Ils ne semblent pas renoncer à leurs mesures les plus scélérates, relatives à la sécurisation de Kidal et ses habitants. Malgré la condamnation la plus unanime de la communauté internationale, qui a d’ailleurs fini par leur intimer de retirer ces mesures qui violent l’Accord pour la paix et la réconciliation, ils s’entêtent encore à les appliquer. En tous cas, si l’on en croit aux propos rapportés, par notre confrère du journal la Nouvelle Libération et attribués au Président de la CMA, Alghabass Ag Intalla. Pour lui, la CMA ne serait pas dans les bonnes prédispositions pour renoncer aux mesures prises pour sécuriser Kidal et ses habitants.
Pour rappel, les mesures dont il est question, sont relatives à la sécurisation de la ville, l’administration de la justice, la gestion du flux migratoire et l’interdiction de certaines pratiques qui seraient attentatoires aux mœurs et à la religion. Et pour justifier ces mesures il avancerait l’absence de l’Etat. Selon Alghabass Ag Intalla, ils n’ont pas renoncé à la mise en œuvre de ces mesures, car à Kidal, il n’y a ni gendarmerie, ni police, encore moins une armée reconstituée.
Quelle aberration, quand c’est le Président de la CMA qui dénonce l’absence des forces de défense et de sécurité Malienne à Kidal, pour justifier les mesures qu’il a prises. Fait-il semblant d’oublier que c’est la CMA, en complicité avec certaines puissances étrangères, qui s’est farouchement opposée au retour des FAMA à Kidal, qu’elle a considéré comme des forces d’occupation ? Elle a empêché et continue d’empêcher l’armée malienne de rentrer à Kidal et d’y accomplir sa mission régalienne. Les quelques hommes en uniformes présents à Kidal avec le drapeau malien sont cantonnés, comme s’ils sont en terre étrangère. Intalla dit ne pas comprendre pourquoi les représentants de l’Etat ne sont pas présents à Kidal ? C’est vraiment de la provocation. Qui ne se rappelle pas de ces images horribles de certains administrateurs qui ont été égorgés lors de la crise de 2014. Le seul crime de ces innocents était d’être les représentants de l’Etat et d’avoir comme arme le drapeau du Mali. Donc cette situation a été voulue et entretenue par ceux qui la dénoncent aujourd’hui.
La volonté affichée d’appliquer coute que coute les mesures sécuritaires prises et les déclarations du président de la CMA sonnent comme un mépris, voire une insulte à l’égard du Peuple malien. Elles sont une diversion de trop, surtout au moment où l’Etat s’attèle à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ces mesures sécuritaires et ces déclarations apparaissent comme une défiance vis-à-vis de la communauté internationale.
En somme, Alghabass Ag Intalla et tous les membres de la CMA devraient comprendre que le Mali est une nation qui a résisté aux vicissitudes de l’histoire et du temps et qu’aucun complot ne pourra l’ébranler. Alors, il est temps pour eux de renoncer à leur fantomatique république de l’Azawad et se battre au sein de la République du Mali pour faire aboutir leurs revendications, autre que l’indépendance.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept