Pour le Président du parti FARES An Ka Wuli, Modibo Sidibé, seul « un Dialogue national refondateur » peut sortir le pays de l’ornière. Aussi, il a initié une série de rencontres avec les partis politiques de la majorité ainsi que de l’opposition, des organisations de la société civile, des dignitaires des confessions religieuses… Modibo Sidibé a fait la synthèse de ces différentes rencontres, le samedi dernier, au Centre international des conférences de Bamako (CICB).
Pour le président des FARES, au regard de la gravité de la crise il urge pour les Maliens de parler avec lucidité de ce que nous sommes aujourd’hui, de proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays ; sur comment refonder, aborder les institutions dans lesquelles nous nous reconnaissons, comment établir les règles du jeu économique, politique et social qui feraient que les Maliens, véritablement, arriveront à ce qu’ils veulent : un Mali de l’effort, de l’entente, un Mali en paix avec lui-même.
Le parti FARES, qui rejette le Cadre de concertation national proposé par le chef de l’Etat lors de son récent discours à la nation , veut s’inscrire dans une logique plus vaste de Refondation institutionnelle par un véritable dialogue national, différent du dialogue politique, réducteur par le contenu, par les acteurs et par la portée.
Ce processus, espère-t-il, qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’une prise en compte déterminée et d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise.
En effet, pour l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, le Mali en crise a besoin d’un programme de redressement sur différents plans.
Dans son discours, le Président du parti FARES a donné les grandes orientations de son « plan de bataille » pour remettre le Mali, sur pieds. Modibo Sidibé propose : « Sous l’impulsion du Président de la République, le gouvernement et les forces politiques et sociales réunis en Conférence doivent avoir la lucidité de poser les jalons d’une véritable sortie de crise structurelle de notre pays. Ensemble, ils doivent par un accord politique : établir un diagnostic partagé de la gravité de la situation, des enjeux, défis et périls, et de nos vulnérabilités structurelles ; définir les termes d’un processus malien solide et durable de sortie de crise et dont la pierre angulaire est le dialogue national refondateur ; décider du report des élections législatives pour une durée en cohérence avec la conduite des réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin ; arrêter un pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement ; tenir un dialogue national refondateur, devant arrêter les orientations majeures dont les Maliens conviendront quant à l’avenir du pays, l’infrastructure institutionnelle de notre État, nos réponses aux exigences de l’intérêt général et aux frustrations dont souffrent les populations au quotidien ; définir la mise en œuvre des réformes institutionnelles et politiques prioritaires issues du Dialogue national et les agendas électoraux requis. C’est cela le cadre et le fondement du dialogue inclusif refondateur pour que le Mali demeure cette Nation debout qui a fait la fierté de générations et de générations de patriotes».
Les propositions de Modibo Sidibé
Sur cette lancée, le parti de l’ancien premier ministre a fait une série de propositions dont le but est de contribuer à la recherche d’une sortie de crise pour notre pays. Pour le parti, le processus devant aboutir à la tenue du dialogue Refondateur peut se décliner comme suit : « Le Président de la République, annonce à la nation malienne dans un message solennel son intention d’initier un Dialogue National Refondateur comme réponse à la grave crise multidimensionnelle qui affecte le Mali ; Le Chef de l’Etat missionne le gouvernement aux fins d’organiser une Conférence des Forces politiques et sociales maliennes dans le but de négocier un Accord politique devant permettre de convenir d’un processus véritable de sortie de la crise structurelle que vit notre pays. Cette Conférence politique permettra d’établir un diagnostic partagé de la situation, des enjeux, des défis et de nos vulnérabilités structurelles.
Les conclusions qui en seront issues constitueront les termes de référence d’un processus malien solide et durable de sortie de crise et dont la pierre angulaire sera le Dialogue National Refondateur ; Un Pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement sera négocié, convenu et inclus dans l’Accord politique, afin de créer un climat d’apaisement, de sérénité, de confiance mutuelle et d’assurer la continuité régalienne de l’Etat ; le Président de la République, Chef de l’Etat constituera une équipe de haut niveau présidée par une personnalité consensuelle pour organiser et conduire le Dialogue National Refondateur conformément à l’Accord politique obtenu dans le cadre de la Conférence politique ; le Dialogue National Refondateur portera sur l’ensemble des sujets d’intérêt national, la priorité étant donnée aux réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. Il donnera par la même occasion à l’Accord issu du processus d’Alger un souffle politique nouveau et partagé ; le Président de la République, Chef de l’Etat nommera un gouvernement de mission restreint qui aura la charge de mettre en œuvre le pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement, de mettre en œuvre les réformes politiques et institutionnelles prioritaires issues du Dialogue National Refondateur, dont la révision constitutionnelle. Cette mise en œuvre se fera suivant un agenda électoral approprié. L’objectif à terme est de disposer grâce au Dialogue National Refondateur des propositions endogènes et partagées devant permettre à notre pays d’engager les réformes institutionnelles et politiques indispensables à sa sécurité, son développement et sa croissance».
Pour l’ancien ministre, Ousmane Sy, qui a fait un exposé lors de la cérémonie, la réussite du dialogue national déprendra de l’implication de tous. « Les rencontres aux niveaux des cercles, des régions et à l’échelle nationale qui suivront les concertations citoyennes ne doivent être que des moments de synthèses enrichies par un croisement avec les logiques thématiques et socioprofessionnelles. Enfin la préparation et la mise en œuvre de ce processus dialogue doit être pilotée par un ou une équipe de médiateurs crédibles et au-dessus de la mêlée partisane», a indiqué Ousmane Sy.
Mémé Sanogo
L’Aube