Ce projet de décret a été illico signé par le Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, rendu public et publié au Journal officiel. Mais, les premières réactions n’ont pas tardé surtout du côté des opposants au projet. Les activités politiques étant suspendues, ces derniers communiquent via les réseaux sociaux. Voici quelques-unes des réactions à chaud.
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Dissolution des partis politiques au Mali : Le Président Assimi signe le décret, les premières réactions tombent

Sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Conseil des Ministres, en session extraordinaire, le mardi 13 mai 2025, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, a adopté un projet de décret portant dissolution des partis politiques et des organisations à caractère politique en République du Mali.

Ce projet de décret a été illico signé par le Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, rendu public et publié au Journal officiel.  Mais, les premières réactions n’ont pas tardé surtout du côté des opposants au projet. Les activités politiques étant suspendues, ces derniers communiquent via les réseaux sociaux. Voici quelques-unes des réactions à chaud.

Me Mountaga Tall, président du parti CNID : « « Quand on n’est pas d’accord, on dit non ! Un décret a dissous ce jour 13 mai tous les partis ainsi que les activités politiques au Mali. Interdire toute activité politique n’est-elle pas en soi une façon de faire la politique en s’en attribuant l’exclusivité ? Car la politique, in fine, n’est autre chose que l’organisation et l’exercice du pouvoir dans une société organisée.

Dissoudre les partis politiques n’est-elle pas une violation manifeste de la Constitution et une façon d’attenter à la cohésion nationale ?

Le Décret de dissolution des partis politiques et d’interdiction des activités politiques est anticonstitutionnel. Nous ne l’acceptons pas. Nous disons : NON ! Nous allons la soumettre à la censure des juridictions compétentes. Puis nous aviserons. Aucune menace d’atteinte à mon intégrité physique ou morale n’y changera rien. Aucune rumeur malveillante distillée sur un deal imaginaire pour ma nomination à la Primature non plus.

Je n’en suis ni demandeur, ni preneur. N’en déplaise aux marchands de fake news.  Notre seul combat : le Mali ! Ensemble ! »

 

Moussa Mara , ancien Premier ministre : «Dissolution par Décret des partis politiques ce jour mardi 13 mai 2025 : tristesse profonde pour la démocratie multipartiste et tristesse encore plus profonde pour le Mali! Dans le contexte actuel, les partis politiques sont davantage le thermomètre que la fièvre. En outre, cette décision porte un coup sévère à la dynamique de réconciliation engagée l’année dernière. Que le Tout Puissant éclaire les esprits, adoucisse les cœurs et, surtout, sauve notre pays! »

Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema : « J’accuse !

Depuis les premières lueurs de cette aventure, nous avons prévenu : il fallait se lever, se battre pour les principes, pour les valeurs. Car à force de tolérer l’abus de pouvoir, viendra l’heure où nul ne sera épargné — pas même ceux qui se croient invincibles. J’accuse les politiciens avides, ceux qui, croyant affaiblir leurs pairs, ont cru pouvoir se frayer un chemin jusqu’aux faveurs des puissants du moment.

Aveugles à la chute lente de leur propre dignité. J’accuse les journalistes de convenance, qui ont troqué leurs micros contre des contrats troubles, leurs plumes contre le silence — auprès de mains dont les richesses sentent la nuit et la compromission.

J’accuse cet acteur politique silencieux, qui s’est imaginé que le mutisme était une stratégie. Mais l’histoire ne se souvient pas des lâches, elle les efface avec mépris.

J’accuse aujourd’hui avec la plus grande fermeté ces jeunes loups déguisés en agneaux, qui ont chanté la dissolution des partis avec zèle, croyant qu’après la tempête, les places seront vides et prêtes à être prises. Ils oublient, naïvement, qu’on ne construit rien sur les cendres d’un mensonge.

J’accuse, enfin, cette hypocrisie rampante, cette cupidité crasse qui a trahi nos combats, nos rêves, notre dignité. »

 

Cheick Oumar Doumbia, politologue : « Résistance »

Mali : Dissolution des partis politiques, tout est allé vite

 

Konimba Sidibé, président du MODEC « On y est, c’était annoncé et attendu mais ça m’a quand même sonné comme pas possible : la dissolution des partis et autres organisations politiques par les autorités militaires de transition du Mali ce 13/05/25.

Deux questions tournent en boucle dans ma tête : (i) Plongée progressive inexorable du Mali dans la nuit noire de la fin des années 1960 au début des années 1990 ? (ii) Que faire pour éviter ce scénario catastrophe ?

Sentiment d’échec monumental dans la construction d’un régime démocratique et de l’Etat de droit au Mali, une lourde épreuve pour tous ceux qui y ont consacré leur vie, pour le peuple malien qui y a consenti tant de sacrifices jusqu’au au prix du sang.

Nous n’oublions cependant pas cette leçon que l’histoire nous enseigne : cette construction n’a jamais été linéaire nulle part dans le monde, elle est faite de cycles alternés de progrès et de régression. L’espoir d’y arriver au Mali reste donc intact. Ne soyons découragés « par rien ni personne de poursuivre ce combat ». Ensemble, portons cet espoir de toutes nos forces pour en faire une réalité. »

Kadidia Fofana, Militante pour la Restauration de la Démocratie au Mali : « Dissoudre les partis politiques, c’est étouffer le débat public, anéantir le pluralisme et enfermer la nation dans une pensée unique. Le Mali, dont le tissu démocratique est déjà fragilisé, subit une rupture grave et inquiétante. On peut dissoudre des structures, mais jamais l’aspiration profonde d’un peuple à la liberté et à la démocratie. »

Rassemblées par La Rédaction

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