Malgré le boycott d’une frange de l’opposition malienne, de l’ex rébellion et de la société civile, le processus de dialogue national inclusif continue au Mali. Après les communes, les concertations dans les cercles et les communes du district ont commencé hier lundi 14 octobre. Les membres du Triumvirat chargés de conduire le dialogue national inclusif continuent à appeler ceux qui boycottent à rejoindre le processus, car, disent-ils, « il n’y a pas une autre issue que de dialoguer et d’arriver à un consensus.»
Les concertations, dans le cadre du dialogue national inclusif, se poursuivent au Mali. Après les communes, les cercles et les six communes du district de Bamako ont entamé, hier, les discussions sur les différentes thématiques du dialogue. Mais plusieurs partis politiques, de regroupements de partis politiques, des membres de la société civile ne prennent pas part à ce processus. Parmi ceux qui ont refusé d’y participer, on peut citer entre autres : le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), piloté par le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé, la CNAS Faso Hèrè de l’ancien Premier ministre, Soumana Sako, la Plateforme « ANW KO MALI DRON », présidée par l’ancienne ministre, Mme Sy Kadiatou Sow, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Pour les membres du Triumvirat chargés de conduire le dialogue politique inclusif, le Pr Baba Akhib HAIDARA, Médiateur de la République, Ousmane Issoufi MAIGA, ex Premier ministre et Aminata Dramane TRAORE, ex ministre et l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra du Comité d’organisation pour la préparation matérielle et scientifique du dialogue politique, « il n’y a pas une autre issue que de dialoguer et d’arriver à un consensus.»
Ils l’ont fait savoir, lors d’une conférence de presse, hier, dans les locaux du médiateur de la République. « Ces mouvements ont participé à l’atelier de validation des termes de référence. L’opposition(le FSD, la Cofop) a effectivement participé à l’atelier de validation. Il y a certainement un autre groupe de l’opposition qui n’y avait pas participé. Pourquoi il y a après des déclarations çà et là pour indiquer que l’opposition ne participera pas à la suite du processus. Nous l’avons appris comme vous. Officiellement nous n’avons pas été approchés. Nous continuons à penser que tout le monde participera au dialogue. Il n’y a pas une autre issue que de dialoguer et d’arriver à un consensus », selon Ousmane Issoufi Maïga.
« C’est un exercice inédit. Le débat est ouvert, sans tabou, sans limitation afin que les uns et les autres apportent leur contribution citoyenne à sortir notre pays de cette crise multidimensionnelle. » Selon le Pr Baba Akhib Haïdara, le triumvirat ne baissera pas les bras. Pour Aminata Dramane Traoré, le triumvirat n’a ménagé aucun effort pour rassurer les uns et les autres.
« C’est une occasion historique de crever bien des abcès. Nous avons un Mali à reconstruire sur des bases saines. Comment pouvez-vous poser le diagnostic si vous refusez de venir d’entrée de jeu. On a décidé encore d’approcher ceux qui ne veulent pas venir en disant qu’il ne s’agit ni d’eux ni de nous, ni du président de la République, mais d’un pays qui se meurt, d’un pays qui est en danger. On demande à cette société civile aussi qui a ses exigences en termes de méthodologie, de venir, de débattre, de nous dire en quoi ce n’est pas participatif, en quoi ce n’est pas inclusif. Quand la situation est d’une telle gravité on ne joue pas avec le destin des Maliens qui sont confrontés à des questions de vie ou de mort .Il faut qu’on aille de l’avant à partir de maintenant», a expliqué Aminata Dramane Traoré.
Madiassa Kaba Diakité
Le Républicain