élus frustrés ont choisi de boycotter tout ce qui vient de la majorité. Le bras de fer a fait beaucoup de dégâts. Des remous ont affecté tous les grands projets comme l’accord pour la paix, le projet de révision constitutionnelle, les feuilles de routes des différents premiers ministres au point d’entraver la mise sur pied de la nation.

La présidentielle de 2018 est intervenue pendant que le paysage politique était pourri par la haine et le mépris que les uns ont envers les autres. Durant tout le long de ce processus, la population a été prise en étau. Les invectives ont été si dégradantes entre les acteurs politiques que les séquelles resteront indélébiles.

Toutes nos valeurs sociétales ont été foulées aux pieds. Aujourd’hui, on parle des législatives dont le report devient imminent après un long moment de suspens sur le sujet. En effet, depuis plus d’une semaine, des rumeurs allaient bon train sur une déclaration en coulisse concernant un report du scrutin. Mais le chef du gouvernement à qui on attribue cette déclaration a laissé passer les rumeurs.

Quoi qu’il en soit, il est temps qu’IBK appelle la classe politique pour aller immédiatement vers un référendum sur une reforme totale de la constitution qui est cousue d’ambigüités sur le mode de fonctionnement des institutions. Rien qu’en tenant compte des attributions du président de la république, on se rapproche d’une autocratie déguisée et c’est la constitution de 1992 qui le permet.

Issa Santara

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