L’impossible devenu possible en Algérie. L’histoire algérienne retiendra certainement la journée du lundi 11 mars 2019. Une date à laquelle, le président Abdelaziz Bouteflika a officiellement annoncé qu’il renonce à sa candidature pour le cinquième mandat. Même s’il a également décidé de reporter la date initialement prévue pour la tenue de l’élection présidentielle du 18 avril prochain, beaucoup de personnes songent néanmoins que cette déclaration présidentielle est la première victoire du peuple algérien.
D’après un dicton africain : « à l’impossible, nul n’est tenu ». Tel est le cas algérien aujourd’hui où la forte pression de la rue a poussé le président Abdelaziz Bouteflika à revenir sur sa décision de se présenter pour briguer un cinquième mandat. Malgré son âge et son état de santé, Bouteflika dit avoir suffisamment compris « le message porté par les jeunes Algériens en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays ».
Ainsi, conscient des marches ajoutées aux remous suscités par sa candidature, Bouteflika s’est ainsi prononcé sans ambages sur la situation de son pays : « En toute fidélité au serment que j’ai fait devant le peuple algérien de protéger et de promouvoir en toutes circonstances les intérêts bien compris de notre patrie, et après les consultations institutionnelles requises par la constitution, j’invoque la grâce et le soutien de Dieu pour me prévaloir des valeurs supérieures de notre peuple, dont nos glorieux martyrs, et nos valeureux moudjahidines ont consacré l’immortalité pour présenter à l’adresse de vos cœurs et de vos consciences certaines décisions », lit-on dans la déclaration de M. Bouteflika.
Ces nouvelles décisions prononcées par Bouteflika comportent entre autres : le renoncement au cinquième mandat pour la présidentielle prochaine, la prorogation du délai de la tenue de l’élection présidentielle prévue initialement pour le 18 avril prochain, l’établissement d’un nouveau changement important au sein du gouvernement algérien, l’entame prochaine d’une conférence nationale et indépendante dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, le déroulement de l’élection présidentielle prochaine sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante et la formation d’un gouvernement de compétences nationales bénéficiant selon lui, du soutien des composantes de la conférence nationale.
Pour finir, il s’est également engagé devant Dieu et le peuple algérien à ne ménager aucun effort pour que les institutions, structures, démembrements de l’État et les collectivités locales de son pays se mobilisent comme programmé pour concourir à la pleine réussite de ce nouveau plan de travail dont il s’est fixé pour mettre un terme aux tohu-bohus actuels de la nation algérienne. Il s’est aussi décidé de prendre l’engagement à son peuple pour veiller sur toutes les institutions de la République pour que celles-ci remplissent correctement leurs missions régaliennes de servir la patrie avant l’arrivée d’un nouvel homme fort à la tête du pays.
Cet acte de bravoure a été apprécié aussi bien par le peuple que par le camp de certains opposants du pays qui ont remercié le courage et la détermination du peuple algérien tout en exprimant qu’ils vont veiller à ces promesses prises par le président atteint d’accident vasculaire cérébral (AVC), âgé de 82 ans.
Mamadou Diarra
Le Pays