Le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ) a présenté ses vœux de nouvel an à la presse ce 21 janvier 2023, à son siège à Bamako. Après un bilan éclair des activités, le président du parti, Pr Marimantia Diarra, a dressé sans complaisance une situation socio-politique et militaire presque sombre. Il a annoncé les couleurs pour les élections prévues en cette année 2023.
Cette rencontre a mobilisé les membres du Comité Exécutif, des commissions spécialisées et des mouvements affiliés, les militants et sympathisants du parti. Après les mots de bienvenus du secrétaire Général Adjoint du Comité Exécutif, Ibrahima Haidara, le président du parti, Pr Marimantia Diarra, a fait l’inventaire des événements majeurs qui ont marqué la vie du parti au cours de l’année écoulée, notamment la publication de son bilan de la gestion du l’Etat du Mali de 1992 à 2002 et la célébration du 31ème anniversaire de l’avènement de la démocratie. « La sérénité dans laquelle ces activités se sont déroulées, la densité des contributions ont redonné espoir aux nombreux militants et sympathisants du parti », s’est réjoui Pr Diarra.
Parlant du dernier Congrès ordinaire du Parti, Pr Marimantia Diarra dira que beaucoup de résolutions connaissent déjà un niveau d’exécution satisfaisant. Il s’agit des rencontres avec les partis politiques de la place qui ont permis d’apprécier les attentes de la classe politique à l’endroit du PASJ et d’entrevoir des opportunités de collaboration, des échanges soutenus et réguliers avec les sections à l’effet de partager les difficultés et les espoirs des structures de base ainsi que les positions politiques du parti, de la diffusion des positions du parti sur des questions d’intérêt national voire international, de la participation du parti aux différentes assises de l’International Socialiste, et de l’animation régulière du siège du Parti.
Le président du parti des Abeilles est revenu sur l’année 2022 qui, selon lui, « n’a pas été du tout facile », mais éprouvante pour le Peuple malien. En effet, malgré la volonté commune des Maliens de vivre en parfaite harmonie et les immenses efforts fournis par les Autorités de la Transition et les partenaires de la Communauté internationale pour l’avènement de la paix, les terroristes et les forces obscurantistes de tout genre continuent de semer la mort. « Rien ne peut les justifier et la riposte doit être impitoyable pour tous les démocrates et toute la chaîne de solidarité tissée autour de notre pays face à ces hordes terroristes », a-t-il déclaré. Avant de déplorer les attaques terroristes perfides qui portent un coup dur à l’espoir d’un retour rapide de la paix au Mali.
Aux dires du président de l’ADEMA-PASJ, « le retour à la paix reste la principale préoccupation du Peuple malien ». Au regard des efforts inlassables des Autorités de la Transition en vue de doter nos Forces de Défense et de Sécurité d’équipements performants, le parti sa « disponibilité à accompagner toutes les initiatives heureuses allant dans le sens du retour définitif de la paix dans notre pays ».
Quid des élections ?
L’année 2023 étant une année électorale qui s’annonce assez décisive, « des réflexions approfondies sont en cours » au sein de la formation politique, a indiqué son président, « pour faire face aux différentes échéances dans le cadre d’une grande plateforme politique et électorale et dans le respect strict des dispositions pertinentes de nos textes ». Ainsi, Pr Diarra a, au regard des exigences des militantes et militants du Parti, invité tous les responsables, à quelque niveau que ce soit d’être à l’écoute de la base. Laquelle écoute « active permettra de porter les valeurs et les aspirations de cette base de plus en plus jeune, dynamique, enthousiaste et engagée pour le parti ».
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En tant que premier responsable du parti, Pr Marimantia Diarra a invité les responsables à « réfléchir sur le rôle stratégique et primordial que doit jouer l’Adéma-PASJ sur l’échiquier politique national, dans cette période décisive de la vie de notre Nation ».
A en croire le président de l’ADEMA-PASJ, il ne s’agit pas pour les militants, au cours de cet exercice d’ignorer les difficultés, les insuffisances, les insatisfactions ou les frustrations. « Au contraire, nous nous devons de les relever avec lucidité et d’assumer toute notre part. Aussi, devrions-nous défendre, sans concession aucune, toutes les réalisations engrangées au profit des populations par notre Parti et ses propositions pertinentes pour la réussite de la Transition », a averti Pr Diarra. Qui prêche la solidarité de ses lieutenants en nces termes : « Ayons le courage d’être ensemble et montrons ce courage malgré tout, et contre tous. Continuons d’agir. Continuons d’être là pour nos militants bousculés et déboussolés quelques fois ». Citant Jean Jaurès, le président de l’ADEMA-PASJ dira : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».
Face aux différentes interrogations sur l’insécurité, le panier de la ménagère, la gouvernance, le devenir des jeunes, leur éducation et leur formation, leur emploi, la situation du monde rural, entre autres, Pr Diarra estime qu’il faut, en tant qu’hommes politiques, apporter des réponses courageuses et appropriées qui tranchent avec les pratiques établies. « Le patriotisme qui nous anime, doit pouvoir nous donner à tous la force et le courage de nous accepter et de nous pardonner pour nos écrits, nos propos parfois discourtois, déstabilisants, mais toujours animés de bonne foi, la foi en un Mali qui compte, un Mali émergeant qui pèse sur les grandes décisions du monde », a conseillé le patron de l’ADEMA-PASJ.
Incontournabilité des politiques
Afin de faire face aux énormes défis qui se dressent devant le pays, Pr Diarra estime qu’il est temps que tous les patriotes du pays se retrouvent, au-delà des contingences et des clivages politiques ou partisans pour sauver l’Etat du Mali menacé dans ses fondements. « Contrairement à une certaine information distillée à dessein pour les décrédibiliser, les formations politiques demeurent la sève de la démocratie, leur mise à l’écart des débats sur les questions essentielles qui engagent le destin de notre pays désoriente incontestablement les citoyens. Nous n’occultons pas la responsabilité de certains aventuriers politiques qui ont détourné les valeurs et les principes qui doivent sous-tendre la qualité des partis politiques », a asséné le président des Abeilles.
Par conséquent, pour préserver le Mali de certains errements et éviter de perpétuer une certaine image malsaine des hommes politiques, le Président de l’ADEMA-PASJ soutient qu’il revient aux politiques d’assumer toute leur place auprès des populations, militants et électeurs. Car, « il y va de notre salut à tous ! »
Restauration rapide de l’autorité de l’Etat
Face à la situation que traverse le Mali, caractérisée par la fragilité du vivre-ensemble et de la paix, l’exode des populations, la pauvreté, le président du parti Africain pour la Solidarité et la Justice a invité les Autorités de la Transition à accentuer la lutte pour la restauration rapide de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Aux populations, ils devraient taire leurs divergences et leurs intérêts personnels égoïstes pour faire face, ensemble, aux périls qui guettent le pays.
Cyril Roc DACK/Icimali.com