Politique

Etat policier : le Mali n’en est-il pas très loin ?

L’arrestation de Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri ont poussé le Directeur de campagnes de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé de songer à l’instauration de l’Etat policier au Mali. Qu’appelle-t-on Etat policier ? Les Mali en est-il arrivé là ?

 Lors d’un point de presse dans l’après-midi du mardi 27 août 2018, relative à l’arrestation de Paul Ismaël Boro, le Directeur de campagnes de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, a jeté l’anathème sur la Sécurité d’Etat qu’il déclare « devenue une police politique ». C’était au quartier général de campagnes de Soumaïla Cissé.

Aux dires de Tiébilé Dramé, Paul Ismaël Boro qui « participe à toutes les activités de Soumaïla a été menotté, les yeux bandés,.., amené dans une prison secrète en dehors de Bamako ; il est séquestré ». Le Président du PARENA a expliqué que Paul « a été accusé d’avoir armé les manifestants » et que les chambres de la maison de Paul ont été fouillées et saccagées, « à la recherche de soi-disant armes de guerre ».

«Ce qui est arrivé à Koulouba n’est pas une arrestation, mais un enlèvement », a qualifié le Directeur de campagnes de Soumaïla Cissé.

A en croire Monsieur Dramé, ni le Procureur de la Commune III ni celui du Pole judiciaire ne sont informés de cette situation, ils sont sans nouvelle de lui.

«C’est un pays où les droits sont bafoués. Tous les masques démocratiques tombent les uns après les autres. Ce sont les escadrons qui font la loi. Il est fort regrettable que la Sécurité d’Etat soit détournée de sa mission cardinale pour être service d’un régime. Ce que les tenants du pourvoir font avec la Sécurité d’Etat est grave. La Sécurité d’Etat est devenue une police politique. Nous allons nous opposer  à un  régime autoritariste. Les manœuvres de ce genre ne nous feront pas dévier de l’essence de notre action », a déclaré Tiébilé Dramé.

D’où la sortie dans la rue des militants de la coalition d’une partie de l’opposition sous la direction du Chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, le 1er  septembre pour une énième marche. Ce jour-là, d’aucuns ont dénoncé ce qu’ils appellent « Etat policier » ou « Régime policier ». Qu’en est-il exactement ? Le Mali en est-il arrivé là ?

Un État policier, rappelle un spécialiste du droit, est un régime dans lequel les autorités ont une grande liberté de décision concernant les citoyens qui n’ont aucun droit à faire valoir. Cet État s’appuie sur la police pour surveiller la population et les éventuels opposants. C’est un mode de gouvernement dictatorial et autoritaire. Toutes les libertés sont sous pression. Un État qui se caractérise par des enlèvements et des disparitions ou des arrestations arbitraires.

Un État de droit est un État dans lequel les Institutions de la République et les pouvoirs publics exercent leurs fonctions selon les règles du droit et la formule: « Nul n’est au-dessus de la loi « .

Dans un État de droit, les règles juridiques prémunissent les citoyens contre les formes arbitraires du pouvoir.

Selon l’article 3 de la Constitution du Mali: «Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels, dégradants ou humiliants.

Tout individu, tout agent de l’État qui se rendrait coupable de tels actes, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi».

Si ce principe constitutionnel n’est pas respecté, s’il est, donc, violé, les tenants du pouvoir se glissent d’office ou systématiquement sur le terrain du « Régime policier ». Cependant, l’arrestation de Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri pousse à cette idée d’un « Etat policier ». « Nous sommes loin d’être dans cet État », rassure ce spécialiste des droits.

D.C.A

Source: Le SOFT

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