EDITO

Edito : Ouvrez les yeux, mon Colonel !

Rassurez-vous : les nombreuses arrestations et interpellations en cours de personnalités ne feront pas de vous un John Jerry Rawlings, mon Colonel. Si c’est vrai que ce dernier reste votre idole, renseignez-vous alors, il n’a pas procédé de la sorte pour que le Ghana soit ce qu’il est aujourd’hui.

Pas besoin de vous dire ce à quoi les Maliens aspirent, qui est en train de devenir au fil du temps un mirage. Oui Assimi, excusez-moi de m’adresser sur ce registre peu soutenu, n’ayant pas été à l’école de mon cousin Boua qui maîtrise la langue de Molière. Et si c’était en soninké, j’allais vous le dire à ma guise et avec la manière.

M. le président, l’espoir suscité par votre arrivée est en train de se volatiliser. M. le président, dites-nous si nous nous sommes trompés lorsqu’à la tête de jeunes officiers nous croyions à votre désir d’apporter des changements à deux niveaux. Il s’agit de revoir les prix des denrées de première nécessité, de voir moins de soldats tombés sous les balles des bandits armés.

Que nenni ! Vous n’avez certainement pas les yeux partout, mais parlez à votre direction nationale du commerce et de la concurrence, à travers le ministre du Commerce, qui ne vous dit pas la vérité. Tenez bien ! Le sac de 50 kg du sucre est passé de 20 500 à 22 000 F CFA. Le sac de 50 kilo de riz, l’aliment de base du Bamakois, est passé de 17 000 à 18 000 F CFA. Le saviez-vous ?

Le gaz butane est passé de 3500 à 5000 F CFA pour ceux qui ont de la chance, car il est presque introuvable. Le sac de 100 kg de charbon domestique est passé de 4000 à 5000 F CFA. Les attaques se multiplient et se ressemblent. Même scénario et le butin des bandits est exposé sur la toile. Certains se demandent s’il en reste encore de nos armements tant l’ennemi s’en est accaparés.

La région de Kayes, naguère un havre de paix, est aujourd’hui la cible d’attaques terroristes auxquelles se greffe cette histoire d’esclavage dont les vraies raisons sont totalement ignorées par les plus hautes autorités. Au-delà de Ségou, on ne parle plus du Mali, votre ministre de la Défense le sait, si vous ne me croyez pas demandez à vos soldats en poste à Markala.

M. le président, je vous laisse le soin de méditer cette réflexion de John Jerry Rawlings, s’exprimant sur la gouvernance de son pays. « Ce dont nous avons besoin dans ce pays, c’est de faire en sorte que si le diable lui-même venait gouverner le Ghana, certaines procédures pratiques l’empêcheraient de faire ce qu’il veut. Il serait obligé de faire ce que le peuple attend de lui ».

Bonne semaine !

Source: La Sirène

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