Ce premier trimestre du second mandat d’IBK ne ressemble pas aux autres, l’année dernière, il s’agissait d’une élection d’alternance a-t-on souhaité. On a le résultat que l’on connait. Le pays a réussi de passer le cap sans trop de casses. En 2019, le choix est plus cornélien. Nous avons notre marche vu la démocratie à relever. La colère qui court nos rues. Certains s’en inquiètent. D’autres attendent…
Si l’islam est la religion du ‘’Juste milieu’’, le Mali est-il devenu celui des constates ? Que faut-il craindre ? Que des vents désespérés se lèvent et s’abattement sur Bamako ? Y a- t- il une morale publique devant la ronde de ces marcheurs qui veulent se donner la main. Les bamakois en étaient à se croiser les doigts come pour conjurer le mauvais sort, tant on craignait la rue qui grondait le Vendredi dernier à Bamako. A l’appel des organisateurs de la manifestation, àl’appel de l’imam DICKO et à l’ombre de tous ces marcheurs du jour, ils sont venus de tous les horizons, à pied, en motos, mais pas à cheval…
La manifestation n’a pas dégénéré, on aura à revenir sur les ressorts de cette tournure prise par les évènements. Le lendemain, à mille lieues d’ici, àKoulouba, le président IBK s’entretenait avec les membres de l’IMAMA. Il s’est dit en charge des affaires publiques, en mission de consolidation de la paix social. L’a- t- il compris, dans notre histoire immédiate, les foules musulmanes ont étéplutôt une solution et non un problème… Le problème de nos politiciens est bien là : s’ils condamnent l’inertie des gouvernants passés, pour l’essentiel ils vont se contenter de dire comment gérer les crises actuelles mais non pas comment les prévenir. De grandes peurs de nos populations attendent : la dégradation de la sécurité tout court, la dégradation de la sécurité alimentaire, de marché du travail et de la santé.
On demande au président IBK de changer d’emballage d’origine à la primature.
Voici ce que nos procureurs de la rue qui gronde demandent au président IBK : remayer le premier ministre Soumeylou B. MAIGA à ses chers études, suivis d’autres ministres dont on se demande ce qu’ils font de leurs maroquins. L’injonction peut-elle prospérer ? Ignore-t-on que le président IBK a le cuirépais comme le dit ? La rue qui gronde en viendrait presque à mettre son propre corps aux enchères. Il faut ‘’dégager ‘’c’est l’expression populaire consacrée dans les rues printanières du Maghreb voisin. Nous ne savons pas trop ce qu’entendent chez nous ces foules en colère, malmenées par tant de petits faits criminogènes, ce qui l’est par contre c’est qu’ils font maintenant une autre campagne pour nos gouvernants.
La fable du président IBK gros pourvoyeur de PM sous son précédent mandant et escaladeur de difficultés à vécu. En matière de crédibilisation, les capacités d’écoute et une réaction d pouvoir importe vis-à-vis de ses populations. A l’Etat de confirmer une nouvelle posture à vocation opérationnelle. Ceux qui étaient dans nos rues l’autre jour, ont promis de revenir nous a- t- on dit sur la scène publique tous les vendredis. Un jeu comme pour dire ‘’nous vendredirons’’…
Le dosage à trouver sera entre le niveau de sécuritéet de contrôle de l’ordre public. Le président IBK a eu à prononcer des paroles de circonstances en invitant ses compatriotes à ne pas ‘’se tromper d’ennemi…’’Un combat s’annonce donc à l’entame de ce climat politique volatil actuel. Entre deux (2/visages. Entre ceux qui portent leur foi comme un symbole identitaire et ceux qui veulent se démarquer en étant différents. Un vieil adage nous dit que les toiles d’araignée (nous pensons ici aux réseaux de campagne/ne sont que ce qu’elles sont : elles ne tiennent qu’à un fil…
Interpellé qu’il est par l’histoire, le président IBK court désormais derrière l’approbation de son peuple, car il sait maintenant ce qu’il en coûte d’endosser le costume de l’indécision, de jour la politique de l’autruche… A ce prix, le pouvoir actuel est-il prêt de faire‘’litière’’ de certaines illusions. Autant le président IBK tient-il allumé les feux de la République, autant l’imam DICO avait la bouche fraiche devant les micros des journalistes. Nous ne devons pas passer du catastrophisme à la résignation.
Si le label démocratique n’est point usurpé, alors ce que réclamaient nos foules mobilises qui en redemandent, c’est un nouveau ‘’contrat de confiance’’. Nous sommes face à une ‘’énergie décomplexée’’ des populations à la limite du supportable.
Modibo KOLAKALI
Le Véridique