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Politique

Déclaration de politique générale : Le gouvernement Boubou Cissé en toute irrégularité

Intervenue après la démission de Soumeylou Boubèye Maïga sous la menace d’une motion de censure à l’hémicycle, l’avènement à la Primature de Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances dans l’équipe démissionnaire – par-delà les supputations et interprétations sur fond de préjugés autour de sa personne, a été accueilli par une salve d’opinions défavorables et à la dimension de l’élan jubilatoire ayant salué le départ de son prédécesseur. Mais, trois mois après, les voilà lui et son gouvernement végéter dans l’irrégularité totale.

En effet, le PM Boubou Cissé n’a pas jugé opportun de sacrifier à l’exigence constitutionnelle de requérir l’onction de la représentation nationale pour mener sa politique. Ou est-ce parce qu’il manque de programme et de touche personnelle à imprimer à l’action gouvernementale propre ? Une chose est sûre une des dispositions de notre constitution, garant de la démocratie est foulée aux pieds de la même façon que son prédécesseur l’avait fait en ne jugeant pas opportun de faire recourir à la confiance des représentants du peuple après sa reconduction.

D’aucuns estiment d’ailleurs que la posture du Dr Cissé se justifie par une inscription tacite de l’action gouvernementale dans la même continuité de ce même son prédécesseur, force est de rappeler que le projet qui s’inspirait du programme présidentiel connu sous le vocable «le Mali d’Abord» est achevé et qu’IBK a demandé un second bail sur la base d’un nouveau projet intitulé «Notre Mali Avance».

Le PM Cissé peut certes se défausser en évoquant les congés parlementaires, mais la même constitution – qui oblige le premier ministre à présenter sa politique générale -investit également le gouvernement de la prérogative de convoquer une session extraordinaire pour les besoins de la cause. À noter que cette tradition républicaine est un passage obligé pour le PM avant toute adresse des membres du gouvernement devant les députés.  Or des ministres du gouvernement Boubou Cissé, notamment ceux de la Justice,  de la Cohésion Sociale, de la Sécurité et de la Protection Civile, de la Promotion de la Femme, de la communication, du Travail et de la Fonction Publique, du Pétrole et des Mines ont soit passé des épreuves d’écoute sur des projets de loi déjà déposé sur la table de l’assemblée, soit en ont défendu avant l’intersession.

Amidou Keita 

Le Témoin

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