Retour sur la Biographie de quatre personnalités de taille auxquelles est confiée la charge de l’organisation et la tenue du dialogue politique.
Qui est M. Baba Akhib Haïdara ?
Nommé Médiateur de la République du Mali le 3 octobre 2013 par le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta, Baba Akhib Haïdara est détenteur d’un Doctorat en Sciences physiques obtenu à l’Université de Paris-Jussieu, Auteur de plusieurs manuels scolaires et de publications et communications relatives à l’éducation en particulier, et sur le processus de consolidation de la Démocratique au Mali en général.
Avant ce poste, Monsieur Haïdara a fait carrière au plan national et international où il fut Directeur du Bureau Régional pour l’Education en Afrique pour l’UNESCO.
De 1962 à 1974, Baba Akhib Haïdara fut successivement au Mali Professeur de Physique au Lycée de Bamako et Directeur de l’Ecole Normale d’Ingénieurs, Inspecteur Général de l’Enseignement secondaire, Professeur de Physique à l’Ecole Nationale Supérieure de Bamako, Directeur de l’Enseignement Technique et Professionnel et Directeur Général des Enseignements Supérieurs et de la Recherche Scientifique.
Entre 1974-1979, il a occupé d’autres postes auprès de l’UNESCO.
Il fut également Directeur du Bureau du Directeur Général adjoint pour le Programme de l’UNESCO entre 1990-1991.
Ainsi, entre 1992-1993, il est nommé Ministre d’Etat chargé de l’Education Nationale du Mali. Puis Membre du Conseil exécutif de l’UNESCO, ensuite Ministre Conseiller spécial du Président de la République du Mali.
C’est à lui qu’était revenue la lourde tâche d’organiser la Conférence d’entente nationale, tenue fin février début mars 2016. Une conférence qui est une des dispositions de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale en son chapitre 2 consacré aux fondements devant permettre un règlement durable du conflit.
La désignation de Monsieur Haïdara pour conduire le processus du dialogue traduit sa probité, son franc-parler et sa capacité à mener des actions concrètes au service du Mali.
Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier Ministre
Homme à la carrure de fin négociateur, réputé pour son franc-parler, un passionné de football et de belote, Ousmane Issoufi Maïga est un grand commis de l’État malien. Il est aussi familier des questions économiques et financières, un polyglotte qui, outre le bambara et le songhaï, s’exprime couramment en français, en anglais et en russe. C’est un Homme dont les méthodes et le style dépouillé et direct plaisent. D’autant plus que l’intéressé peut se montrer courtois.
L’ancien Premier Ministre sous l’ex-Président ATT a fait ses études primaires à Gao et à Ansongo, dans ce Grand-Nord malien où il vit le jour en 1946, avant d’être admis au lycée Delafosse, à Dakar, puis au Lycée Technique de Bamako. Après son Baccalauréat, il s’envole pour l’Union Soviétique où il s’inscrit à l’Université de Kiev (Ukraine). Il en sort, en 1970, avec une maîtrise en Economie. Il quitte alors la «patrie du socialisme» pour l’American University, à Washington DC, aux USA, où il décroche un Diplôme en Economie de Développement Bancaire, suivi de Stages à la Banque Mondiale et au Ministère français des Finances.
De retour au bercail, Ousmane Issoufi Maïga gravit les échelons. Après être promu Directeur Général adjoint de la Caisse autonome d’amortissement, il entame en 1991 une longue carrière ministérielle qui le conduira, en juin 2002, au Ministère de l’Économie et des Finances puis, quelques mois plus tard, à celui de l’Équipement et des Transports, d’où il a été propulsé, le 29 avril de la même année, à la Primature. Surnommé «Pinochet», l’ancien Trésorier de la Fédération malienne de football nourrit beaucoup d’ambitions pour les siens.
Le choix porté sur l’ex-PM Ousmane Issoufi Maïga n’est pas fortuit au regard de son sens d’écoute, de rigueur et de sa maîtrise des questions de l’Etat.
Aminata Dramane Traoré : qui est-elle?
Née en 1947 à Bamako, Mme Aminata Dramane Traoré est écrivain. Elle a été Ministre de la Culture et du Tourisme du Mali (de 1997 à 2000) sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré.
Titulaire d’un Doctorat de troisième cycle en Psychologie sociale et d’un Diplôme de Psychopathologie, elle a été chercheur en Sciences sociales à l’Institut d’Ethnosociologie de l’Université d’Abidjan (1974-1988). Elle a occupé le poste de Directrice des Etudes et des Programmes au Ministère de la Condition féminine de Côte-d’Ivoire (1979-1988), dirigé un programme régional du PNUD sur l’eau et l’assainissement (PROWWESS-Afrique, 1988-1992) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales. Mme Aminata Dramane Traoré est l’auteur de plusieurs ouvrages et est militante altermondialiste. Dame de fer, elle est très engagée dans le combat contre le néocolonialisme, le libéralisme qu’elle considère comme responsable du maintien de la pauvreté au Mali et en Afrique. Elle a été Coordonnatrice des activités du Forum pour un Autre Mali et Responsable de l’organisation du troisième volet à Bamako du Forum social mondial polycentrique de 2006.
Son courage, sa détermination pour un Mali émergent, sa franchise, sa maîtrise des questions sociopolitiques et sécuritaires sont autant d’atouts pour la réussite du dialogue politique.
Ambassadeur Cheick Sidi DIARRA, Président du Comité d’organisation du dialogue politique
Diplomate malien né le 31 mai 1957 à Kayes, Cheick Sidi Diarra est titulaire d’une Maîtrise en Droit public international et en Relations internationales acquise à l’Université de Dakar (Sénégal).
Après avoir été Ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies où il a occupé le poste de Conseiller Spécial pour l’Afrique du Secrétaire Général des Nations Unies, il est nommé Secrétaire Général adjoint pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, le 6 juillet 2007, par le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon1.
Celui à qui est désormais confié la présidence du Comité d’organisation du dialogue politique a plus d’une trentaine d’années d’expériences professionnelles dans les Relations internationales (bilatérales et multilatérales), le Droit et les questions de développement. Il a acquis de profondes connaissances et une remarquable expérience des processus intergouvernementaux et des questions multidimensionnelles et complexes dont traitent les Nations Unies.
Cheick Sidi Diarra a apporté une contribution importante au processus de réforme des Nations Unies en participant notamment aux consultations intergouvernementales qui ont conduit au renforcement du Conseil économique et social et du suivi des objectifs du Millénaire pour le développement discutés lors du Sommet mondial de 2005 sur cette question. Tout au long de sa vie et de sa carrière, il a été un fervent défenseur de la cause du développement de l’Afrique et des pays les moins développés.
Ces atouts le prédisposent de sa capacité à présider ledit comité pour assurer la préparation matérielle et scientifique dudit dialogue politique.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire