Dans une déclaration liminaire lors de sa conférence de Presse de ce mercredi 29 septembre 2021 au Mémorial Modibo Kéita, le Cadre d’échange de Partis et de Regroupements de partis politiques pour une Transition Réussie au Mali sort ses griefs contre le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga dont les agissements compromettraient la réussite de la transition e, cours. Déclaration.
Mesdames et Messieurs de la presse écrite, orale, audiovisuelle et en ligne.
Merci d’être venus si nombreux à la présente conférence de presse tenue par le Cadre d’échange de Partis et de Regroupements de partis politiques pour une Transition Réussie au Mali.
Mesdames et messieurs de la Presse.
La présente Conférence vous est particulièrement dédiée, pour partager avec vous notre analyse de la situation politique de la Nation, notamment, en ce qui concerne la marche de la transition dans notre pays.
En ce mois de septembre, anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale et internationale, nous voudrions, au nom du Cadre des Partis et Regroupements politiques pour une transition réussie, rendre un hommage mérité aux pères de l’indépendance.
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Nos hommages vont également à nos forces de défense et de sécurité et à leurs partenaires internationaux, qui continuent de payer un lourd tribut dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme de plus en plus grandissants.
Aussi, nous inclinons-nous respectueusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de la crise malienne et saluons le courage et la résilience de nos concitoyens en cette période de dures épreuves qui, nous l’espérons, ne sera qu’une triste parenthèse de notre destin commun.
Les Partis et Regroupements politiques du Cadre pour une Transition Réussie au Mali demeurent profondément attachés au succès de la Transition pour le bien du Peuple.
Dans cette optique, nous avons participé à tous les ateliers organisés par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) en janvier, mai et juin 2021 sanctionnés par des propositions partagées par une grande majorité de la Classe politique et de la Société civile.
Ainsi fut publiée notre déclaration du 26 juillet 2021 suivie du Mémorandum du 24 août 2021 dans lequel nous avons détaillé une série de 04 points de préoccupations relatifs à la gestion de la transition. Il s’agit de :
Le respect du délai de la transition pour assurer le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ;
Le chronogramme électoral et les réformes politiques et institutionnelles ;
L’Organe Unique de Gestion des Elections (OUGE) ;
La tenue des « Assises Nationales de la Refondation » (ANR).
Les inquiétudes soulevées dans notre mémorandum ont été confirmées lors de la table ronde de validation des Termes de Référence (Tdrs) des « Assises Nationales de la Refondation » et l’organe unique de gestion des élections, tenue les 24, 25 et 26 septembre 2021.
La majorité des Partis et Regroupements de Partis politiques n’a pas participé ou n’a pas été invitée. Certaines organisations de la société civile se sont tout simplement vu refuser l’accès à la salle !
Outre les conditions chaotiques dans lesquelles ces ateliers se sont déroulés, nous avons relevé entre autres, la faible participation de la classe politique, l’exclusion, le flou qui entoure la composition, le fonctionnement et le caractère indépendant de l’OUGE.
Le projet d’OUGE et des Tdrs des « Assises Nationales de la Refondation » produit par le M5-RFP, regroupement de partis politiques et d’associations dont est issu le Premier ministre, a servi le document de base des travaux de la table ronde. Cela pose de réelles interrogations sur l’impartialité de la Primature.
Le document relatif à l’OUGE reconnait une totale impuissance face aux questions de CREDIBILITE, de TRANSPARENCE et de PARTICIPATION !!
MAIS ALORS A QUOI SERT-IL ?
L’« irréversibilité » proclamée de l’OUGE par le Premier ministre, la non-inclusivité dans l’organisation des Assises Nationales de la Refondation, le Chronogramme électoral inadapté et les réformes politiques et institutionnelles irréalistes sont autant d’indices qui présagent le non-respect du délai de la Transition.
Comment interpréter le fait que certaines des plus hautes autorités de la Transition méprisent ouvertement et publiquement le rôle des organisations politiques dans la vie de la République ?
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Ou encore qu’elles exposent devant les micros de médias internationaux les raisons d’une prorogation éventuelle de la Transition alors qu’au même moment elles annonçaient sur la tribune des Nations-Unies le respect du délai de cette même transition.
Comment interpréter la dispersion de tant d’efforts entrepris dans tous ces domaines et projets à l’exception des réformes politiques indispensables à l’organisation d’élections générales libres, crédibles et transparentes pour permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ?
Le 25/09/2021, à la Tribune des Nations-Unies, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a tenté de présenter la situation de dégradation sécuritaire profonde dans un langage peu diplomatique et conflictuel. Nous nous inquiétons de la démarche ainsi entreprise par le Premier ministre.
NOUS, Partis et Regroupements de Partis politiques du Cadre d’échange pour une Transition Réussie au Mali :
Au vu du manque criard de consensus prôné cependant par les autorités de la transition ;
Au vu du refus de Monsieur le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, de prendre en compte les recommandations des ateliers organisés par le MATD,
Au vu de TOUS les indices MARQUANT le manque de volonté des autorités à respecter le délai de la Transition,
Au vu de ce déploiement excessif d’énergie tendant à cacher l’essentiel, à savoir la mise en œuvre des missions prioritaires devant assurer le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal,
Au vu de l’annonce sur une télévision étrangère par le Premier ministre de l’éventualité du report de la date des élections générales,
RAPPELONS au Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, son serment pris envers le Peuple malien ;
RAPPELONS au Premier ministre son engagement pris face au CNT et à la tribune des Nations Unis de respecter son PAG dans les délais impartis à la transition ;
RAPPELONS que le non-respect du délai de 18 mois imparti à la transition contenu dans la charte de la transition en son article 22 sera l’échec des autorités de la Transition ;
REJETTONS l’organisation des « Assises Nationales de la Refondation » de l’Etat qui sont coûteuses et inopportunes ;
REJETTONS le type d’Organe Unique de Gestion des Elections envisagé au forceps par le Premier ministre.
SOUTENONS la lutte contre l’impunité et la corruption et demandons à la justice d’agir en toute impartialité et dans le respect des droits de toutes les parties.
SALUONS les efforts de la communauté internationale aux côtés du Mali et des pays du sahel dans la lutte contre le terrorisme.
Ces mentions répondent à notre DEVOIR de contribuer à la réussite de la Transition par le respect de la volonté du Peuple Malien et de notre engagement collectif envers la Communauté Internationale.
Avant de terminer, permettez-nous de féliciter le Peuple malien, les pionniers de l’indépendance, et les FAMA, héritières des soldats de 1961 qui avaient assumé avec honneur la défense de la Patrie, et souhaiter une bonne fête de 22 septembre 2021 aux maliennes et maliens.