Alors que la CEDEAO attend de Bamako un chronogramme détaillé des élections présidentielles prévues en février 2022, les autorités de la Transition s’enlisent dans une espèce de statu quo. Le sommet de la CEDEAO du dimanche 12 décembre 2021 durcit le ton contre Bamako qui devra choisir entre respecter le délai de transition et les sanctions supplémentaires.
La phase communale des Assises Nationales de la Transition clôturait ses travaux le dimanche 12 décembre 2021, la soixantième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, en République Fédérale du Nigeria, sous la présidence de S. E.M. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana, et Président en exercice de la Conférence, décidait du sort de notre pays.
En effet, la Conférence a pris note d’une communication officielle, adressée par les autorités maliennes à la CEDEAO le 9 décembre, pour l’informer que le chronogramme des élections sera transmis au plus tard le 31 janvier 2022, et pourrait être discuté avec une mission de la CEDEAO. Ladite note indique que la loi électorale pour l’organe unique de gestion des élections a été adoptée par le Gouvernement et transmise au CNT.
A LIRE AUSSI
Grande Gueule : La CEDEAO et le Mali en positions maximalistes
Le regret est absolu du côté de la CEDEAO dont la Conférence a déploré « vivement le fait que l’échéance du 27 février 2022 pour la tenue des élections risque de ne pas être respectée ». La réponse aux autorités de la Transition ne s’est pas faite attendre. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont, en conséquence, rappelé « la nécessité urgente de respecter la date du 27 février 2022 pour la tenue des élections ».
Tout en décidant du maintien des sanctions déjà imposées, l’organisation sous-régionale prévient que « si à la fin de décembre 2021 aucun progrès tangible n’est réalisé dans la préparation des élections, des sanctions additionnelles seront imposées dès le 1er janvier 2022. Ces sanctions incluront notamment des sanctions économiques et financières ».
Selon le communiqué final du sommet, il est demandé au Médiateur Goodluck Jonathan « d’effectuer une mission à Bamako pour en informer les autorités maliennes ». Qui, elles, restent préoccupées par les assises nationales de refondation, unique alternative pour décider de l’orientation à donner.
La possibilité de sanctions additionnelles inquiète à Bamako. Du moins au sein de la population. L’arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de certains produits agricoles tels que le riz, le maïs, le sorgho et le mil, la graine de coton et du tourteau, et l’ouverture d’un compte bancaire intitulé « Soutien à la Transition », le 03 décembre 2021, semblent annonciateurs du malaise économique et financière fulminant au Mali.
Somme toute, tout porte à croire que les autorités de la Transition ont prêté le flanc. Le choix de Bamako de ne pas fournir un chronogramme, avant les assises nationales, serait interprété comme un manque de volonté, sinon un refus de la « junte », de quitter le pouvoir.
Cyril Adohoun
L’Observatoire