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Digitalisation de la lutte contre la corruption : Le RAMLCDF et la Fondation Friedrich Naumann conjuguent leurs efforts

Dans le combat acharné contre la corruption qui ronge les sphères publiques et économiques du Mali, le partenariat innovant entre le Réseau des Associations Maliennes de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière (RAMLCDF) et la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté en Afrique de l’Ouest représente une lueur d’espoir. Ce rapprochement stratégique vise à catalyser des efforts concertés pour éradiquer ce fléau, en s’appuyant sur les actions et les idées novatrices des jeunes entrepreneurs.

Les acteurs impliqués dans ce partenariat ont eu, le vendredi 14 juin 2024, une rencontre d’échanges et de partage d’expériences avec de jeunes entrepreneurs engagés dans le développement de nouvelles plateformes numériques. La rencontre a vu la participation de Mamadou Lamine Cissé, responsable de la Fondation Friedrich Naumann au Mali, de Moussa Ousmane Touré, Président de RAMLCDF, d’Abdoul Karim Magassouba, d’Antonin Oumar Gning, chargé de programme à la Fondation Friedrich Naumann, de Famakan Keïta, participant, de Cheick Oumar Doumbia, politologue, en présence de plusieurs jeunes développeurs de programmes d’application venus de l’intérieur du pays.

C’est à la suite d’un appel d’offres lancé par le Réseau et la Fondation que de nombreux postulants ont déposé leur candidature pour présenter des plateformes digitales qui seront soumises plus tard, dans trois mois, à un jury qui sélectionnera le meilleur projet de plateforme. Ces derniers, au cœur de l’initiative, développent des plateformes digitales avancées, offrant des solutions pragmatiques aux problématiques de corruption qui sévissent dans les administrations publiques et les divers secteurs économiques. Par l’organisation de rencontres d’échange et de partage, ces jeunes entrepreneurs ont l’opportunité unique de présenter leurs projets, d’obtenir des retours constructifs et de créer des synergies avec d’autres acteurs engagés dans cette lutte.

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Dans son introduction, Mamadou Lamine Cissé a salué l’engagement de tous les acteurs impliqués dans cette initiative entreprise par sa Fondation. Selon lui, le numérique joue un rôle crucial dans la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence en fournissant des outils et des mécanismes innovants qui renforcent la gouvernance et favorisent la responsabilité.

Sans langue de bois, le président du RAMLCDF a clairement défini la corruption, touchant plusieurs secteurs de la vie quotidienne. En tant qu’acteur majeur de la lutte contre ce phénomène, Moussa Touré a souligné dans son intervention que les citoyens les approchent constamment pour signaler des cas de petite corruption, comme les actes qui se posent quotidiennement dans la circulation entre les policiers et les usagers, ainsi qu’au niveau de la mairie avec l’acquisition des actes de naissance et autres documents, idem pour la justice. « Aujourd’hui, nous avons partagé avec les entrepreneurs qui se battent pour une alternative face aux problématiques liées à la corruption. Ils ont déjà créé des plateformes, mais celles-ci ne prennent pas totalement en charge les préoccupations du Réseau et de la Fondation », a déclaré Moussa Touré, Président du RAMLCDF.

Ensuite, il a appelé toutes les personnes condamnant ces pratiques à se joindre au Réseau pour que leur groupe soit fort et puisse exiger que de telles pratiques ne perdurent plus au Mali. « Les décideurs qui n’ont pas la volonté de s’engager dans la lutte contre la corruption, nous pouvons également mettre la pression sur eux afin qu’ils comprennent l’expression et la volonté populaires. Ils pourront ainsi essayer de travailler en fonction des aspirations légitimes du peuple malien », a soutenu le Président Touré.

Il a conclu en mettant un accent particulier sur la justice, qui est au cœur de ce combat. « Tout ce que nous faisons, la finalité, c’est la justice. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de structures qui luttent contre la corruption, notamment les associations qui font des dénonciations et des plaintes auprès des juges. À mon avis, si elles ne sont pas associées, rien ne changera », a-t-il fait savoir.

Issa Dembélé, ingénieur développeur chez NEWTEW MALI, a clairement exposé ses conditions en soulignant l’importance de la digitalisation dans les pays développés à travers le monde. Pour lui, la digitalisation est l’un des points les plus importants pour la bonne gouvernance, comme l’indique le thème de cette rencontre. « Toute structure ou État, pour bien se développer, doit avoir une vue d’ensemble sur ses secteurs. Et cela ne pourra se faire que par la digitalisation », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Nous avons plusieurs logiciels et plateformes qui ont été développés et nous essayons de les mettre en œuvre en les déployant au niveau du gouvernement ».

À travers un brillant exposé du politologue Cheick Oumar Doumbia, qui a duré plus de deux heures, les participants ont compris que leurs solutions proposées sont incomplètes et qu’ils doivent améliorer leurs travaux, sinon ceux-ci ne pourront pas résoudre de façon globale les difficultés des responsables du projet. Il a également partagé certaines idées avec les participants, qui seront intégrées dans leurs plateformes.

En somme, ce partenariat et ces initiatives marquent un pas significatif vers la réalisation d’un environnement économique plus sain et juste, où l’intégrité et l’équité sont de mise, bénéficiant in fine à l’ensemble de la société malienne.

Sidy Coulibaly / pour icimali.com

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